Éducation: Drainville veut pousser la première vitesse

«Je n’ai pas été nommé pour affaiblir qui que ce soit. Il n’est pas question de diminuer le financement aux écoles privées», a répondu Bernard Drainville mardi, en mêlée de presse au parlement, quand on lui a demandé s’il convenait que l’école québécoise évolue à trois vitesses.

Le nouveau ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, ne veut pas changer le système scolaire québécois qui roule à trois vitesses : privé, public à concentrations et public régulier. Il se donne plutôt comme mission d’accélérer la première vitesse.


«Je n’ai pas été nommé pour affaiblir qui que ce soit. Il n’est pas question de diminuer le financement aux écoles privées», a répondu M. Drainville mardi, en mêlée de presse au parlement, quand on lui a demandé s’il convenait que l’école québécoise évolue à trois vitesses.

«Des projets particuliers dans les écoles publiques, c’est très bon, a-t-il poursuivi. Ça favorise la motivation scolaire et la réussite scolaire. Je souhaite davantage de projets particuliers dans les écoles publiques.

«Je vois très bien, parce que c’est surtout dans ces écoles que je suis allé, que les écoles publiques du régulier ont besoin d’appui et le personnel de ces écoles, les enseignants en particulier ont besoin d’aide. Mon travail est d’essayer de trouver des solutions pour les aider, malgré la pénurie de main-d’œuvre.»

Le ministre Drainville venait d’énumérer les endroits où il s’est arrêté au long de sa tournée de plusieurs écoles du Québec, qui n’est pas encore terminée.

Rôles complémentaires

Il constate tout le dévouement du personnel scolaire, enseignants et autres, mais aussi qu’«ils en ont lourd sur les épaules».

«Ce qui me frappe le plus, jusqu’à maintenant, c’est qu’il y a un nombre grandissant d’élèves à besoins particuliers dans les classes régulières. Ça pose tout un défi pour les enseignants et tout le personnel scolaire. Une de mes priorités, ça va être de chercher un moyen d’aider. Je ne suis pas en mesure encore de vous donner des solutions, je suis encore en train de cerner ce qui est prioritaire», a affirmé le ministre de l’Éducation, en ce jour de rentrée parlementaire de la 43e législature à l’Assemblée nationale du Québec.

Il parle ici surtout des programmes réguliers des écoles publiques.

Selon un énoncé reconnu, les écoles privées sont subventionnées à 60 % par l’État au Québec. Mais cette part gouvernementale grimpe en fait jusqu’à 75 % selon un comité d’experts qui s’est penché sur la question, en 2014.

Le ministre Drainville estime que «l’école privée joue un rôle dans la société et l’école publique aussi joue un rôle. Elles sont complémentaires».

Changer le spin

Au-delà des changements et améliorations à apporter, le ministre Drainville martèle que «le milieu de l’éducation a besoin de positif». Il assure ne pas être jovialiste, mais l’ancien animateur de radio et journaliste insiste pour ne pas voir «juste les problèmes».

«Je veux changer le spin autour de l’éducation, dit-il. Ce n’est pas le portrait réel de ce qui se passe dans nos classes et nos écoles. Mon travail est de porter ces histoires et de les raconter. Il faut plus d’équilibre entre ce qui va mal et ce qui va bien.»

La mauvaise presse sur le réseau de l’éducation nuit à attirer les étudiants vers une carrière dans le domaine, croit-il.