Ne vous fiez pas au pointage final, les puissants visiteurs ont récolté deux buts dans un filet désert à la fin du duel pour se détacher. Jusque-là, les hommes de Daniel Renaud avaient tenu tête aux visiteurs, au grand plaisir des quelque 2500 personnes réunies au centre Gervais Auto.
Face à la meilleure attaque de la ligue, les locaux ont voulu jouer un style de jeu conservateur. Ce fut efficace au plan défensif, puisque les Mooseheads ont été limités à un but par période au cours des 40 premières minutes de jeu. Par contre, au plan offensif, les Shawiniganais ont été bien discrets durant ces deux engagements.
Le portrait a changé en début de troisième, alors que Canonica a profité d’une superbe passe de Stéphane Huard pour ramener l’écart à un seul but durant un avantage numérique. Puis Rémi Delafontaine a stoppé Evan Boucher sur un tir de pénalité et il a été remercié par Canonica, qui a fait 2–2 après s’être évadé seul avec le gardien Brady James.
Les Mooseheads ont alors eu besoin du meilleur marqueur de la ligue pour se tirer d’embarras. Une gaffe d’Alexis Beaulac a permis une descente à trois contre un avec Jordan Dumais en maîtrise du disque. Avec patience, Dumais s’est approché de Delafontaine, qu’il a battu d’un tir parfait à la 7e minute de jeu.
Cette scène n’a pas découragé les Cataractes, au contraire. Ils ont continué à attaquer la zone offensive. Le jeu était robuste à souhait le long des rampes, ils n’ont jamais reculé. Mention spéciale à la brigade défensive de l’équipe, qui a mené la vie dure aux meilleurs joueurs adverses. Les Cataractes ont eu quelques bonnes chances de recréer l’égalité dans les dernières minutes du jeu, notamment avec un tir violent de Canonica qui s’est échoué sur le poteau. Les Mooseheads ont semblé soulagés de finir le travail dans un filet désert pour se débarrasser des Cataractes…
«En troisième, on savait qu’on avait des chances de revenir et nous avons joué avec conviction. On a fabriqué de bonnes chances de marquer. Il y a eu un poteau à la fin. Ce n’est pas une victoire, mais c’est un match qui donne confiance pour les séries», raisonnait Canonica, qui file le parfait bonheur aux côtés de Stéphane Huard sur le premier trio de l’équipe. «Dès qu’il est arrivé, la chimie est apparue entre nous. J’aime jouer avec lui», a confié le vétéran de 19 ans.
«Depuis son retour du championnat du monde junior, Lorenzo est archi dominant», le complimentait Daniel Renaud, en ayant de bons mots aussi pour le gardien Delafontaine. En fait, le pilote des Cataractes semblait satisfait de tout son personnel. «Tout notre monde a grandi aujourd’hui, même nos joueurs dans les gradins. On savait qu’on ne pouvait pas y aller coup pour coup avec les Mooseheads pendant 60 minutes. On a respecté le plan et on s’est donné une chance.»
Dans l’autre vestiaire, Sylvain Favreau accueillait volontiers la victoire. La semaine n’a pas été de tout repos. Il y a eu un match émotif à Gatineau en milieu de semaine qui s’est terminé par les gestes disgracieux de Zachary L’Heureux. Puis vendredi, les Mooseheads ont vu leur séquence de matchs sans défaite en temps réglementaire s’arrêter à 25 à Drummondville. «Dans les circonstances, compte tenu des absents aussi, ce fut une bonne performance», expliquait le pilote des Mooseheads. «Je croyais que nous allions jouer à quatre contre quatre en début de 3e, ce fut plutôt un avantage numérique des Cataractes et ils ont su en profiter. Puis une petite erreur défensive a mené à leur deuxième but. Ce n’est jamais facile gagner ici, les Cataractes forment une jeune équipe travaillante, qui est bien dirigée par Daniel (Renaud). J’ai aimé notre réaction à 2-2, il y a de la confiance dans notre vestiaire et les gars n’ont pas paniqué.»