Avec la nouvelle websérie Humour, gloire, danger, l’humoriste qui se cache derrière ce personnage vient boucler l’arc narratif de ce colérique et irrespectueux humain.

Jean-Alexandre Nicolas Barette est né à Alma durant le Festival de l’Internet de 2015, se souvient Mathieu Portelance. Au fil des années, le maladroit protagoniste a évolué auprès d’un public qui a fini par prendre part à la fiction. Mais, d’autres croient encore que tout est réel autour de cet «humoriste de la relève».

«Il y a des gens qui pensent que j’ai un dédoublement de personnalité. Il y a toutes sortes de scénarios autour de ce personnage-là. Dans les soirées d’humour, il y a beaucoup de gens qui se font avoir. […] Chaque spectacle de Jean-Alexandre est unique, je ne sais jamais ce qui va se passer. Par exemple, pendant le gong show au Bordel, tout le monde savait qui était Jean-Alexandre parce qu’ils étaient des geeks de l’humour.»

Les cinq épisodes de Humour, gloire, danger mettent en scène l’insolence de Jean-Alexandre Nicolas Barette qui tente de devenir l’humoriste le plus connu et admiré du Québec. La websérie joue à la fois sur la frontière du faux documentaire et du sketch show tout en y ajoutant le genre de la caméra cachée à certains moments. 

En redéfinissant les règles de l’humour «classique», la websérie réalisée par Miguel De Plante, avec la collaboration de David W. Morin, Simon Portelance et Guy A. St Cyr, s’approprie un langage et un univers complètement décalé. Véritable satire de l’humoriste québécois des années 2000, Jean-Alexandre Nicolas Barette est comme un personnage de lutte qu’on aime détester ou encore un Borat banni de toutes les soirées d’humour. 

«Il se fout des autres, ajoute son interprète. C’est sa vie, il ne voit que lui dans sa vie et il n’y a rien d’autre qui importe que lui et son art.[…] Il se vante d’être sur l’aide sociale, mais dit qu’il gagne sa vie avec l’humour parce qu’il passe tout son temps à travailler sur son humour.» 

Et les malaises sont nombreux dans Humour, gloire, danger. Mais, comme «personne ne s’attend à voir une bonne personne», les inconforts «passent parce que le personnage est tellement une mauvaise personne qu’il mérite ce qui lui arrive», croit Simon Portelance, également du collectif humoristique spécialisé en parodies.

«Chaque fois qu’il manque de respect à quelqu’un, il va toujours immédiatement recevoir la monnaie de sa pièce. Des fois, on joue sur la ligne de ce qui est acceptable à montrer, mais la seconde qu’il le fait il y a une conséquence.»    

Cette websérie humoristique de deuxième degré mêle le vrai et le faux en révélant plusieurs personnalités connues qui jouent leur propre rôle, mais en étant tourmentées par la présence de cet anti humoriste arrogant qui se retrouve sans cesse dans des situations dangereuses. Mike Ward, Élyse Marquis, Paul Houde, Pénélope McQuade et Alex Perron «ne forment qu’une partie de cette impressionnante distribution».

«Jean-Alexandre est connu du milieu artistique, mais c’est le public qui ne le connaît pas parce qu’on s’arrange pour pas qu’il le soit parce que c’est une mauvaise personne», indique Mathieu Portelance.

Humour, gloire, danger signe la fin pour Jean-Alexandre Nicolas Barette, du moins pour le moment puisque son interprète a l’impression d’avoir «fait le tour» de ce personnage.

«Je sens que j’ai fait le tour avec cette version du personnage. Je le laisse partir. Ça sera bizarre, mais mon deuil est déjà commencé. La série est le summum que je voulais atteindre avec ce personnage.»  

Le premier épisode est disponible dès le 31 octobre sur YouTube et Facebook. Les quatre autres épisodes sont mis en ligne chaque lundi.