Le rouleau compresseur sherbrookois a déraillé vendredi soir au Centre Gervais Auto, renversé 2-1 par une jeune équipe qui a donné tout ce qu’elle avait dans les poches pour créer l’exploit de la soirée dans la LHJMQ, au grand plaisir des 2800 fans réunis sur l’avenue Jacques-Plante.
Une surprise signée d’abord et avant tout par le gardien Rémi Delafontaine, auteur de 41 arrêts. Le gardien des Cataractes a vu les visiteurs bourdonner autour de son filet tout au long du match. Il a fait de gros arrêts en première, ce qui a semblé lui donner confiance et plus le match avançait, plus il était imposant devant son filet. En troisième, il a notamment eu le dessus sur Joshua Roy en échappée pour préserver l’avance de 2-1.
Si les Sherbrookois rentrent les mains vides à la maison, c’est aussi en grande partie en raison de leur comportement. Ils ont offert sept avantages numériques aux locaux. Deux de quatre minutes pour bâton élevé, un de cinq minutes en fin de match alors qu’Israël Mianscum a tabassé Léo Braillard. À partir du milieu de la deuxième, les joueurs du Phoenix ont montré des signes de frustration. En troisième, ils n’avaient plus beaucoup la tête au hockey…
Angus Booth et Charles-Olivier Villeneuve ont inscrit les buts des vainqueurs. Booth a touché la cible en avantage numérique d’un tir voilé, alors que Villeneuve a été très solide en protection de rondelle pour s’amener dans l’enclave, où son tir du revers a mystifié Olivier Adam.
Seul Jakub Brabenec a battu Delafontaine. Ce dernier a stoppé partiellement ce tir décoché de l’enclave, qui s’est tout de même faufilé derrière lui. Pour le reste, Delafontaine a été impérial. «C’est une victoire qui fait du bien, c’est certain. En séries, on va devoir battre des clubs comme ça. Je suis content de mon match, c’est l’une de mes bonnes performances, mais c’est une victoire d’équipe. Les gars devant moi ont fait du bon boulot. Ils ont bloqué des tirs, ils en ont dévié aussi. Le Phoenix aurait pu facilement avoir 60 tirs au but ce soir», souriait le portier de 18 ans.
«Je n’ai pas le choix de parler de la performance de notre gardien ce soir. Il a été dominant. Plus la saison avance, plus il est en confiance», notait pour sa part Daniel Renaud. «Je n’ai pas aimé notre première période mais par la suite, ce fut une belle performance. On a grandi au cours de la soirée. Il y a des gars comme Éli Baillargeon qui ont été exceptionnels dans l’ombre. On termine notre année avec une fiche de trois victoires, deux défaites et une défaite en prolongation face au Phoenix. C’est quand même surprenant!»
Dans l’autre vestiaire, Jonathan Deschênes ne cachait pas sa déception. Il dirigeait l’équipe en l’absence de Stéphane Julien, malade. «On s’est tiré dans le pied avec toutes ces pénalités. Il s’est passé des choses bizarres. Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai vu un club écoper de trois pénalités pour bâton élevé au cours du même match. Il faut faire plus attention. Comme en troisième période où nous avons eu une pénalité d’agresseur, ce qui aurait pu être évité. C’est une leçon, c’est sûr, mais avec une équipe mature comme la nôtre, on aurait pensé qu’on était rendu plus loin que ça dans nos apprentissages», pestait Deschênes, en relevant lui aussi la performance de Delafontaine. «Il a été bon, c’est sûr et certain. De notre côté par contre, on a eu du mal à exécuter des jeux francs et simples. C’est beau, des passes transversales, mais quand ça marche moins, il faut que tu acceptes de te salir un peu plus le nez.»
Les Cataractes vont maintenant se préparer à recevoir la visite des Tigres et de leur ancien capitaine William Veillette dimanche après-midi. De son côté, le Phoenix rentre à la maison et accueillera les Voltigeurs de Drummondville dans la même case horaire.