L’opération citronnée du Prince Limonade

Bonanza a présenté Prince Limonade sur la scène du Ministère, à Montréal.

On l’a connu avec Caravane, il faudra aujourd’hui le découvrir avec Prince Limonade.


Dominic Pelletier n’arrête pas de surprendre par la qualité de son travail, mais aussi par l’authenticité et l’originalité de sa démarche artistique.

À la mi-octobre, le frontman de Caravane a mis au monde un éclatant alter ego: Prince Limonade.



«L’idée de composer un album en solo me titillait l’esprit depuis quelques années déjà, explique-t-il lorsque rencontré par Le Droit. Je me disais tout le temps que le tourbillon de Caravane allait se calmer un jour ou l’autre et c’est à moment que j’allais en profiter pour le faire. Mais c’est dans des circonstances bien différentes de ce que j’avais prévu que le projet s’est réalisé.»

Avec la pandémie, Dominic Pelletier a pris quelques décisions qui ont changé radicalement sa vision de la vie, dont celle de quitter la ville pour la nature et les montagnes de Saint-Ferréol-les-Neiges.

«Quand la pandémie a éclaté, j’ai fait le choix d’aller vivre à la montagne. Ce fut la meilleure décision de ma vie, confie-t-il. Loin de la ville, j’ai décidé de bâtir un studio dans le haut du garage et c’est là que tout a débuté.»

Son projet intitulé BØnanza allait compter une douzaine de chansons issues de ses réflexions et de son introspection.



Bønanza a présenté Prince Limonade sur la scène du Ministère, à Montréal.

«Tous les matins, je me levais à 6h pour profiter des premiers rayons du soleil et du chant des oiseaux. Ensuite, j’allais dans mon studio et je composais mes chansons. Mais chaque fois, j’étais devant une impasse. Je me suis donc mis à réfléchir sur mes choix, ma relation avec le temps qui passe, les biens matériels et autres futilités de la vie moderne.»

Toujours plongé dans ses réflexions, il s’est mis à rejeter les grands paradigmes de notre société.

«C’était ça le message que je voulais transmettre dans mes chansons. Arrêter de presser le citron et se choisir pour une fois, explique-t-il. Mais, du même coup, je me voyais mal dire aux gens comment vivre leur vie. C’est à ce moment que j’ai eu l’idée de créer un alter ego et c’est comme ça que Prince Limonade est né.»

Le Prince Limonade de Dominic Pelletier – BØnanza de son nom d’artiste –, est sa source d’inspiration.

«J’espère que sa folie contagieuse et son honnêteté apporteront du bonheur à ceux et celles qu’il touchera», espère-t-il.

Et l’album

Afin de donner vie à son Prince, BØnanza est allé chercher des complices sur qui il pourrait compter pour matérialiser tout ça. C’est là qu’est arrivé Jesse Mac Cormack. L’artiste multidisciplinaire (qui sera d’ailleurs de passage au Minotaure de Gatineau ce samedi 5 novembre à 20h) est le réalisateur tout désigné pour le Prince Limonade.



L’auteur-compositeur-interprète Dominic Pelletier lance un premier album solo intitulé <em>Prince Lemonade</em>.

«Si on veut aller plus loin dans notre art, il est important de s’entourer de gens qui nous connaissent et bien qui soient au même diapason que nous, dit-il. C’est le troisième projet d’album que j’entreprends avec Jesse. C’est quelqu’un qui peut sembler étrange pour certains, mais je crois sincèrement en son génie musical. Sa grande force est d’entrer dans l’univers d’un artiste sans préjugé et d’en saisir toutes les nuances et les couleurs. J’adore travailler avec lui.»

Au fil des titres, on a l’impression d’entendre du Daniel Bélanger dans la voix et du David Bowie dans l’ambiance.

«Ouais, on m’a souvent dit que ma voix ressemblait à cette de Bélanger, avoue-t-il. Mais pour Bowie, je dois dire qu’il a une grande influence sur mon art.»

Raphaël Potvin, son partenaire depuis les premières notes de The Hunters jusqu’au projet en duo New Bleach, ainsi que Gabriel Desjardins aux arrangements de cuivre et de cordes, ont aussi pris part à cette aventure qui a culminé avec le lancement de l’album à la mi-octobre.

Enregistré en partie dans son studio personnel de Saint-Ferréol et dans celui de Mac Cormack à Montréal, l’album propose 11 pistes qui baignent dans des sonorités de funk et de soul, mais enveloppées dans une ambiance pop.

«C’est un plancher de danse pas mal psychédélique, nuance-t-il. Mais, Prince Limonade offre une proposition très intimiste quand même. C’est, à mon avis, ce qui rend ce projet si unique.»

La scène

Pour l’instant, BØnanza se concentre à préparer le spectacle que proposera Prince Limonade en 2023.

Lors du lancement, il s’est entouré de cinq musiciens sur la scène du Ministère à Montréal. Gabriel Lapierre à la batterie, Martin Plante à la basse, Raphaël Laliberté-Desgagné, Julien Valois à la guitare et au saxophone ainsi qu’Antoine Rinfret aux claviers ont aidé BØnanza à donner vie aux chansons de l’album.

«J’aimerais bien amener tous ces gars-là avec moi pour les spectacles à venir, espère-t-il. Mais, il n’est pas certain que nous serons toujours six sur scène. On verra bien ce que l’avenir nous réserve.»