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L’honorable Luc Martineau peint depuis plus de 35 ans, mais sa retraite lui a permis d'installer son chevalet au Complexe du Canal Lachine, un espace montréalais où les artistes visuels peuvent se consacrer entièrement à la peinture où il a définitivement troqué le marteau pour le pinceau.

L'ex- juge invite cordialement le public à venir établir un verdict sur sa production récente, ainsi que sur un aperçu de ses 20 années de pratique amateure en arts visuels.

Une cinquantaine d'œuvres sont réunies au sein de cette exposition tétrospective intitulée Jugement final, à découvrir tout au long du mois de décembre.

Sherbrookois d'origine, M. Martineau a complété ses études de droit à l’université d’Ottawa, avant d'aboutir à la Cour fédérale où il a siégé en tant que juge durant près de vingt ans.

Depuis qu'il a officiellement troqué la toge et le marteau pour la palette et le pinceau, Luc Martineau a pu participer à une exposition collective au Musée des Beaux-Arts du Mont Saint-Hilaire.

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Ses moments libres des 30 dernières années, le juge les a consacrés à la peinture. Bien qu'autodidacte, ses toiles finiront par être accrochées aux murs de la Cour fédérale à Ottawa, où elles finiront même par «occuper tout un étage», dans un lieu réservé à la seule magistrature.

Certaines de ses toiles ont été accrochées dans l’édifice de la Cour suprême du Canada, fait-il valoir.

« En 2002 , mon nouveau travail de juge avait décuplé mon énergie, mais une autre forme de stress allait apparaître, et je ne parle pas de la solitude et l’éloignement de la vie sociale, qui vont de pair avec l’indépendance judiciaire. C’est une lourde responsabilité qu’il faut assumer en pleine conscience. Tout seul. Quotidiennement», partage l'ex-juge Martineau, selon qui peindre a toujours été «thérapeutique et libérateur».

Pour Luc Martineau, issu d’une famille où se côtoient juristes et artistes, «peindre est un processus alchimique permettant de retrouver l’enfant intérieur épris de liberté».

Ses tableaux – qu'il partage sur son site Internet et qu'il affiche sur Instagram (@martineau6458) – se veulent «lumineux, colorés, intenses». On peut désormais les admirer aussi à la galerie Alpha Omega.

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«Tantôt expressionnistes, oniriques ou abstraites, mes toiles revendiquent le droit autonome d’exister. Le devenir, l’improbable, l’envers et l’endroit ont, sous mon pinceau, toute latitude pour exprimer leur utopie. »

Renaître

«J’ai rendu quelques 6 555 décisions dans ma carrière. Ça fait beaucoup! En 2021, j’ai signé mon dernier jugement avec ce petit pincement à la poitrine. C’était une sensation étrange... Mais l’artiste en moi voulait prendre son envol!»

Son exposition solo à Ottawa est en quelque sorte sa «façon de tourner la page au monde judiciaire pour renaître». Et d'inverser le rôles, en confiant aux esthètes et amateurs d'arts la tâche de poser un jugement final sur sa production.

«Ma cause est donc entre vos mains», lâche, sourire en coin, l'ex-juge Martineau.

***

Renseignements : Galerie Alpha Omega

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