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Mais voilà que depuis quelques années, la tendance change.

Non sans étonnement, on observe que la tendance pointe en direction d’un engouement de plus en plus fort pour ce que l’hiver a à nous offrir.

Il y a toujours les classiques glissades à traîneau, le ski et le patin, mais maintenant, les options foisonnent.

Les sportifs et les amateurs de sensations fortes peuvent faire du kite des neiges ou du fat bike. Les gastronomes peuvent profiter à certains endroits de restaurants extérieur. Les agriculteurs développent des technologies leur permettant de produire des fruits et légumes pendant la saison froide.

Les activités extérieures de toute sorte se multiplient et par-dessus tout, les gens ont envie d’y participer.

Il restera toujours les éternels casaniers qui ne troqueront pour rien au monde leurs pantoufles pour des bottes de ski, mais les grincheux de l’hiver ont de moins en moins d’arguments pour bouder la saison froide.

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Confinés à l'extérieur

Eh oui, c’est encore à la pandémie qu’on doit cette nouvelle tendance. Au cœur de l’hiver, alors que les cinémas, les restaurants et les bars étaient interdits d’accès, nous nous sommes retrouvés confinés à nos salons et à nos écrans. C’est alors que s’est offert à nous « le dehors ». Il fallait bien se changer les idées entre deux points de presse du D^r Arruda.

« Quand les gens avaient plus d’endroits où aller, ils n’ont pas eu le choix d’aller dehors », raconte Manuela Teixeira, la présidente du Square Old Chelsea, qui a observé une activité anormalement élevée dans ses établissements durant les deux derniers hivers. Située à l’orée du Parc de la Gatineau, elle a aussi été une témoin de première ligne de son achalandage inhabituel.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Manuela Teixeira, présidente du Square Old Chelsea"},"contentType":"image","credits":{"fr":"Archives Le Droit, Patrick Woodbury"},"position":3,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F9ed2dfc6-fc3c-4e82-86dd-ee60b09667ee.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":4,"text":{"fr":"

Au Square Old Chelsea, il y a le Chelsea Pub et Biscotti & cie , mais aussi une patinoire qui, selon M^me Teixeira, n’a jamais été aussi achalandée. « On dirait que les gens ont découvert l’hiver », se réjouit-elle en ajoutant qu’elle espère que la tendance va se maintenir.

Martin Foucault est technicien aux activités dans les centres de plein air de la ville de Gatineau et il abonde dans le même sens. Il estime que l’achalandage dans les centres de plein air a doublé depuis la pandémie. Les stationnements sont pleins à craquer. Il croit lui aussi que cette joyeuse tendance va se maintenir.

La reprise des voyages et l’appel des plages de sable chaud pourraient mitiger l’engouement cet hiver, mais c’est sans compter que le tourisme d’hiver prend lui aussi de l’ampleur.

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Mais il faut se rappeler que la majorité de la population mondiale est étrangère aux hivers blancs que l’on connaît ici et qui ont été largement sublimés par les films américains de Noël. Plusieurs rêvent de ces paysages enneigés, de ces montagnes de ski ou de la culture nordique qui n’a plus de secret pour nous.

Il est difficile de savoir si cette tendance pré pandémique va se poursuivre, mais en Europe, de 2017 à 2019 Eurostat, le site de statistique de l’Union européenne, a observé une hausse importante du tourisme d’hiver.

C’est surtout en Roumanie, en Croatie et en Pologne que la hausse a été marquée, mais elle s’est fait ressentir dans presque tous les pays de l’Union européenne.

Sans compter que toutes les destinations de ski sont elles aussi de plus en plus populaires.

Les pistes de ski ne sont pas près de voler la vedette aux plages et aux palmiers, mais il n’en demeure pas moins que la tendance est révélatrice.

Il semblerait que de plus en plus de gens se laissent charmer par les joies de l’hiver et il se pourrait fort bien que l’influence scandinave y soit pour quelque chose.

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Le positivisme hivernal

En Scandinavie, la mauvaise température n’existe pas. Elle est reconnue pour ses hivers longs et froids et leurs courtes journées.

Pourtant, ce n’est plus un secret, les populations scandinaves sont parmi les plus heureuses au monde. Quel est leur secret ?

Les chercheurs Kari Leibowitz et Joar Vittersø se sont penchés sur la question.

Ils ont étudié les habitants de Tromsø, une ville au nord de la Norvège qui, malgré qu’elle passe deux mois par année sans voir le soleil et dans un climat très froid, détient des taux particulièrement bas de dépression saisonnière.

Les chercheurs émettent l’hypothèse selon laquelle la posture mentale des habitants y serait peut-être pour quelque chose.

Bingo! Leurs résultats confirment leur intuition.

Ils observent en effet, que ce qui rend les habitants de Tromsø heureux, malgré la noirceur et le froid, c’est qu’il est dans leur culture de considérer l’hiver comme une période spéciale de l’année, dont il faut profiter et qui est une source de bonheur.

Ils clouent le bec à la déprime saisonnière à grand coup de positivisme.

Et si c’était aussi simple que ça ?

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Le chercheur Per Kare Jakobsen explique que cette culture de l’hiver se traduit partout en Scandinavie, mais qu’elle est particulièrement forte en Norvège.

Dans ses travaux, il s’est penché sur le concept de friluftsliv, un terme norvégien qui signifie « vie en plein air » et qui traduit parfaitement la posture mentale adoptée par les Scandinaves pour faire face à l’hiver.

Le concept est simple, il suffit d’aller dehors.

Il y a d’ailleurs une expression populaire voulant que « la mauvaise température n’existe pas ».

En somme, on ne laisse pas les temps froids nous décourager de profiter du grand air et à ce sujet, la recherche est unanime.

Les bénéfices du friluftsliv sur la santé mentale et sur les sentiments positifs associés à l’hiver sont majeurs.

D^r Jakobsen ajoute que nous n’avons pas besoin de faire de longues expéditions de ski pour récolter les bénéfices du friluftsliv.

Une simple promenade quotidienne suffit, surtout si elle est accompagnée d’une attitude positive et d’une appréciation pour l’hiver.

Pour des Québécois qui rêvent au printemps dès que la saison froide pointe le bout de son nez, c’est peut-être plus facile à dire qu’à faire, mais les bénéfices sont trop grands pour qu’on s’en prive.

Et une attitude positive ça coûte nettement moins cher qu’un voyage dans le sud.

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