La motion a été proposée par la conseillère Theresa Kavanagh (quartier Baie), appuyée par l’échevine Ariel Troster (quartier Somerset), et se fonde sur l’assassinat de l’Iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, le 16 septembre dernier 2022, par la police de la moralité à Téhéran alors qu’elle était détenue pour avoir incorrectement porté le hijab ainsi que sur la répression envers les filles et les femmes du pays.
La motion veut aussi que la Ville appuie l’installation symbolique d’enseignes de rues «Mahsa Amini» aux intersections à proximité de la section de la rue Metcalfe située entre la rue Somerset Ouest et la rue MacLaren, soit près de l’ancienne ambassade de la République islamique d’Iran.
La motion propose aussi que le maire et la Ville demandent aux forces de l’ordre d’assurer la sécurité des citoyens canadiens «qui s’expriment publiquement contre le régime islamique», et qu’une lettre soit envoyée par le maire au premier ministre canadien pour le durcissement et la poursuite des sanctions contre l’Iran «jusqu’à ce que la population iranienne ait droit à la liberté, à la justice et à la totalité des droits de la personne garantis par la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies».
Cinq élus se sont opposés à la motion, dont l’ancien combattant Matthew Luloff (Orléans-Est-Cumberland). Bien qu’il dit lui aussi que les dirigeants iraniens «ne peuvent être assez condamnés» pour leurs politiques de répression, il a tenu à signaler qu’il n’y a eu aucun diplomate iranien à Ottawa depuis 2012 et qu’ainsi le gouvernement de ce pays ne pourra se faire constamment rappeler «ses actions dégoûtantes» de manière significative par le biais d’écriteaux payés par les deniers publics.
«Nous abhorrons le traitement des femmes et de toutes les minorités ainsi que tous les actes de barbarie qui ont lieu dans des pays totalitaires comme l’Iran, la Russie, la Corée du Nord et ailleurs. Mais aucune prière, pensée ou plaque ne changera ça, et rien de cela ne sera visible par les gens visés. Le Canada continue d’exporter plus de 300 millions de dollars de produits et services à l’Iran, et importe environ 25 millions de produits et services de l’Iran. Un pays ne peut d’un côté qualifier l’Iran de paria et de l’autre côté le traiter comme un partenaire», a notamment expliqué M. Luloff.