De son propre aveu, ce passage de l’écrit à l’écran n’avait rien d’évident pour elle. D’où la grande nervosité qui l’habitait... jusqu’à ce qu’elle découvre le produit fini. «Après avoir visionné les deux premiers épisodes, j’étais encore un peu nerveuse. Mais après avoir vu les huit émissions de la série, je me sentais bien. Je suis réellement contente», assure-t-elle.
L’autrice l’a déjà raconté. Laisser son œuvre entre les mains d’autres personnes pour qu’elle soit transformée en télésérie a été «terrible». «Je ne pensais pas que ce serait aussi difficile. Après avoir discuté pendant des années avec les producteurs et les scénaristes, je pensais que nous étions sur la même longueur d’onde. Mais ce n’était pas le cas, avoue la romancière. Il y a eu beaucoup d’émotions, beaucoup de discussions. Les pauvres producteurs devaient se demander avec qui ils s’étaient embarqués!»
Louise Penny ne cache pas que le ton a parfois monté entre elle et l’auteure principale, chacune ayant sa propre vision des histoires à raconter. Il leur a fallu mettre de l’eau dans leur vin. En fin de compte, le résultat a su contenter tout le monde. «Honnêtement, je ne vous parlerais pas si je n’étais pas fière du résultat», a confié jeudi la résidante de Lac-Brome à La Voix de l’Est.
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L’acteur parfait
S’il y a une chose qui se devait d’être parfaite, ajoute Mme Penny, c’est le choix de l’acteur pour interpréter Armand Gamache. Lorsqu’elle a su que le Britannique Alfred Molina allait chausser les épaisses lunettes noires de son policier bien-aimé, elle en a été ravie. «Il est tout ce que je souhaitais d’un acteur pour jouer Armand Gamache. Il est superbe, en plus d’avoir le bon âge, la bonne silhouette. Il est solide... et fort gentil.»
«Je pense que mes lecteurs vont aimer cette version de mes romans parce que Gamache est parfait. Aussi parce que la production a ajouté un arc narratif qui n’était pas dans les livres, celui de la disparition et des meurtres de femmes autochtones. Cela a été fait et intégré de façon tellement brillante à l’histoire que cela lui a donné un sens», fait remarquer l’autrice, qui résume Three Pines en quelques mots : «captivant, convaincant, important et divertissant».
Une saison 2 ?
Si Three Pines connaît le succès escompté et que l’auditoire permet d’en justifier les coûts, il n’est pas exclu qu’une seconde saison soit produite. Louise Penny y est favorable. Elle s’assurera, cependant, que certaines petites choses «manquantes» soient ajoutées.
À commencer par l’ambiance conviviale et communautaire du village de Three Pines — et de ses habitants —, qui n’a pas été dépeinte fidèlement dans la télésérie, note-t-elle. «C’est plus sombre. Ils n’ont pas saisi mon Three Pines, celui de mes livres. S’il y a une seconde saison, ils feront quelques ajustements.»
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Parmi ses regrets, il y a aussi celui de ne pas voir d’images de Lac-Brome dans la série, le tournage ayant principalement pris place dans le village de Saint-Armand.
Lancement local
Pour toutes ces raisons peut-être, l’équipe d’Amazon Prime Video Canada tenait à organiser un lancement local, jeudi, au Théâtre Lac-Brome, où deux épisodes de la série ont été présentés au public. Retenue à Londres pour la promotion de son nouveau roman A World of Curiosities — le 18e sur l’inspecteur Gamache —, Louise Penny n’a pu, toutefois, partager ce moment avec ses concitoyens.
«Mais j’ai enregistré une petite vidéo pour les remercier d’être là. Ce sont de si bons voisins! J’aurais aimé y être. Or, c’est un peu un tsunami de demandes ces temps-ci avec la sortie simultanée de la série et du livre. J’essaie de ne pas me sentir trop dépassée par les événements.»
Mais loin d’elle l’idée de s’en plaindre. Elle est parfaitement consciente de sa chance. «Je sais que c’est un cadeau extraordinaire que peu de gens ont l’occasion de vivre. Jamais je n’aurais rêvé d’une telle chose, alors je veux en profiter et l’apprécier. Quand je serai vieille, en train de tricoter devant la cheminée, je ne veux pas me remémorer ces moments en me disant que j’aurais dû en profiter davantage.»
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Three Pines comporte huit épisodes d’une heure qui seront diffusés jusqu’au 23 décembre, au rythme de deux par semaine, chaque intrigue s’étalant sur deux émissions.
La première mondiale de cette série canadienne a eu lieu plus tôt cette semaine à Montréal, en présence de Louise Penny, de l’équipe de production et des membres de la distribution (qui compte notamment Elle-Máijá Tailfeathers, Rossif Sutherland, Sarah Booth, Marie-France Lambert, Frédéric-Antoine Guimond, Frank Schorpion et Marcel Jeannin).
En plus du Canada, la série commandée par Amazon Original, sera distribuée aux quatre coins de la planète.