Bti: Gatineau applique déjà le «principe de précaution», affirme France Bélisle

20 000 citoyens à Gatineau vivent des situations «problématiques» avec les moustiques et s’il y a de l’épandage de Bti, «ce n’est pas sans raison», a affirmé mercredi la mairesse de Gatineau, France Bélisle.

La mairesse de Gatineau, France Bélisle, n’entend pas changer de discours dans le dossier de l’épandage du Bacillus thuringiensis israelensis (Bti) sur la base d’un «document de travail» émanant du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFPQ).


«Le document que vous avez obtenu et que je n’ai pas vu est un document de travail d’un processus en cours, a-t-elle tenu à rappeler. Je ne vais pas me prononcer ni comme mairesse ni comme présidente de la commission de l’environnement sur un document de travail, je vais attendre d’avoir l’heure juste.» 

Mme Bélisle a réagi ainsi, mercredi, aux informations publiées par Le Droit, mardi, sur la recommandation que s’apprêterait à faire le gouvernement du Québec aux villes qui procèdent à l’épandage de Bti pour contrôler les insectes piqueurs et les mouches noires sur leur territoire. Le document en question est l’analyse de la littérature scientifique sur la question du Bti commandée par le ministère de l’Environnement auprès du MFFPQ. 

Les recommandations qu’il contient sont claires. Il serait demandé aux villes qui font l’usage du Bti  «d’éviter ou de minimiser» l’épandage du Bti, surtout dans les zones sensibles. «L’absence de certitude scientifique complète ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures visant à conserver et protéger la biodiversité et les écosystèmes», peut-on y lire. Les Villes seraient donc appelées à mettre en application le principe de précaution. 

«Si le gouvernement du Québec, dans une mouture finale, arrive avec une recommandation sur le principe de précaution, alors on aura cette discussion-là», a-t-elle ajouté. 

Or, le gouvernement du Québec invite les utilisateurs de Bti à appliquer le principe de précaution depuis déjà 2019. «On l’applique déjà le principe de précaution à Gatineau, a rétorqué la mairesse Bélisle. Quand on est retourné en certification, que le ministère nous a émis un droit d’épandage à la Ville, on est venu baliser les lieux où on fait de l’épandage et où on respecte l’épandage minimal. On s’assure de ne pas mettre les pieds sur des sites de ponte. On est déjà dans un principe de précaution à bien des égards. Il y a des zones où on ne fait plus d’épandage. Ailleurs, on le fait selon les normes permises par Québec. Si on veut aller plus loin, il faudra que le gouvernement nous donne des orientations.»

Mme Bélisle a dit comprendre que «certaines personnes puissent être préoccupées par l’utilisation d’un biopesticide», mais elle a ajouté que plus de 20 000 citoyens à Gatineau vivent des situations «problématiques» avec les moustiques et que s’il y a de l’épandage de Bti, «ce n’est pas sans raison».