Pas de soccer dans le futur complexe sportif de l’ouest

Les fonctionnaires du service des loisirs ont précisé que la superficie du projet de complexe sportif ne permet pas la construction d’un terrain de soccer synthétique sans faire exploser les coûts.

«On est littéralement sous le choc, les joueurs de soccer se sentent réellement délaissés par la Ville de Gatineau. Comment, après toutes ces années de revendications pour des installations de qualité pour le soccer, cette ville peut dépenser plus de 200 millions et n’avoir rien pour le soccer?»


Le directeur général de l’Association régionale de soccer Outaouais (ARSO), Richard Gravel, n’en revenait pas, mardi, en apprenant que le ballon rond n’aurait pas sa place dans le futur complexe sportif de l’ouest de Gatineau. L’organisme qui a dû quitter l’édifice de la Fonderie après l’avoir occupé pendant des années dénonce depuis longtemps le manque de terrains de soccer sur le territoire de Gatineau. «Il y a plus de 1400 joueurs qui ne peuvent plus jouer au soccer à Gatineau à cause de ça, certains sont rendus à Ottawa, rappelle M. Gravel. Nos besoins sont immédiats. Ce sport est en croissance.»

Le directeur général de l’Association régionale de soccer Outaouais (ARSO), Richard Gravel

Les fonctionnaires du service des loisirs ont précisé que la superficie du projet de complexe sportif ne permet pas la construction d’un terrain de soccer synthétique sans faire exploser les coûts.  La mairesse de Gatineau, France Bélisle, a ajouté qu’une telle avenue aurait engendré une attente de six à sept ans pour la construction du futur complexe sportif avant d’avoir une solution pour le soccer. En abordant l’enjeu autrement, il sera possible d’agir plus rapidement, a-t-elle dit. Le président de la commission des sports, des loisirs et de la vie communautaire, Steven Boivin, assure que la Ville fait actuellement «ce qui est le plus logique de faire» en se donnant l’occasion de répondre à plus de besoins possibles dans un même projet. 

Des dômes?

La conseillère du Plateau, Bettyna Bélizaire, a convaincu le reste du conseil municipal de mandater le service des loisirs de revenir en mai prochain avec une analyse des possibilités pour répondre aux besoins du soccer. La possibilité de construire des dômes sur des terrains existants a été évoquée. L’idée avancée par l’administration, mardi, permettrait de maximiser l’utilisation des terrains extérieurs même en période hivernale. Des projets pourraient être financés en partenariat avec le milieu scolaire. Des changements à la réglementation municipale et au zonage seraient toutefois nécessaires pour aménager de telles installations. Les terrains devraient aussi être excavés pour couler une dalle de béton sous la surface synthétique.

La conseillère du Plateau, Bettyna Bélizaire

Richard Gravel admet demeurer méfiant quant à ce genre de proposition des services municipaux. «Nous, on parle de dômes depuis cinq ou six ans à la Ville et ça ne les a jamais intéressés, a-t-il affirmé. On se faisait dire que ce n’était pas permis et que ce n’était pas beau. Des projets de dômes n’ont pas vu le jour à cause de ça. Là, on nous revient avec cette idée. On dirait que c’est une façon de faire passer la pilule.» La mairesse Bélisle assure que la Ville est consciente des besoins pour le soccer. «Il faut bouger rapidement et on va le faire», a-t-elle insisté.

Steven Boivin

Steven Boivin reconnaît que plusieurs intervenants du domaine sportif sont à rassurer en moment. Ce dernier fonde beaucoup d’espoir sur la mise en place de partenariat avec le milieu associatif et le milieu scolaire pour répondre aux autres besoins. 

«J’ai souvent parlé de Aydelu, du potentiel de cet organisme et du site qu’il occupe à Aylmer, a-t-il rappelé. C’est une des voies à prioriser dans la réflexion sur nos infrastructures. Je sais qu’il y a des échanges entre Aydelu et l’administration pour réfléchir à des solutions. Je suis certain que la Ville discute aussi avec d’autres associations.»