{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F6e60f1b0-caf8-4650-8837-bca379658939.png&width=1024&stripmeta=true","description":{},"email":"ybergeras@ledroit.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F11340ae4-2bf7-4a06-a21a-7e375fd898d1.jpeg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Yves Bergeras","source":"Le Droit","twitter":"YvesBergeras"}],"channel":"Théâtre","chapters":[{"position":0,"text":"

On ne saurait en dire autant d'Edward, le personnage de milliardaire campé par Adam Pascal, dont la prostituée-au-grand-cœur-et-aux-longues-bottes (Jessie Davidson) finira par s'enticher et tomber amoureuse.

Quoi, j'ai vendu le punch? Vous voulez rire? La tangente amoureuse que prendra la relation entre les deux personnages n'est pas un rebondissement: c'est – quelqu'un l'ignorait-il? – la prémisse même de cette comédie romantique saturée en sucre doux.

Dans cette version sur planches adaptée du célèbre film de Gary Marshall (adaptation d'ailleurs signée par Marshall et son scénariste J.F. Lawton), l'austérité générale d'Edward prend le pas sur le charisme du personnage.

Ce qui, croit-on, dessert globalement le récit. Le milliardaire étant aussi attachant qu'un portefeuille égaré dans un coffre-fort de banque, on a beaucoup de mal à croire à l'idylle amoureuse censée percer de flèches chérubines ces deux cœurs solitaires.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Adam Pascal campe Edward Lewis – millionnaire un zeste trop guindé et austère pour être vraiment charismatique – au sein de la tournée de Pretty Woman- The Musical.","contentType":"image","credits":"Broadway Across Canada, Matthew Murphy ","position":1,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F6784d4ac-2e2c-4403-a6f3-b920706e912f.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":2,"text":"

Le musical mis en scène et chorégraphié par Jerry Mitchell (La cage aux folles made in Broadway) embrasse sans réserve ses deux fils conducteurs: le sentiment amoureux et l'attachement au fric.

Ici, la course au pognon est déclinée en espoir d'ascenseur social (et de magasinage de luxe) en ce qui concerne Vivan et sa copine de trottoir Kit (Jessica Croutch, très amusante dans le rôle); en rêves d'OPA (offres publiques d'achat) hostiles pour Edward et son avocat d'affaires véreux (Philip, joué par Matthew Stocke), et en «poursuite du rêve américain» (l'archiconnu refrain «allez, crois-en toi! Et surtout, n'abandonne jamais tes aspirations premières, malgré les embûches!») pour le choeur d'ensemble qui gravite autour d'eux.

Le décor est planté dans la frénésie des années 80, l'ère de la toute-puissance de la réussite sociale.

La musique signée Bryan Adams et Jim Vallence – reflète plutôt bien les sonorités de la décennie qu'elles évoquent à grand renfort de ballades glam rock.

Certes, il faut aimer le genre... sans quoi, on risque de trouver les tounes un peu longuettes (et on sera peut-être tenté de papoter tout le long du spectacle; regard en chien de fusil adressé ici à mes bruyants voisins de fauteuil, qui avaient l'air d'apprécier leur sortie, mais «audiblement» oublieux qu'ils n'étaient pas dans leur salon...)

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Cette adaptation pour les planches du film est signée par Garry Marshall en personne – le réalisateur du film qui réunissait en 1990 Julia Roberts et Richard Gere – épaulée par son scénariste de l’époque, J. F. Lawton.

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En revanche, la musique n’a, elle, plus grand-chose avoir avec les mélodies qui berçaient le film original, même si on pourra y entendre — «très brièvement, et seulement après la tombée du rideau», note le comédien Adam Pascal, qui y tient le rôle du millionnaire Edward Lewis — la célèbre chanson de Roy Orbison à laquelle l’œuvre doit son titre.

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Bryan Adams et son complice Jim Vallance ont composé une nouvelle trame complètement originale pour cette comédie musicale signée par le chorégraphe Jerry Mitchell (La Cage aux Folles).

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Comparaisons aussi «inévitables» qu’inutiles

Le public qui vient découvrir le musical a toujours en tête, «c’est inévitable» convient Adam Pascal, le visage et la voix des deux stars hollywoodiennes du film.

"},"type":"paragraph"},{"position":5,"text":{"fr":"

Que les gens aient le très naturel «réflexe de comparer», Adam Pascal ne s’en soucie pas outre mesure: «Je n’y pense pas vraiment...» D’abord, parce qu’«on a eu, toute l’équipe, une licence artistique pleine et entière, toute la latitude pour trouver nos propres personnages»

"},"type":"paragraph"},{"position":6,"text":{"fr":"

En outre, «l’histoire qu’on raconte est suffisamment différente du film pour que les gens oublient rapidement leurs références», ajoute-t-il

"},"type":"paragraph"},{"position":7,"text":{"fr":"

Mais au quotidien, en réalité, «je me fiche un peu de ce dont les gens se souviennent ou pas du film. En tant qu’acteur, mon boulot n’est pas de les aider à se remémorer ou à oublier. Toute ma carrière, j’ai endossé des rôles de personnages connus, alors on ne doit pas vraiment s’en préoccuper. Mon travail, c’est d’investir des personnages.»

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Des personnages qui se transforment nécessairement à chaque nouvelle incarnation, puisqu’«on leur apporte notre propre personnalité, notre énergie, notre charisme. Ton personnage, il va bouger et sonner différemment» à chaque nouveau corps qui l’habite. Et toutes ces petites choses réunies façonnent, tout naturellement, un personnage entièrement autre, poursuit-il.

"},"type":"paragraph"},{"position":10,"text":{"fr":"

On ose le taquiner un peu, en insistant à la blague, au téléphone : «Quoi qu’il en soit, vous êtes, sans l’ombre d’un doute possible, bien meilleur dans le rôle d’Edward que ne l’était Richard Gere, n’est-ce pas?

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La réponse fuse en même temps que le rire du comédien: «Allez, on peut dire que je chante mieux que lui, d’accord!»

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Plus drôle et plus contemporain

«Nous avons aussi mis de l’emphase sur certaines petites choses» qui ne sont pas ou peu dans le film, assure Adam Pascal. L’adaptation a notamment cherché à «amplifier les éléments de comédie» qui sont parfois à peine esquissés, dans la version hollywoodienne.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"L’adaptation pour les planches de la populaire comédie romantique Pretty Woman sera présentée au Centre national des arts (CNA), du 15 au 20 novembre."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Courtoisie, MATTHEW MURPHY"},"position":13,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F68097bab-81d1-425e-a78b-94d3fa1ae4d4.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":14,"text":{"fr":"

Contrairement aux années 90, on ne pouvait plus, en 2022, traiter un sujet aussi potentiellement délicat — la prostitution — sans prendre un minimum de gants blancs. Un autre filon «sous-textuel» a donc été creusé plus en profondeur que ne le faisait le film: l’émancipation (ou l’autonomisation, pour empowerment) féminine, indique le comédien.

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Plusieurs personnages du film ont été en définitive «réimaginés» pour servir les besoins de cette version sur planches, précise Adam Pascal.

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Le personnage désigné comme le Happy Man, en est «un bel exemple», fait valoir Adam Pascal. Ce rôle tenu par Kyle Taylor Parker – francophone à ses heures – «est devenu un des rôles pivot de Pretty Woman – the musical.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Kyle Taylor Parker, qui incarne Happy Man dans la populaire comédie romantique Pretty Woman."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Courtoisie, MATTHEW MURPHY"},"position":17,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F2b689e04-6ca4-4df3-95c4-369de7224689.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":18,"text":{"fr":"

Non seulement le Happy Man est-il beaucoup plus central, mais Kyle Taylor Parker «campe pas mal d’autres personnages secondaires», ce qui fait de lui une espèce de «fée» qui entoure de ses bienfaits le couple d’amoureux. Si le spectacle reçoit plein d’éloges, il n’est pas rare de lire que Kyle Taylor Parker a tendance à voler le show.

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Chimie

Reste que l’idylle amoureuse ne fonctionnerait pas sur scène si ses deux principaux interprètes n’entretenaient pas un minimum de chimie, ensemble.

"},"type":"paragraph"},{"position":20,"text":{"fr":"

Adam Pascal n’a que de bons mots à partager à propos de sa nouvelle partenaire de scène, Jessie Davidson, qui a remplacé, il y a quelques semaines à peine, Olivia Valley — laquelle tenait le rôle de Vivan la call-girl depuis le début de la tournée nord-américaine.

"},"type":"paragraph"},{"position":21,"text":{"fr":"

Jessie Davidson, qui a tenu de petits rôles dans plusieurs comédies musicales à ou «off» Broadway, participe avec Pretty Woman à sa première tournée d’envergure officiellement estampillée Broadway.

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«Jessie est un cœur sur deux pattes» (sweet heart) qui, dès son arrivée au sein de la troupe, a fait fondre le cœur de tout le monde», confie Adam Pascal. Aucune crainte à avoir, donc: «nos deux personnages tombent vraiment amoureux chaque soir!» conclut Adam Pascal.

"},"type":"paragraph"},{"position":23,"text":{"fr":"

Renseignements: cnac-cna.ca Billets: ticketmaster.ca; 1-855-985-5000.

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Porté par la musique de Bryan Adams

Dans la mesure où les mélodies constituent le socle sur lequel repose toute production made in Broadway, la trame musicale est précisément ce qui «permet de raconter autrement» cette histoire, fait valoir Adam Pascal.

Le performeur n’en est pas à ses premiers pas: il a joué dans au moins huit comédies musicales, dont Rent, Aida et Chicago. Avec Pretty Woman, il entreprenait sa troisième tournée nord-américaine dans un spectacle estampillé Broadway.

«Quand elle est bien exécutée, la musique vient rehausser l’émotion du moment; c’est d’ailleurs là l’un des éléments les plus enthousiasmants de cette forme de narration» qu’est la comédie musicale, dit l’interprète du millionnaire Edward Lewis.

Et la trame originale signée Bryan Adams et Jim Vallance est d’excellente facture, estime Adam Pascal.

Fidèle à sa réputation gagnée au fil d’une carrière parsemée de hits pop-rock, le chanteur canadien demeure un habile mélodiste, qui maîtrise toujours l’art d’écrire des hooks et des vers d’oreilles, partage le comédien.

Il note au passage que les comédies romantiques se prêtent particulièrement bien aux adaptations musicales. Et quelle comédie romantique pourrait être plus emblématique du genre «rom-com» que cette histoire d’amour improbable entre un millionnaire gentleman et une sympathique prostituée?

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Les moments les plus réjouissants de cette comédie musicale sont offerts par le très charismatique Kyle Taylor Parker, qui part le bal dans un rôle d'homme de la rue, le Happy Man, sorte de narrateur... puis qui interviendra sous de multiples chapeaux, mais toujours avec bonheur, entre retenue (en gérant d'hôtel de luxe) et bonhomie (en chef d'orchestre ou en patron de boutique de fringues de marque), tout au long de ce conte de fées musical.

Il fait figure de comic relief bienvenue, tout comme son acolyte Giulio (Trent Soyster), le sympathique hopbell (chasseur) d'hôtel, duo particulièrement jouissif, surtout quand le tandem entreprend de danser une sorte de tango ensemble, sur la mélodie du Blue Bayou de Roy Orbison.

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Orbison dont la chanson Pretty Woman, n'est, elle, qu'esquissée. Ce teaser égrené çà et là est à la fois amusant et frustrant.

Leurs scènes font chavirer le cœur, bien davantage que n'y parviennent les sirupeuses scènes de tension amoureuse entre Vivian et Edward.

Les éléments de décors qui disparaissent dans les hauteurs aussi vite qu'ils étaient tombés du ciel pour évoquer différents lieux de Beverly Hills et d'Hollywood sont, eux, aussi jolis qu'efficaces pour insuffler du rythme aux changements de tableaux.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"contentType":"image","credits":"Broadway Across Canada, Matthew Murphy ","position":8,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F9262d02b-2c37-4c8a-985a-2c6a444aea75.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":9,"text":"

Une scène à l'opéra surprend, à la fois charmante, surprenante (s'y mêlent le rock et les arias d'une soprano), et artistiquement réjouissante.

Le reste, malheureusement, ne s'éloigne jamais beaucoup, des poncifs propres à la comédie romantique. Et n'avait pas besoin de tant de sucre.

Reste les fort jolis costumes, quelques saillies humoristiques éparses, et deux ou trois solos techniquement intéressants, même quand la mélodie nous laisse de marbre.

On notera aussi la volonté – louable – de ne pas cantonner Vivian à son statut de poule de luxe, pour tenter de l'inscrire plutôt dans une forme de discours plus contemporain autour de l'empowerment féminin. Féministe? On n'osera pas aller jusque là.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"La sortie à l'opéra de Vivian et Edward est une des scènes les plus intéressantes de Pretty Woman.","contentType":"image","credits":"Broadway Across Canada, Matthew Murphy ","position":10,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F4d44fa07-68dc-44ab-a852-63582420dd0e.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":11,"text":"

Vivian n'est pas une princesse «en perdition», certes, et elle assume ce qu'elle est. Mais ses rêves de princesse Disneyenne sont toujours là et bien là.

Sa quête d'autonomisation est-elle crédible, quand le récit montre un peu le contraire, que ce soit lorsqu'il la dépeint en train de négocier (relativement mal, d'ailleurs) ses faveurs, ou lorsque, dans l'une des dernières scènes, on remonte sur de grands chevaux pour revenir (de façon très explicite) à l'image du prince charmant se piquant de jouer à sauver la princesse qui n'en aurait pas tant besoin?

Le public semblait charmé.

Nous? Pas tant...

***
Renseignements: Centre national des arts; 1 888 991-2787

Billets: Ticketmaster

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