Fortes odeurs et excréments: une centaine de chats saisis à Gatineau

Une centaine de chats ont été saisis par les autorités de la Ville de Gatineau et par la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de l’Outaouais après avoir reçu plusieurs plaintes en raison d’un nombre important de chats dans une résidence du secteur Hull.


Des agents du service de police, du contrôle animalier et de la SPCA ont été dépêchés la semaine dernière sur la rue Davies pour intervenir. 

«J’étais estomaquée quand j’ai su le nombre de chats [...] On voit ça dans les cas extrêmes à la télévision», a exprimé une voisine. «Jamais je ne pouvais m’imaginer que c’était une chatterie», a indiqué un autre résident de la rue.  

Selon des membres du voisinage rencontrés par Le Droit, de fortes odeurs émanaient du logement en question. 

«C’est des odeurs d'ammoniac fortes, ça étouffe. Tu ne peux pas t'asseoir dehors et prendre un café et contempler le beau temps, parce que c’est dans l’air. Ça te ‘pogne’ dans le nez. J’avais des étourdissements», a raconté l’une des résidentes, qui a souhaité ne pas s’identifier. 

La dame, qui était inquiète pour la santé et la sécurité des animaux, a porté plainte à trois reprises à la Ville de Gatineau depuis le mois d’août. 

«J’ai la conscience tranquille [...] Ce n’est pas un geste méchant, c’était pour le bien des chats et de notre santé.»

«Je m'inquiétais évidemment pour le bien-être des animaux, mais aussi des occupants. Je sais que la ville est passée à quelques reprises avant d’agir en force, comme elle l’a fait la semaine dernière. J’ai parlé à tous les voisins avant et par la suite, dont le voisin concerné. C’est ‘plate’, mais je pense que c’est bien pour tout le monde, pour la communauté et la personne elle-même», a exprimé le voisin d’en face, Nicolas Thibodeau.

Les autorités avaient d’abord estimé lors d’une évaluation préliminaire qu’une cinquantaine de chats se trouvaient dans le logement. Lors de la saisie, c’est plutôt une centaine de ces félins qui ont été récupérés. 

Les membres du voisinage ont indiqué que plus d’une personne habitait le logement loué concerné par les plaintes. 

Un locataire «sous le choc»

Le Droit a tenté de discuter avec l’un des propriétaires des chats, mais celui-ci a refusé de partager sa version des faits. 

M. Thibodeau a indiqué avoir parlé à son voisin après la saisie et a décrit un homme «toujours sous le choc». 

«Je ne sais pas à quel point la personne comprenait les dangers pour sa santé. [...] Je ne crois pas que la personne comprenait les conséquences juridiques ou sanitaires liées à ça.»

Plusieurs rencontres avec les autorités

Selon la réglementation de la Ville de Gatineau, un maximum de quatre animaux, chats et chiens combinés, est permis par adresse.

Le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) a indiqué qu’une première rencontre avait eu lieu avec le propriétaire des chats, en septembre dernier.

«Il avait accepté de se départir des chats. Il y avait un délai de deux semaines qui avait été accordé pour se départir des chats en trop. Par contre, avec vérifications, ça n’avait pas été fait», a expliqué la porte-parole du SPVG, Andrée East. 

Le propriétaire n'aurait pas voulu collaborer avec les autorités lorsque des employés de la SPCA se sont présentés sur les lieux pour récupérer les chats, a ajouté l’agente East. Des démarches ont alors été entamées au sein du Service des affaires juridiques afin d'obtenir un mandat de perquisition pour les animaux. 

De possible lourdes conséquences

L’état de santé des chats n’est pas connu à l’heure d’écrire ces lignes. Des rapports d’infractions ont été ouverts dans le dossier en raison du nombre d'animaux dans la résidence, mais aussi pour des excréments retrouvés sur le terrain. Le locataire pourrait se voir remettre plusieurs amendes pour avoir enfreint la réglementation municipale. 

Selon la Ville de Gatineau, tout propriétaire ou gardien d'un animal qui ne respecte par le règlement est passible d'une amende de 300 à 2000 dollars, lors d’une première infraction, et d’une amende de 250 à 1500 dollars si le gardien fournit des renseignements faux ou trompeurs. 

Dans des cas de récidives, les amendes pourraient être doublées.

Le propriétaire des chats pourrait également faire face à des accusations, si des signes d’abus ou de cruauté animale sont identifiés par les autorités.