Cataractes: les défis d’un début de parcours chez les pros

Mavrik Bourque.

Le printemps dernier, Mavrik Bourque, Xavier Bourgault, Pierrick Dubé, Zachary Massicotte et Martin Has ont joué un rôle immense dans la première conquête de la coupe du Président par les Cataractes de Shawinigan. Cette année, ils effectuent tous les premiers pas de leur carrière respective dans les rangs professionnels.


Ce quintette a désormais une demi-saison de hockey professionnel derrière la cravate. Pour voir où ils en sont maintenant, Le Nouvelliste propose ce petit tour d’horizon de leur parcours depuis la conquête.

Des défis à surmonter dès le début pour Bourque

Fidèle à son habitude, l’ancien capitaine des Cataractes, Mavrik Bourque, n’est pas passé par quatre chemins pour parler de son début de carrière chez les professionnels dans l’organisation des Stars de Dallas. Ayant dû soigner une blessure durant les mois d’été, le choix de premier tour des Stars en 2020 considère qu’il a connu des moments difficiles quand les activités ont repris plus tôt cet automne. Les choses se sont replacées pour Bourque alors qu’il compte désormais 20 points en 31 rencontres avec les Stars du Texas, dans la Ligue américaine de hockey (LAH).



«Quand la coupe Memorial s’est terminée, j’étais vidé complètement. Ça a grugé dans l’été. Je ne me suis jamais vraiment senti bien durant cet été. Habituellement, je suis un gars qui aime être prêt et qui se sent bien. Je savais que je n’étais pas le Mavrik Bourque d’avant. […] C’est comme si je n’étais tout simplement pas prêt autant physiquement que mentalement au départ. J’ai l’impression d’avoir connu un début de saison difficile. Depuis le mois de décembre, je dirais que ça va beaucoup mieux. J’espère continuer comme ça», a fait valoir le patineur de Plessisville.

Le hockeyeur de 21 ans, qui apprécie la plus grande liberté qui vient avec les rangs professionnels, considère qu’il y a bien entendu un bon écart entre le calibre du junior et la LAH, ce qui lui a demandé des ajustements sur le plan de la vitesse et de la robustesse. Par contre, le plus gros changement que Bourque a dû faire, c’est dans sa façon de jouer ses minutes d’utilisation.

«Je jouais beaucoup de minutes à Shawinigan, donc j’avais un style de jeu différent. Je devais mesurer mon niveau d’énergie dans cette utilisation. Quand je suis arrivé au Texas, je faisais ça aussi, donc je n’étais pas efficace, tout simplement. Là, je dois jouer avec plus de rythme et m’assurer que chaque présence est faite à 100 %. Je ne faisais pas ça par mauvaise volonté par contre.»

Considéré comme l’un des beaux espoirs de l’organisation des Stars, Bourque note que la direction de l’équipe souhaite toujours le développer comme un joueur offensif.



Bourque peut d’ailleurs s’en remettre avec confiance aux Stars puisqu’ils connaissent énormément de succès au repêchage depuis quelques saisons. Il suffit de penser à leur cuvée 2017 fantastique, qui leur a permis de mettre la main sur le défenseur Miro Heiskanen, le gardien Jake Oettinger et l’ailier Jason Robertson, ou encore à leur choix de 1er tour en 2021, Wyatt Johnston, qui est déjà avec le grand club.

«Oui, Heiskanen et Johnston ont fait le saut dans la LNH à 19 ans tous les deux, mais des gars comme Oettinger et Robertson ont passé du temps dans la LAH. Les Stars savent ce qu’ils font. De mon côté, je dois suivre le processus. De ce qu’ils m’ont dit, c’est qu’ils s’attendaient à ce que j’augmente mon niveau de jeu à Noël et c’est ce qui est arrivé. Nous allons continuer de suivre le plan.»

Collectivement, les Stars du Texas connaissent beaucoup de succès dans la LAH avec une fiche de 22 victoires, huit défaites et huit autres en temps supplémentaire. Ça leur vaut le 6e rang du classement général et la tête de la division centrale.

La vie sous le soleil de Xavier Bourgault

Si les hivers sont froids au pays des Oilers d’Edmonton, c’est tout le contraire pour leur club-école des Condors de Bakersfield qui est situé en Californie. Ayant été redirigé à cette formation au début de la saison, Xavier Bourgault, choix de premier tour des Oilers en 2021, se familiarise avec les rudiments du métier sous le chaud soleil californien.

«C’est vraiment plaisant la vie californienne. La température est tout simplement incroyable. Dans notre division, nous jouons à des places comme San Diego, San Jose, Las Vegas ou encore au Colorado. Je n’ai pas à me plaindre de ce côté», a noté Bourgault.

Xavier Bourgault.

Auteur de 19 points en 38 rencontres, le patineur de 20 ans considère que son adaptation se passe bien dans la LAH.



«L’équipe sait bien communiquer, par exemple pour te dire ce que tu as à améliorer. Nous avons la chance d’avoir David Pelletier (médaillé d’or olympique en patinage artistique) qui est venu travailler avec nous. Nous avons également la chance de savoir clairement ce que l’organisation attend de nous. […] Dans mon cas, cette saison est surtout pour acquérir de l’expérience et me laisser faire mes erreurs. Je ne me soucie pas du premier rappel cette année. Je me concentre sur ce que je dois travailler.»

Questionné sur ce que les Oilers attendaient de lui à terme, Bourgault n’a pas hésité à mentionner le nom de Kailer Yamamoto.

«Ils savent que je suis un joueur offensif, donc de ce côté, ils ne sont pas inquiets. Je dois cependant ajuster certains détails comme ma constance sur l’échec-avant et sur le plan défensif. Je regarde un gars comme Yamamoto avec les Oilers. Ce sont les éléments sur lesquels je veux m’améliorer.»

En plus de devoir progresser sur la glace, le natif de L’Islet s’est également développé dans la cuisine vu son nouveau statut qui demande plus d’autonomie à ce niveau.

«C’est vraiment différent comparativement au junior. Tu es beaucoup plus laissé à toi-même. Tu dois être autonome et faire ta place. Comme tu n’es plus en pension, tu dois faire ta bouffe toi-même. Je n’étais pas si pire à ce chapitre, mais je me suis vraiment amélioré. Tu prends de l’expérience et tu apprends de tes erreurs parfois», a-t-il raconté en riant.

Sur le plan collectif, les Condors connaissent des hauts et des bas alors qu’ils se retrouvent avec une fiche de 14 gains, 21 défaites et trois autres en prolongation.

Pierrick Dubé a saisi sa chance

Au terme de l’épopée qui a couronné les Cataractes, l’ailier Pierrick Dubé n’a pas signé de contrat immédiatement. Il a plutôt obtenu une invitation au camp du Canadien de Montréal sans trop savoir ce que l’avenir lui réservait. Dans un premier temps, il a réussi à impressionner assez pour décrocher un essai professionnel avec le Rocket de Laval dans la LAH. Cet essai s’est ensuite transformé en un contrat à deux volets pour la LAH et la ECHL. De retour en Mauricie pendant un certain temps, Dubé a obtenu 14 points en neuf parties seulement avec les Lions de Trois-Rivières. Avec les nombreuses blessures qui affligent l’organisation du Canadien, il a été rappelé par le Rocket et, depuis, il ne cesse d’augmenter ses responsabilités. Il compte désormais six points en 15 rencontres.

Pierrick Dubé.

«Ça se passe super bien cette saison. (Ce qui fait que je peux prendre du galon avec le Rocket), c’est une question de travailler pendant les matchs. Dans la LAH, c’est une ligue où il y a beaucoup d’intensité où tous se battent pour monter dans la Ligue nationale de hockey (LNH). Ce n’est pas comme dans la ECHL où il y a un peu plus de relâchement. Dans la LAH, tu dois travailler à 100% tout le temps. Personnellement, avec l’avantage numérique, je touche plus souvent à la rondelle. Je gagne en confiance avec ça. Défensivement, je pense avoir pu m’améliorer beaucoup. Des gars comme Alex Belzile et Gabriel Bourque m’ont aidé de ce côté.»



Dubé fait d’ailleurs valoir qu’il aimerait beaucoup s’inspirer du parcours du Trifluvien Anthony Richard. Joueur rapide et habile en offensive, Richard a obtenu sa chance avec le Canadien cette saison à l’âge de 26 ans.

«Selon les échos que j’ai eus, je dois transposer le style que je pratiquais dans le junior au niveau professionnel. Ça va venir avec l’expérience et en travaillant encore plus fort. L’équipe ne veut pas changer mon style. Je crois que c’est pour ça que j’ai de plus en plus de temps sur l’attaque massive, car ça a été un point positif de mon parcours junior. Je considère qu’Anthony Richard m’inspire beaucoup.»

Dubé se dit d’ailleurs très motivé à l’idée de décrocher un nouveau contrat l’année prochaine afin de poursuivre sa progression dans les rangs professionnels nord-américains.

«Lorsque tu as une entente d’un an, tu désires te prouver. De jouer à Laval, dans l’organisation du Canadien, c’est très motivant. Je pense que tous les Québécois aimeraient ça. Je mets tous les efforts pour demeurer avec Montréal. Je veux signer un meilleur contrat que celui que j’avais cette année. C’est mon objectif principal.»

Massicotte s’ajuste entre Belleville et Allen

À l’instar de Dubé, le défenseur Zachary Massicotte s’est présenté à l’aube de cette campagne 2022-2023 à la recherche d’un premier contrat professionnel. Invité au camp des Sénateurs d’Ottawa, il a su en faire assez pour décrocher une entente d’une saison à deux volets (LAH/ECHL). Il a débuté l’année avec les Sénateurs de Belleville pour ensuite être rétrogradé dans la ECHL avec les Americans d’Allen.

«J’ai commencé le premier mois de la saison dans la LAH sans jouer. J’ai été envoyé avec les Americans pour ensuite être rappelé par Belleville pour jouer trois matchs avec les Sénateurs. Au début du mois de décembre, j’ai été renvoyé à Allen», a raconté Massicotte.

Zachary Massicotte.

Le calendrier n’est vieux que de quatre mois, mais l’ancien arrière des Cataractes a eu à vivre dans cinq appartements différents. Il n’a donc pas beaucoup de temps pour vraiment prendre ses aises dans son nouvel environnement.

À travers tout ça, il doit également trouver le moyen de livrer la marchandise sur la glace, car il joue pour obtenir une deuxième entente chez les pros.

«D’avoir pu convaincre les Sénateurs de me donner un contrat, c’était un signe de confiance. Ils m’apprécient et je suis content d’être avec eux. […] Jusqu’ici, je trouve que c’est un bon ajustement entre le junior et les rangs professionnels. Les gars sont beaucoup plus forts. La vitesse est également plus marquée.»

Massicotte a d’ailleurs l’intention de demeurer encore dans les rangs professionnels, mais il tente de ne pas trop penser à ce que sera la prochaine saison afin de se concentrer sur son travail en ce moment.

Has en Caroline du Sud

Choix de 5e tour des Capitals de Washington en 2019, le grand défenseur tchèque Martin Has a amorcé son parcours professionnel au sein de l’organisation qui l’a repêché il y a quatre ans déjà. Ayant en poche un contrat à deux volets qui lui permet d’évoluer dans la LAH et dans la ECHL, Has s’aligne depuis le début de la campagne avec les Stingrays de la Caroline du Sud dans la ECHL. En 30 rencontres, le Tchèque a obtenu sept points. Il a eu droit à un rappel dans la LAH avec les Bears de Hershey, mais il n’a pas eu la chance de jouer.

Martin Has.