Vingt-cinq points séparaient les deux équipes au classement avant la rencontre, mais à plusieurs moments, on aurait pu croire que c’était encore plus important. À n’en pas douter, les Diables rouges étaient en pleine possession de leurs moyens alors que les Sags ont déjà connu une meilleure journée au bureau, devant 3895 spectateurs, la meilleure foule de la saison à Chicoutimi.

« On a joué un fort match, a reconnu l’entraîneur-chef des Québécois, Patrick Roy. On bougeait bien la rondelle, on était rapides, on se trouvait sur la glace. On joue comme ça depuis un petit bout de temps. J’ai adoré notre intensité, mais j’ai surtout adoré le fait qu’on a joué pendant 60 minutes de la même manière. On n’a pas ralenti le rythme et c’est un peu ce qu’on voulait voir. »

Les Remparts n’ont toujours pas perdu en temps réglementaire en 2023. Ils ont ajouté huit victoires, en plus de perdre une fois en prolongation et une autre en tirs de barrage.

Dans l’autre vestiaire, Yanick Jean était évidemment déçu du résultat final, mais il était en mesure de le mettre en perspective, alors que son équipe revenait d’un voyage dans les Maritimes et d’une séquence de sept parties en 12 jours.

« C’est du bagage et du millage, même si ce n’est pas nécessairement ce que tu souhaites avec l’aréna presque plein et le match à la télévision (RDS), mais on sait pourquoi c’est arrivé, a réagi l’instructeur. On revient d’un voyage et on affronte l’une des meilleures équipes de la ligue. On les a laissés manœuvrer à leur guise sur notre patinoire. Ce qu’on fait bien habituellement sur notre glace, ils ont été capables de le faire. »

Pour offrir une opposition digne de ce nom à une machine bien huilée comme celle des Remparts, les joueurs des Sags auraient sans doute eu besoin d’une meilleure réserve d’énergie, qui a été vidée à sec par les attaques répétées des visiteurs. Le citron des Bleus était plutôt bien meurtri à l’issue des 60 minutes de jeu.

« Pour jouer ce club-là, il faut que tu sois à point et tu dois être en mesure de patiner avec eux, a soutenu Jean. À certains moments, j’ai trouvé qu’on avait les jambes pesantes et on manquait de gaz. »

Le discours était bien entendu fort différent pour Patrick Roy, qui aurait sans doute échoué si on l’avait mis au défi de trouver des failles dans la performance globale de ses troupiers.

« Tout le monde a été solide, nos quatre trios ont bien travaillé, on a été bon en protection de rondelle, on a été bon pour amener des rondelles au filet, on a été bon défensivement, on a été bon avec nos bâtons. C’était sûrement un de nos meilleurs matchs à Chicoutimi depuis un bout », a souligné l’ancienne gloire des Canadiens de Montréal et de l’Avalanche du Colorado.

Deux buts qui font mal

Les Remparts ont rapidement affiché leurs couleurs en marquant sur leurs deux premières situations avec l’avantage d’un homme. Sur la première, après à peine quatre minutes de jeu, Théo Rochette a profité de tout l’espace offert par le quatuor défensif des Sags pour se présenter devant Charles-Antoine Lavallée, qu’il a battu. Sur la seconde, Nicolas Savoie a décoché un tir de la pointe qui s’est frayé un chemin dans la lucarne, à travers une circulation dense.

À la 14e minute, James Malatesta a intercepté une passe de Maxim Massé dans sa zone pour décamper et battre tout le monde de vitesse, y compris Lavallée, grâce à un lancer vif.

Un seul but a été réussi en deuxième période. Matteo Mann a commis un revirement dans sa zone, qui a permis à Zachary Bolduc de repérer Théo Rochette, auteur de son deuxième filet de la soirée et d’une 30e saison. Il atteignait le cap pour une deuxième campagne consécutive.

« On a quand même joué une deuxième période pas pire, on a eu cinq ou six chances de marquer, mais on leur donne un but gratuit alors qu’on avait seulement à attendre que nos changements soient complétés, a convenu Yanick Jean. Beaucoup d’erreurs mentales sont ressorties de ce match, mais ils nous ont mis de la pression pour qu’on les provoque ces erreurs-là. »

N’en demeure pas moins que ce revirement en deuxième a permis à l’ancien joueur des Saguenéens d’atteindre un plateau respectable, à sa cinquième et dernière saison dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

« On s’attend toujours à de gros matchs contre eux, c’est une équipe qui travaille fort donc on venait ici avec cette mentalité et je pense que ça a très bien fonctionné ce soir », a mentionné le capitaine de 20 ans, rendant crédit à ses compagnons de ligne.

« C’est toujours le fun de scorer des buts, donc j’espère que ça va continuer, a-t-il déclaré en touchant du bois en cachette. La chimie est vraiment bonne avec PO (Roy) et Zach (Bolduc) sur notre trio et je suis vraiment content d’avoir la chance de joueur avec eux. On veut que ça continue et qu’on performe en séries, c’est là que ça va être important. »

Jérémy Langlois a enfilé le cinquième et dernier des vainqueurs en troisième période. Il s’agissait de son premier dans l’uniforme des Remparts depuis qu’il a été obtenu des Eagles du Cap-Breton.

Dans les buts, Charles-Antoine Lavallée a vu passablement d’action devant lui, en plus de faire face à 39 lancers. Son vis-à-vis, William Rousseau, n’a pas trop eu à se surpasser pour bloquer les 20 rondelles, en route vers son quatrième blanchissage de la saison.

« Les gars ont fait un bon travail devant moi, a humblement répondu celui qui a dû combattre une amygdalite la semaine dernière. Quand le “box out” (tenir les attaquants en dehors de la zone dangereuse) fonctionne et que je vois bien les rondelles, ça me facilite beaucoup la vie. »

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