«L’automne dernier, j’ai eu une séquence de mauvaises nuits, davantage que les autres années. Je dormais mal. C’est peut-être un signe que mon corps est un peu fatigué», confie-t-il au Soleil. Évidemment, les exigences du travail ont fini par empiéter sur la vie de famille. «Mes deux enfants de 15 et 12 ans ne m’ont jamais vu faire autre chose. Je suis le papa de Salut Bonjour.»

Tenir l’antenne en direct quatre heures chaque jour depuis 20 ans – en incluant ses débuts à Salut Bonjour Week-end – reste un exercice extrême qui requiert une grande dévotion. «C’est accaparant. Si tu inclus la préparation des émissions, tu n’as pas le temps de faire autre chose», confie le lauréat de 14 trophée Artis à titre de meilleur animateur dans la catégorie émission de services.

Faire autre chose, se dévoiler dans un autre paysage médiatique, c’est justement l’envie qui tenaillait Gino Chouinard depuis un moment. Aussitôt sa décision prise, prudent, il a pris soin de l’annoncer à ses patrons un an et demi à l’avance. Pour l’homme d’affaires qui sommeille en lui – il est entre autres associé dans une boutique Chocolats Favoris à Boucherville –, il s’agissait d’une simple question de courtoisie.

«J’ai en moi cette notion de bien faire les choses. De cette façon-là, TVA peut travailler librement, en non pas en catimini pour me remplacer. Ça me rend aussi disponible pour des projets. J’avais hâte de l’annoncer afin de passer à autre chose.»

Produire du contenu

Gino Chouinard œuvrait dans le métier comme annonceur depuis un moment lorsqu’une opportunité s’est présentée de venir travailler à Québec. En 1994, il a été nommé animateur de l’émission quotidienne Ciné-Magazine sur les ondes du défunt réseau TQS, où il a également tenu la chronique arts et spectacles. Le public de la capitale a aussi pu l’entendre à la station CHIK. «Québec a représenté pour moi des années extraordinaires de couvertures culturelles.»

Pour la suite des choses, une fois les adieux faits à son équipe de Salut Bonjour, l’animateur dit avoir envie d’approfondir des sujets qu’il n’a fait qu’effleurer à la télé. La forme que prendra cette nouvelle vie professionnelle, il l’ignore.

«Je ne le cache pas, j’ai envie de produire des affaires, de faire du contenu, de faire des entrevues plus longues, de m’exprimer d’une façon différente. Est-ce que je ferai ça moi-même ou avec d’autres personnes, ce n’est pas encore clair.»

Chose certaine, il ne sera plus question de s’extirper du lit en plein milieu de la nuit. «J’ai besoin d’avoir un horaire plus adapté à un gars de mon âge...»