Les Cowboys Fringants proposent un concert en support à la biodiversité

Une scène du film des Cowboys fringants <em>L'Amérique pleure.</em>

Les Cowboys Fringants profiteront de la COP15 – la Conférence des Nations unies sur la biodiversité qui se tient présentement à Montréal – pour convier le public à un grand spectacle poétique prévu ce samedi 17 décembre.


Les musiciens Dumas et Émile Proulx-Cloutier participeront à ce spectacle collectif destiné, par la bande, à sensibiliser les consciences autour de la protection de la biodiversité.

La comédienne Ève Landry, l’autrice Elisabeth Cardin et plusieurs invités issus des Premières Nations – tels la chanteuse innue Katia Rock et le musicien atikamekw Sakay Ottawa – se grefferont également à ce «cabaret poétique». 

La soirée, qui sera retransmise en direct sur Internet, sera animée par le conteur Michel Faubert.

Solastalgie

Ce sera aussi l'occasion de découvrir quelques morceaux inédits signés Solastalgie. 

Ce trio instrumental réunit depuis peu Jérôme Dupras, Jérôme Dupuis-Cloutier et Guillaume St-Laurent autour de compositions jazz, pop et néoclassiques.

Leurs mélodies puisent leurs inspirations dans les grands enjeux environnementaux telles la disparition des forêts, la fonte des glaces, et la posture d'«évitement» des problèmes. La «solastalgie» est, dans le langage soutenu, le terme désignant l'écoanxiété. 

Le trio souhaite mettre en musique  la «détresse» contemporaine face à l'«effondrement climatique» qu'il voit se profiler à l'horizon. Le trio, qui a déjà fait paraître quelques extraits, prévoit de lancer un premier album en février 2023.

Le trio Solastalgie – terme signifiant «coanxiété» – est composé de Jérôme Dupras, Jérôme Dupuis-Cloutier et Guillaume St-Laurent.

Ce concert collectif baptisé Cohabiter la Terre a été initié par le bassiste Jérôme Dupras, qui, lorsqu'il ne porte pas son chapeau de Cowboys (dont la fibre écologique est notoire, le groupe ayant même créé une fondation à son nom pour financer des projets de protection des forêts et des milieux humides), est un scientifique spécialiste de l'environnement.

Jérôme Dupras a d'ailleurs été invité, en tant que directeur de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), à prendre la parole durant cette COP15 entamée le 7 décembre, et qui se prolongera jusqu'au 19.

«Nous sommes interdépendants de la biodiversité. La qualité de vie humaine, nos systèmes sociaux et économiques sont intimement liés à la santé des écosystèmes», rappelle Jérôme Dupras, pour qui la présente conférence «est déterminante pour l’avenir du vivant».

«C’est une occasion unique de pouvoir être aux premières loges, ici à Montréal, des discussions, négociations et annonces qui caractériseront l’action mondiale pour les prochaines années en matière de protection de la biodiversité», poursuit-il.

Jérôme Dupras

Si cette rencontre internationale est si «cruciale», aux yeux de l'enseignant à l’UQO, c'est que la protection de la biodiversité ne relève pas seulement de questions entourant les espèces menacées ou la protection de milieux humides: «nos vies en dépendent», avertit l'enseignant à l'UQO, par voie de communiqué.

«Notre alimentation, notre santé, l’économie» aussi, sont intimement liées à la nature et aux «bénéfices qu’elle procure» aux sociétés humaines, fait valoir Jérôme Dupras, inquiet d'observer le « déclin accéléré de la biodiversité, à l'heure où les espèces s’éteignent 1000 fois plus vite qu’à leur rythme naturel, en raison de l’action humaine».

Le fait que la «biodiversité est l’affaire de tous» relève de l'évidence pour le Fringant, quoique «solastalgique», Jérôme Dupras.

Mais, en matière de gestion durable et de cohabitation avec la nature, les voix de la raison proviennent des communautés autochtones, soulignait-il dans une récente entrevue accordée au Devoir . «À l’échelle planétaire, 80% de la biodiversité est gérée, entretenue, cohabitée par les Premières Nations, qui représentent pourtant 5 à 6% de la population mondiale. […] Je pense qu’on [les Occidentaux] a le devoir d’être à l’écoute de ces visions différentes».

Sakay Ottawa et Katia Rock  

Le musicien et scientifique ne cache pas ses attentes envers cette COP15, dont l'objectif est l’adoption d’un cadre réglementaire mondial permettant de mieux protéger la biodiversité. Ce cadre, M. Dupras l'«espère et à la hauteur de la situation alarmante à laquelle nous faisons face».

Cohabiter la Terre sera présenté sur la scène du Gesù, le 17 décembre à 20h. Le concert sera diffusé sur le web en direct. 

On y présentera, en première partie, une série de films de danse signés par la compagnie DANSE K PAR K.

Le concert s'inscrit dans le cadre du mouvement Cohabiter la Terre initié par l’UNESCO. Il est co-organisé par la Fondation Cowboys Fringants, l'étiquette de disques La Tribu (qui héberge les Cowboys), l’UNESCO et l’UQO.

Billets: Gesù; 514-861-4036; Fondation Cowboys fringants