Les élus d'Ottawa se pencheront sur le financement du programme d'autobus électriques

Un comité de la Ville d’Ottawa va étudier les implications à long terme du transfert des autobus au diésel vers les autobus électriques pour OC Transpo.

Un comité de la Ville d’Ottawa va étudier les implications à long terme du transfert des autobus au diésel vers les autobus électriques pour OC Transpo, une transition dont le gouvernement fédéral a annoncé la semaine dernière un financement de 350 millions de dollars.


La mise à jour financière pour le financement du Programme des autobus non polluants préparée par les fonctionnaires municipaux recommandait que le conseil municipal approuve le rapport, mercredi, mais une motion présentée par le conseiller David Hill (quartier Barrhaven-Ouest) proposant que le document passe sous la loupe de la Commission du transport en commun a été adoptée par une majorité d’élus, et ce, malgré la suggestion du maire Mark Sutcliffe de profiter de la présence des experts municipaux et d’OC Transpo à la réunion du conseil qui auraient pu répondre aux préoccupations, et que soit ainsi adopté plus rapidement le document.

Le conseiller Hill tient à ce que la Commission discute du contenu des appels d’offres pour l’achat des véhicules électriques, et que les citoyens puissent aussi avoir leur mot à dire, ce qui n’aurait pas été le cas si le conseil municipal avait approuvé le contenu du rapport, mercredi. 

Évalué à 974 millions

Le programme des autobus à zéro émission est évalué à 974 millions. Il inclut les 350 millions d’Ottawa ainsi qu’un prêt de 289 millions de la Banque de l’infrastructure du Canada et des fonds municipaux d’une valeur de 335 millions. Rappelons que c’est l’ancien conseil municipal qui avait autorisé l’achat d’autobus électriques, en juin 2021.

«On doit discuter de cela dans plus de détails et que le public puisse être présent. Il faut s’assurer de faire les vérifications nécessaires afin que les citoyens d’Ottawa puissent être confiants que les élus étudient en profondeur le processus d’appel d’offres», a expliqué M. Hill.

Le conseiller de Barrhaven-Ouest, David Hill

Agir vite

La présidente d’OC Transpo, Renée Amilcar, a mentionné qu’il fallait agir vite, et que de retarder le processus pourrait repousser l’arrivée des premiers autobus électriques alors que d’autres villes veulent aussi acheter de tels véhicules. L’argent offert par le fédéral doit être utilisé dans une limite de temps et il y a un risque de perdre la subvention, a-t-elle aussi argumenté. Le processus d’appels d’offres est fait avec la Commission de transport de Toronto.

«Toute décision qui sera retardée va jouer sur une possibilité de réduction du service auprès des usagers», a-t-elle prévenu alors qu’OC Transpo prévoit d’acheter 26 autobus électriques cette année et 77 en 2024.

Les 350 millions promis par le gouvernement fédéral comprennent l’achat de 350 autobus électriques, l’achat et l’installation de bornes de rechargement et la construction d’un garage.

Les autobus «verts» doivent ultimement remplacer la flotte des autobus carburés au diésel.

Présentement, OC Transpo a quatre autobus électriques fabriqués par New Flyer qui sont testés dans le cadre d’un projet-pilote. Si un autre fournisseur remporte les appels d’offres, la mise en service des véhicules pourrait être retardée davantage puisque les nouveaux véhicules devront être soumis à un projet-pilote, a aussi plaidé Mme Amilcar.

La présidente d’OC Transpo, Renée Amilcar

«On fera toujours le nécessaire de manière à limiter les impacts sur le service, mais plus les années vont avancer, plus ce sera difficile. Aussi, il faudra prendre des fonds additionnels pour conserver les autobus diésel actuels, qui sont en fin de vie, pour les garder plus longtemps», a signalé Mme Amilcar.

Le conseiller Hill a dit vouloir que les citoyens doivent avoir confiance que les élus font bien leur travail en lien avec les appels d’offres «parce que nous avons un mauvais bilan actuellement», a-t-il mentionné, une référence à peine voilée sur le train léger.

«Je veux savoir ce que tout cela veut dire à long terme. Si on fait des investissements présentement, comment cela se traduira sur l’ensemble de la durée de vie de la technologie», a-t-il expliqué.

Le processus d’étude de la Commission et l’approbation par le conseil municipal pourrait prendre d’une à quelques semaines.