Cette fois, après avoir joué dans les hauteurs du mont Saint-Joseph à notre arrivée, nous dormirons, mes camarades et moi, dans un camp rustique du secteur de l’Observatoire. C’est de là que nous partirons, le lendemain, pour faire la traversée jusqu’à Franceville, où nous passerons la nuit au refuge du Ruisseau-de-la-Montagne.
[ Découvrir l’arrière-pays enneigé ]
Séjourner sur place me donne l’occasion de découvrir des paysages que je n’ai pas encore vus, comme le belvédère du Soleil, qui offre un point de vue en surplomb sur l’AstroLab. Nous nous rendons finalement jusqu’au refuge des Pèlerins, dernier arrêt avant le sommet du mont Saint-Joseph (1050 m). Nous sommes parties un peu tard, et de toute façon, l’horizon est complètement couvert.
En soirée, nous nous rendons à l’AstroLab pour visionner le film Émergence et pour assister à une activité d’observation d’étoiles.
Erreur de débutante: j’ai laissé un petit sac de nourriture sur le balcon du refuge pour le garder au froid. Je me flagelle mentalement pendant la présentation, imaginant mes provisions disparaître. Le retour s’effectue presque à la course, mes deux copines derrière. Suspense jusqu’à mon arrivée: le sac est toujours là, intact. Le résultat aurait sans doute été différent le lendemain, du moins c’est ce que me laisse croire ma rencontre avec une souris.
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On a de la chance: alors que notre arrivée s’est faite sous les nuages, le ciel est complètement dégagé pour cette première soirée, ravivant le bonheur de séjourner dans une réserve internationale de ciel étoilé. On l’oublie, mais comme il est rare d’avoir droit à un chef-d’œuvre aussi brillant. On aperçoit notamment Mars et les Pléiades, en plus de bénéficier des précisions de Guillaume Poulin, garde-parc technicien spécialisé en astronomie.
La traversée
Le lendemain, nous quittons notre camp rustique en direction de Franceville. D’un refuge à l’autre, le trajet est somme toute court: environ 7-8 km. Nous montons jusqu’au Col-des-Trois-Sommets (de quelque 685 mètres à 910 mètres), les épaules bien lestées par nos lourds sacs à dos. Et pourtant: mon bagage de 40 litres m’a bel et bien forcée à faire des choix.
Quelques pas avant d’arriver au refuge, deux mésangeais du Canada nous attendent, prêts à prendre la pose pour nous. Mais on n’est pas dupes: ces mignons et dodus oiseaux ont bel et bien repéré nos sacs, espérant qu’on prenne une pause pour le lunch.
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Comme notre itinéraire n’est pas chargé, on prend le temps de dîner au chaud avant de s’élancer vers l’autre partie du parc. Le refuge du Col-des-Trois-Sommets marque l’entrée du sentier vers l’arrière-pays, ce dernier longeant en partie la réserve écologique Samuel-Brisson. Habituellement, on peut apercevoir au loin les cimes de Franceville; pas cette fois-ci.
N’eût été des traces de cerf (du moins, c’est notre conclusion!) qui semble avoir suivi le même sentier que nous, nous sommes seules. Seuls le bruit des raquettes et l’eau du ruisseau viennent troubler notre quiétude.
Les randonneurs sont beaucoup moins nombreux à s’aventurer jusqu’ici.
Il est vrai qu’il faut quand même prévoir la logistique, dont celle de laisser une voiture au point de départ et au point d’arrivée. Le parc a un projet de navette afin de relier les deux secteurs, mais il a été repoussé.
Au dernier matin, l’idée de parcourir le sentier des Cimes de Franceville s’évanouit avec le gris de cette journée. J’irai plutôt en skis profiter de la neige fraîche tombée au petit matin. Après tout, on est si bien loin de la civilisation…
Éclipse solaire totale… et skis
Le 8 avril 2024, ce sera fête au parc national du Mont-Mégantic. Le parc se retrouvera en pleine ligne de centralité d’une éclipse solaire totale. En d’autres mots, on ne peut pas être mieux placé pour l’observer.
S’il est trop tôt pour dire de quelle façon l’événement sera souligné, le garde-parc Guillaume Poulin en parle déjà avec des étoiles dans les yeux.
Le phénomène est très rare, et seulement quelques endroits au Québec seront aux premières loges. La dernière éclipse totale de soleil au Québec remonte à 1972 et passait entre autres sur Baie-Trinité et Cap-Chat. Celle de 2024 sera aussi visible depuis les Îles-de-la-Madeleine. En somme, explique Guillaume Poulin, plus on se trouve près du centre de la bande de totalité, plus la totalité durera longtemps. Cette ligne de centralité passe directement sur le massif du mont Mégantic (MM).
Par ailleurs, à compter du 28 janvier et jusqu’au 25 mars, le parc organise les samedis des soirées d’astronomie. C’est aussi l’occasion d’en apprendre davantage sur le télescope James Webb, le plus grand télescope spatial à avoir été construit, de même que sur la contribution canadienne et de l’Observatoire du MM dans ce projet.
Le PNMM fait partie de la réserve internationale de ciel étoilé (RICEMM), et on n’en recense qu’une vingtaine dans le monde.
Avis aux skieurs : le parc compte maintenant un nouveau circuit de ski nordique, qui doit ouvrir sous peu. Le tracé d’un peu plus de 4,5 km passe au sommet du mont Mégantic (1110 mètres). À noter que le PNMM ne fait pas la location de ce type d’équipement, principalement parce que l’endroit n’est pas pour les débutants.
Si vous êtes de passage dans le coin, vous pourriez aussi partir à la conquête d’un autre terrain de jeu, entre Chartierville et Notre-Dame-des-Bois.
Tout près du PNMM, Ski Eldorado Estrie a été créé par un groupe de skieurs et de planchistes afin de mettre en valeur les montagnes frontalières des Cantons-de-l’Est. Le site regroupe deux secteurs tout près de Chartierville. Pour en savoir plus, on peut consulter leur page Facebook ou leur site internet.
La chroniqueuse était l’invitée de la Sépaq.
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