Ne me demandez surtout pas ce que ça veut dire! Je n’en sais pas plus.
Je ne sais pas comment se déroule sa réhabilitation. Personne ne me dit si ça signifie qu’un retour au jeu dans la nouvelle année est possible.
Mon expérience me laisse quand même croire qu’il s’agit d’une nouvelle très encourageante.
Si tous les espoirs étaient déjà perdus, pour la saison 2022-23, Norris ne serait pas sur patins à l’heure actuelle. Il se contenterait d’exercices légers, afin de conserver la forme, en gymnase.
J’ai aussi réalisé, dans le dernier mois, à quel point les Sénateurs ont besoin de lui.
Au départ, j’étais convaincu que l’équipe réussirait à survivre pendant son absence. Le groupe m’avait l’air assez solide, à l’attaque, pour continuer à produire sans lui.
J’avais un peu - beaucoup - sous-estimé l’impact d’un vrai centre numéro un.
Six semaines plus tard, il y a les choses qui sautent aux yeux.
D.J. Smith en a justement parlé, dans son point de presse de mardi matin.
«Nous avons perdu ce très dangereux lancer sur réception, lors de nos supériorités numériques.»
Norris a effectivement développé une spécialité, l’hiver dernier. Il a marqué des tas de buts, en se plantant les deux pieds dans le cercle des mises en jeu, à la gauche du gardien adverse.
«Les autres équipes de notre ligue ont commencé à lui accorder une attention démesurée. Naturellement, les autres joueurs ont obtenu plus d’espace et de liberté», a précisé l’entraîneur-chef.
Les unités spéciales, c’est une chose.
Les Sénateurs s’ennuient encore davantage de Norris à forces égales.
C’est Austin Watson, le sage vétéran qui ne se prend pas trop au sérieux, qui a trouvé les mots pour bien me l’expliquer.
«Quand il est en santé, il joue de grosses minutes. De nos jours, on voit souvent des confrontations directes entre les deux meilleurs trios, de chaque côté. Le centre numéro un d’une équipe affronte le centre numéro un de l’autre équipe. Josh est capable de relever ce défi, soir après soir. Et il relève le défi avec brio.»
En l’absence de Norris, Tim Stützle a été obligé de prendre les bouchées doubles. Sa production offensive n’a pas trop été affectée, mais son jeu sans la rondelle fait parfois défaut. La preuve, c’est que lors des trois dernières défaites des Sénateurs, il s’est retrouvé sur la patinoire lors de six buts marqués par les clubs adverses.
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Lorsque Stützle occupe le fauteuil du centre numéro un, Shane Pinto doit le remplacer dans le fauteuil du centre numéro deux. Et Pinto a participé au pointage dans seulement deux des 13 matches présentés jusqu’ici, durant le mois de novembre. Il y a forcément une relation de cause à effet...
«Josh est un joueur impressionnant. Quand je l’ai rencontré, quand j’ai commencé à le côtoyer sur la patinoire, j’ai vite compris à quel point il est fort et rapide. Au fil du temps, j’ai compris à quel point il travaille fort pour progresser. Ses efforts lui ont permis de très rapidement atteindre un niveau qui lui permet d’affronter les meilleurs éléments adverses sans pour autant sacrifier l’aspect offensif du jeu», enchaîne Watson.
L’idée de pouvoir retrouver Norris sur la patinoire, cette saison, plaît évidemment à l’ailier droit.
«Ce serait génial, mais il faut d’abord qu’il se concentre sur sa santé. Il a joué de malchance, en subissant plus d’une blessure, ces dernières années Il doit s’en remettre. Il doit guérir complètement.»
«Devoir jouer sans lui, pendant un bout de temps, c’est très malheureux. C’est malheureux pour lui et c’est malheureux pour toute notre équipe. Si on veut progresser, on a besoin de lui. Dans notre projet collectif, il prend beaucoup de place.»
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La question de Nicolas St-Pierre était très bonne. La réponse de D.J. Smith était probablement meilleure.
Nicolas s’inquiète un peu. L’an dernier, on vantait le caractère unique de Tkachuk, un joueur qui se retrouvait dans le top-10 de la LNH au chapitre des lancers cadrés et des mises en échec complétées.
Cette année, c’est différent. Tkachuk continue de bombarder les filets adverses, mais les feuilles de statistiques nous disent qu’il cogne moins souvent.
«C’est sans doute parce qu’il a plus souvent la rondelle sur son bâton», a d’abord répondu l’entraîneur.
C’est une théorie qui se défend. On plaque l’adversaire quand on veut lui arracher le disque, après tout.
«Il faut comprendre un autre truc. Lorsqu’on envoie la rondelle dans le fond du territoire adverse et que Brady Tkachuk se lance à sa poursuite, qui a envie de l’affronter?»
«De plus en plus de joueurs lui laissent la voie libre. Ils ne veulent surtout pas se placer dans son chemin. Il continue d’obtenir des mises en échec lors de ses replis défensifs. Lors de l’échec-avant, c’est plus difficile. Les gars ne veulent pas se faire frapper!»
Tkachuk a complété la saison 2021-22 au 59e rang du classement des marqueurs de la LNH, ce qui était déjà très bien.
Au moment d’écrire ces lignes, il occupait la 22e position du même classement. Il se trouvait à trois petits points d’une place parmi les 10 premiers.
C’est peut-être ça, au fond, le plus important.