La biathlète de l’Université d’Ottawa a été choisie pour mener la délégation canadienne lors de la cérémonie de fermeture des Universiades d’hiver, dimanche soir. «Ça excède toutes mes attentes», a-t-elle avoué à quelques heures de l’événement final de cette compétition multisports.
«C’est mon premier événement du genre. Je voulais juste profiter de l’expérience au maximum et voir des sports différents.»
Rousseau a gagné la première médaille du Canada à ces Jeux le week-end précédent, terminant première à l’épreuve individuelle de 12,5 km. Dans les derniers jours, elle en a ajouté deux autres au sprint de 7,5 km et à la poursuite de 10 km.
Au total, ce fut deux médailles d’or et une de bronze.
La femme âgée de 22 ans a appris sa sélection en tant que porte-drapeau après sa dernière course samedi.
«L’équipe de biathlon s’est réunie au champ de tir pour une photo de groupe. Un représentant de la délégation canadienne a ensuite livré un discours. Il a notamment dit: elle a porté cette équipe, elle a porté le pays et maintenant elle portera le drapeau. Cette phrase s’est retrouvée dans le communiqué officiel par la suite quand la délégation en a fait l’annonce médiatique plus tôt dimanche.»
Une athlète peu connue avant ces Jeux, Shilo Rousseau a été appelée à sortir de sa zone de confort dans la dernière semaine. De son propre aveu, elle n’a jamais accordé autant d’entrevues.
«J’ai surtout été une personne timide et gênée dans ma vie. Mais depuis une semaine, j’ai appris à mieux exprimer comment je me sens.»
Surtout, elle se réjouit pour son sport.
«Peu de gens connaissent le biathlon au Canada. C’est un sport qui obtient peu de visibilité. D’être porte-drapeau, ça me permet de faire rayonner le biathlon.»
Rousseau ne s’était pas fixé d’objectif de médailles en vue des Universiades.
«C’est difficile d’expliquer pourquoi tout a si bien fonctionné ici. C’est peut-être le résultat de tout le travail effectué au fil des ans. Tout a semblé tomber en place au bon moment. J’ai notamment bien tiré», explique-t-elle.
«Je pense aussi que mon approche a aidé. Je ne me suis pas mis de pression sur les épaules. Je voulais simplement m’amuser. Je n’avais pas ce sentiment que je devais offrir de bons résultats à tout prix. Je crois que cette attitude fait une grosse différence à ce niveau. Elle sépare les gagnants des autres.»
Une approche que Shilo Rousseau compte emprunter d’ici la fin de la saison.
Elle attend des nouvelles de Biathlon Canada. La fédération devrait confirmer sa sélection en vue d’une étape de la Coupe IBU à Canmore, à la fin février.
Avec ses deux médailles d’or au cours de mêmes Universiades, l’étudiante en biologie rejoint Louis Grenier (patinage de vitesse courte piste, 1985), Jeff Scholten (patinage de vitesse courte piste, 1999 et 2003) et Susan Auch (patinage de vitesse courte piste, 1985).
«Shilo est entrée dans l’histoire avec nos trois premières médailles en biathlon, dont deux d’or. C’est la performance individuelle la plus impressionnante de toute une génération par une athlète canadienne aux Jeux d’hiver de la FISU, et elle mérite cette reconnaissance», a soutenu le chef de mission du Canada, Ben Matchett, dans un communiqué de presse.