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Attention, merveille!

Cette petite comédie musicale made in Canada – il y a une dizaine d'années, avant d'être remontée à Broadway – est, dans le genre musical, la production la plus pétillante qu'il nous ait été donné de voir depuis très longtemps.

On y relate les faits survenus dans la minuscule ville de Gander, à Terre-Neuve, dans la foulée du 11-Septembre, lorsque 200 avions ayant eu l'interdiction de survoler l'espace aérien des États-Unis, 38 d'entre eux ont dû se poser en catastrophe dans le vieil aéroport international situé à proximité de cette localité canadienne perdue dans les profondeurs des Maritimes.

C'est la très véridique histoire de l'improbable rencontre entre les résidents de la petite bourgade – 9000 âmes à tout casser; un bled où tout le monde connaît tout le monde», rappelle-t-on dès le départ – et les quelque 7000 passagers contraints de «visiter» les lieux... sans savoir (au début, du moins) ni où ils venaient de faire escale, ni même pourquoi dans la plupart des cas.

Ce spectacle choral est une histoire d'accueil et de solidarité. Un récit sur les mains qui se tendent dans l'adversité et les regards qui changent lentement. Un exposé sur la myriade de petits gestes posés au cœur de la tension, lesquels auront permis de transformer en cadeau du ciel ce qui faillit ressembler à une débâcle.

C'est le compte-rendu des sourires décochés au passage, et des surprises de la vie. C'est une succession de vignettes toutes simples: inconnus qui apprennent à communiquer, méfiances qui se détendent, amitiés qui se nouent, amours qui balbutient, etc. Au fait... quelqu'un parle-t-il le mandarin, ici? L'hindi ou l'urdu, non plus?

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Cette solidarité, c’est celle qui a soudé les résidents du petit village de Gander, à Terre-Neuve, dans la foulée des attentats du 11 Septembre 2001, lorsque la petite communauté a dû accueillir 38 avions américains ‘échoués’ à l’aéroport voisin – et héberger au vol 7 000 passagers cloués au sol – après que les autorités américaines aient interdit qu’on survole l’espace aérien.

Produit par Broadway, mais made in Canada (il a été créé à Oakville, en Ontario, en 2013), Come From Away parle de chocs culturels et d’altruisme, de solidarité dans l’adversité et de gratitude. Et des liens d’amitié qui se nouent par-delà les différences.

Ses (nombreux) personnages ne sont pas fictifs. Si la plupart des rôles sont en réalité des collages, des personnalités recomposées à partir des centaines d’entrevues que les auteurs de ce musical, Irene Sankoff et David Hein, ont réalisées à Gander avant de tisser leur fil narratif, plusieurs des protagonistes sont tout ce qu’il y a de plus authentique.

C’est le cas du personnage de Bonnie, que campe depuis près de 20 ans l’Ontarienne Kristen Peace, originaire de Hamilton.

Comme tous ses collègues sur scène, elle endosse de multiples rôles et costumes, ce qui permet de donner une impression de foule plus conséquente. Les interprètes ont d’ailleurs tous au moins un rôle dans chaque ‘camp’, de façon à donner au début une impression de dualité... bientôt transcendée par les réconciliations qui ne manqueront pas de succéder aux tensions.

Non, la gratitude et la bienveillance ne sont pas – attention, divulgâchage ! – l’apanage d’une société humaine en particulier.

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C’est l’histoire d’une belle «rencontre», car la bonté dont il est ici question dépasse le simple fait de «nourrir et loger des étrangers venus des quatre coins de la planète».

La leçon qu’auront donnée au monde les résidents de Gander, c’est une leçon de «chaleur humaine». En montrant, de façon exemplaire et sans arrière-pensée, comment prendre véritablement soin les uns des autres, estime Kristen Peace.

Bonnie, la Noé de Gander

Bonnie a la particularité de ne pas s’intéresser qu’aux êtres humains. En tant que responsable du refuge pour animaux de Gander, elle est la première à se préoccuper du sort des petits compagnons à poils ou à plume qui, dans la précipitation et la cohue, sont restés coincés dans les avions.

De par son amour pour les animaux, elle est la première de la communauté à «s’inquiéter de leur bien-être, à songer aux soins dont ils auraient besoin, et à prendre sur ses épaules cette responsabilité», partage la comédienne.

Mais «sa générosité et son abnégation s’étendent à tous», y compris aux bipèdes humains, rassure Kristen Peace, qui a eu «la chance» de rencontrer la véritable Bonnie (Harris, sur son baptistaire) en 2016, quelque jours avant la première torontoise de la production (avant même que le spectacle ne soit repris sur Broadway).

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Avant de tenir le rôle de Bonnie dans Come From Away, Kristen Peace a brillé dans maintes comédies musicales montées au Canada, dont Legally Blonde, Ring of Fire et Anne of Green Gables."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Courtoisie"},"position":3,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F29b706c3-9545-4f8d-8e85-bb2038940be1.jpeg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":4,"text":{"fr":"

Bonnie «est une personne admirable, incroyablement drôle, bienveillante et généreuse [dotée d’] un grand sens de l’humour. Elle est très joueuse – surtout avec les chiens [...] et je me sens honorée de pouvoir dire qu’on est aujourd’hui amies.»

«Je trouve qu’on se ressemble beaucoup. […] Quand je l’ai rencontrée, j’ai clairement compris pourquoi on m’avait confié ce rôle. On est semblables en semblable et on agit de façon similaire.»

Son personnage, se réjouit la comédienne, rend justice à son alter ego. Dans cette production, «Bonnie est dans la lumière dans laquelle elle mérite d’être vue». Fort heureusement, car représenter une personne vivante, a fortiori qu’on aime et qu’on respecte, vient avec un sens particulier du devoir – et «une petite pression supplémentaire», ajoute Kristen Peace, pour qui «le sentiment de responsabilité est encore plus grand, à présent que nous sommes amies».

Un petit spectacle... au grand cœur

Le spectacle s’appuie sur cette femme – et sur l’ensemble des résidents de Gander – pour témoigner de ce que, «la gentillesse peut toujours finir par l’emporter, quelle que soit l’adversité ou l’horreur d’une situation». Et que l’on se sent moins vulnérable lorsqu’on est entouré. Même «dans un petit village, au milieu de nulle part».

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Quiconque se dit Canadien devrait s’imposer d’aller voir Come From Away une fois dans sa vie, songe Kristen Peace. Le spectacle devrait même être obligatoire (et gratuit) pour le public scolaire, songe cette ambassadrice (non officielle) du village terre-neuvien de Gander. —Matthew Murphy, courtoisie Broadway Across America"},"contentType":"image","credits":{"fr":"Matthew Murphy, courtoisie Broadway Across America"},"position":5,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F26d8534a-f07a-40a0-ad71-0d6f9b5b4b75.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":6,"text":{"fr":"

Le récit de Come From Away se soucie moins des grandes théories sur la nature humaine que sur l’aspect «ordinaire» («basic») de la bonté. Il préfère observer à la loupe «les petits gestes» qu’on pose au quotidien.

Il s’agit d’ailleurs d’un humble «petit spectacle avec le cœur le plus grand qu’on puisse imaginer», poursuit Kristen Peace, façon d’expliquer son souffle et sa longévité.

Come From Away dénote un peu des habituelles productions new-yorkaises, en ce sens qu’on y chante relativement moins. Certes, les chansons (baignées de mélodies folk rock celtique typiques des Maritimes, et bien souvent entonnées en gros chœurs) ponctuent le récit, mais la dimension théâtrale est plus prégnante, confie l’interprète.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Come From Away puise sa trame musicale dans les origines celtiques des provinces maritimes."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Matthew Murphy, courtoisie Broadway Across America"},"position":7,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fadb547e3-bc8a-4d05-a358-8eb8ec7c02c8.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":8,"text":{"fr":"

Tous connectés

Difficile pour Kristen Peace, toutefois, de définir ce qu’elle apprécie le plus, de ce «show si bien écrit», et dont elle se dit «extrêmement fière» de faire partie. Observer du coin de l’œil la foule tomber en pâmoison, soir après soir, provoque en elle un sentiment d’euphorie.

Comme les comédiens sont très souvent sur scène, même lorsque leurs personnages n’ont pas l’air de faire grand-chose d’autre que de vaquer à leurs occupations quotidiennes, «on a le privilège de pouvoir regarder le public dans les yeux, d’être en contact avec lui. On s’adresse aux gens directement. On les voit rire et pleurer», selon que les personnages lèvent un voile sur leur parcours de vie ou leur intimité.

Plus qu’un spectacle, Come From Away devient alors, à chaque représentation, et ce «sans exception», «une véritable expérience, un grand moment où l’on est tous connectés ensemble».

Le spectacle idéal pour la période de Noël, quoi.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{},"contentType":"image","credits":{"fr":"Matthew Murphy, courtoisie Broadway Across America"},"position":9,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F1fffa21a-7440-49ec-8392-b5fb4fe52579.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}],"creationDate":"2022-12-21T20:28:18.510Z","externalIds":{"APPLE_NEWS":"f184959c-f225-461f-85bc-1bf1e5e51e5d / AAAAAAAAAAD//////////w== / 2022-12-22T09:19:26+00:00"},"firstPublicationDate":"2022-12-22T08:00:00.000Z","free":false,"id":"ec4ebea304aec44e243f017279f9ca14","lead":"La comédie musicale Come From Away est de retour au Centre national des arts (CNA) pour participer à l’esprit des Fêtes en ravivant – du 27 décembre au 8 janvier – l’esprit de solidarité des Canadiens.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2022-12-22T09:18:57.806Z","publications":[{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"arts"},{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"arts"},{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"arts"},{"canonical":false,"editionKey":"ledroitfranco","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"arts"}],"slug":"2022/12/22/come-from-away-au-cna--la-chaleur-humaine-trouvee-au-bout-du-monde-ec4ebea304aec44e243f017279f9ca14","tags":[],"templateName":"article1","title":"Come From Away au CNA : la chaleur humaine trouvée au bout du monde","type":"article","url":"global/contents/ec4ebea304aec44e243f017279f9ca14.json","visual":{"caption":{"fr":"Malgré sa distribution actuelle, qui ne compte que trois Canadiens sur scène, plus quatre autres doublures, en coulisses, calcule la comédienne Kristen Peace, Come From Away est une production bien canadienne, dont Broadway a eu «la bonne idée de s’emparer» en 2017, un an après sa création."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Matthew Murphy, courtoisie Broadway Across America"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F83a2d96f-b1dc-42f2-b1c8-f083d4e2bd62.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"Malgré sa distribution actuelle, qui ne compte que trois Canadiens sur scène, plus quatre autres doublures, en coulisses, calcule la comédienne Kristen Peace, Come From Away est une production bien canadienne, dont Broadway a eu «la bonne idée de s’emparer» en 2017, un an après sa création.","contentType":"image","credits":"Matthew Murphy, courtoisie Broadway Across America","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F83a2d96f-b1dc-42f2-b1c8-f083d4e2bd62.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F83a2d96f-b1dc-42f2-b1c8-f083d4e2bd62.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}}],"position":2,"type":"content_block","photos":[]},{"position":3,"text":"

Rythme frénétique

Autant de vignettes au premier abord si triviales qu'elles auraient pu être assommantes, n'eût été l'enthousiasme des interprètes et du rythme – complètement frénétique – de la mise en scène.

Come From Away est un conte qui fait du bien. Un conte plein de vie, de tendresse et d'humour, sur la gentillesse. Et qui parvient – c'est sans doute là la plus grande surprise – à ne jamais être mielleux. On est ici dans les tons, les décors et l'intelligence du film La Grande séduction (les Maritimes en lieu et place des Îles-de-la-Madeleine, et la séduction en moins.).

Frénétique, vous dites? Ça n'arrête pas une seconde. Les répliques fusent, sans aucun répit, jamais, ni pour les comédiens ni pour le public.

Tout s'enchaîne, pour bien nous faire ressentir le sentiment d'urgence qui a animé ces deux «communautés» durant 5 jours et 5 nuits, avant que chacun puisse repartir chez soi... tout aussi précipitamment, car une colossale tempête se profile à l'horizon.

Ces «invités» venus des quatre coins de la planète pourraient bien se retrouver cloués au sol, loin des leurs, une semaine de plus, si l'on perd du temps. Pour bien faire ressentir cette pression, on a même fait le choix de se dispenser du traditionnel entracte. Envoye, la gang, embrayons! On a du pain sur la planche!

Il faut faire vite, car les enjeux logistiques sont nombreux. C'est qu'il ne faut pas seulement loger, nourrir, et parfois vêtir ces quelque 7000 «parachutés». Il faut aussi leur expliquer ce qui est arrivé, au loin, là-bas, dans ce New York au ciel noirci par les cendres de deux tours jumelles. Il faut leur permettre de contacter leurs familles, eux qui sont d'abord restés confinés dans leur avion pendant 48h, au sol, sans occasion de communiquer avec l'extérieur...

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Il ne faut pas seulement les réchauffer, mais aussi les réconforter. Qui a un vieux cellulaire à prêter à nos hôtes? Et, hum!, puisque personne ne lève la main... qui va écoper de la corvée de nettoyage des toilettes? (Tout semble anecdotique, mais rien ne l'est; «reality check», la «corvée de chiottes» est ainsi l'occasion de soulever les enjeux assez fondamentaux, en matière de sécurité sanitaire...)

De beaux «accidents de parcours»

Sur scène, les comédiens réalisent parfaitement bien l'impact qu'ils ont sur les émotions de la foule, mais ils ne laissent à personne la moindre chance d'applaudir ne serait-ce que quelques secondes, et poursuivent leur cavalcade, en se «garrochant» d'un tableau à l'autre.

C'est beau comme la vie. La vie dans toute sa diversité et tout son cosmopolitisme: un peu infernal, un peu paradisiaque, parfois compliqué, souvent dérisoire, quelquefois irritant, ça dépend des jours et de l'heure, du regard et du niveau de fatigue lié au décalage horaire. Beau comme la vie, au sens d'«accident de parcours».

La pièce touche aux sujets les plus variés, alors que chaque personnage y va de sa petite histoire. Même si elles sont parfois l'amalgame de plusieurs témoignages, les tranches de vie partagées sur scène sont authentiques, fruits de longues entrevues menées par les auteurs de ce musical, Irene Sankoff et David Hein.

Le microcosme terre-neuvien devient un miroir de la vie sur terre, un creuset pour parler de tout et rien. D'angoisses raisonnées et de peurs déraisonnables. De comportements sociaux et de condition humaine. D'homosexualité de féminisme. De deuils, de religion(s) et de régime «végane». De grands rêves et de petites recettes de cuisine. Et, au détour, évoquer d'autres primates anxieux, des chats épileptiques et des poissons bécoteurs.

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Tout ça, au rythme des guitares et violons folk-rock celtique d'un sympathique band, un peu caché dans le décor (derrière une rangée d'arbres), sauf quand vient le temps de faire le party tous ensemble, au détour d'une scène de bar, ou à la toute fin, moment propice pour rappeler qu'on est finalement tous ensemble sur cette petite boule bleue, et qu'on est aussi bien de taper des mains et des pieds tous ensemble, public compris.

Les personnages sont colorés, certains très touchants, d'autres très drôles, dans leurs caricatures affirmées. (Les interprètes passent au pas de course d'un rôle à un autre, troquant l'accent et l'humour «newfies» pour des costumes et parlures plus exotiques.)

Il y a dans ce spectacle «choral» un côté «broche-à-foin», une dimension chaotique qui le rend, par contraste, autrement plus surprenant, autrement moins «plaqué», que la plupart des productions hollywoodiennes, où tout est souvent trop léché, propret.

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Peut-être parce qu'il est plus parlé (on y chante, mais la grande majorité des dialogues est théâtrale, non musicale; et il n'y a pas de chorégraphies dansées, mais une mise en scène complexe), ou peut-être parce qu'on y présente une belle et grande variété d'âges et de types de corps (et pas seulement une diversité de couleurs de peau, qui ne change en rien le fait que tout le monde ou presque est jeune et athlétique), Come From Away semble plus «vrai».

On y croit tout de suite, et pas seulement parce qu'on a envie d'y croire, non mais tsé, quitte à avoir payé le billet et être assis dans le fauteuil.

Ce show-là est tout simplement «vivant». Il a du rythme, de l'émotion et de la folie. Et ce zeste de chaos cacophonique qui fait davantage penser à Fellini qu'aux boulevards lisses de Broadway.

Il ne nous tire pas des «wow!» artificiels et des sourires scriptés. Ce n'est pas du plaisir en canne, que l'on ressent, mais un vrai, pur, moment de bonheur, quasi ininterrompu pendant pas loin de deux heures.

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