Malgré une participation plutôt timide, cette édition 2022 s'est clôturée sur un sentiment général de satisfaction des membres du c.a. de Ludo-Outaouais, l'organisme qui chapeautait l'événement.
Le marathon ludique a réuni au Centre Père Arthur-Guertin quelque 150 joueurs inscrits, ce qui est beaucoup moins que les éditions précédentes, convient la nouvelle présidente de l'organisme, Kim Bergeron. Dans le passé, l'événement attirait au moins 250 participants, rapporte-t-elle.
Mais l'incertitude entourant la pandémie – les interrogations liées aux règles sanitaires en vigueur dans les espaces publics, notamment – ont fait en sorte que cette édition a été organisée un peu à la dernière minute, explique Kim Bergeron.
C'est «en septembre» qu'on a su dans quelles mesures «on pourrait accueillir du monde». Mais les disponibilités du Centre Père Arthur-Guertin étant restreintes, l'équipe de Ludo-Outaouais a dû tenir son festival durant le week-end du 29 et 30 octobre.
«Faire ça à l'Halloween, ça n'était pas une bonne idée. Et c'est la dernière fois» que cela se produit, promet-elle.
Peu de familles sont venues participer aux activités jeunesse animées dimanche par L'As des jeux, volet pourtant extrêmement populaire en temps normal, au point que certaines écoles y participaient.
En cause: le manque général de main-d'œuvre, qui a compliqué les choses. Faute de personnel, certains partenaires locaux, comme la boutique À l'Échelle du monde, n'ont pu être physiquement présent au festival cette année. Leur collaboration s'est limitée au don de jeux, pour l'un des nombreux prix de participation à remporter sur place. Dans le passé, la boutique dépêchait des animateurs pour superviser des activités et expliquer sur place les règles de certains jeux.
Assis face à une poignée d'enfants, hilare, le secrétaire de Ludo-Outaouais, David Boivin, organisateur en sous-chef de l'événement, se disait ravi de se «faire péter» par ses jeunes adversaires.
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Kim Bergeron, elle-même mère de deux enfants, sait à quel point le fête de l'Halloween est importante pour les jeunes... et son organisation, chronophage pour les parents.
Même le recrutement de bénévoles a été «difficile», indique la présidente, qui a pris ses nouvelles fonctions cette année (elle était secrétaire de l'organisme depuis 2013), car le festival se retrouvait en compétition avec «toutes sortes de choses organisées dans les quartiers, sur tout le territoire de Gatineau».
Les prochaines éditions se tiendront donc en novembre, comme auparavant, avise Kim Bergeron.
À ses débuts, le festival gatinois était l'un des quatre plus importants rassemblements du genre au Québec.
La pandémie a contraint la mise sur pause du festival pendant deux ans. Et, sous l'impulsion d'un c.a. presque entièrement renouvelé, l'événement se restructure doucement.
Le hobby s'est démocratisé durant le confinement, mais «beaucoup de joueurs hésitent encore à sortir de chez eux» tant que le virus court, constate Kim Bergeron.
En outre, «plusieurs nouvelles conventions [ludiques] organisées par les boutiques de jeux ont poppé dans les dernières années. On n'est plus les quatre seuls événements à travers le Québec.»
La mission personnelle de la nouvelle présidente de Ludo-Outaouais est désormais très claire : «ça va être de regarnir la communauté de joueurs».
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Malgré ces petits nuages – et des finances serrées – l'événement a été une réussite, dit-elle.
La communauté des ludistes de la région était ravie de retrouver leur festival et de se faire de nouveaux 'amis' de tablée, mais aussi de découvrir de nouveaux jeux non encore disponibles sur le marché. Le distributeur montréalais Îlo (ex-Îlo 307) avait apporté une dizaine de jeux récemment parus, tel «Ark Nova», et d'autres qui ne se retrouveront sur les tablettes qu'à Noël ou l'an prochain.
«Les vrais gamers [qui participent à ce genre de conventions], ce sont les nouveautés qu'ils veulent voir», fait valoir le responsable de la distribution au Canada anglais chez Îlo, Alain Boudreault.
Parmi les produits d'Îlo en démonstration, les joueurs ont pu tester Revive, Encyclopedia, Settlment ou Sea, Salt & Paper.
Pas question, toutefois, de vendre les jeux sur place : «Je pourrais, mais je ne veux pas nuire aux détaillants gatinois en empiétant sur leur marge», sourit-il. «L'important, pour moi, ce n'est pas la vente, mais la relation de confiance que je bâtis avec mes partenaires et la communauté.» Ses liens d'affaires avec les boutiques locales sont au beau fixe, et le représentant tient à ce qu'ils le restent.
M. Boudreault – dont la compagnie est l'un des derniers gros distributeurs indépendants du Canada, avec un catalogue de «4700 jeux» – se dit ravi d'avoir fait le déplacement jusqu'à Gatineau : ses tables n'ont pas dérougi de la fin de semaine.
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Il observe malgré tout que la foule gatinoise a diminué, par rapport aux éditions passées. La Covid, dit-il, a eu pour effet de démocratiser le hobby. Le paradoxe, c'est que les joueurs ont pu, grâce à cela, se trouver de nouveaux partenaires de jeux, et qu'ils ont moins besoin de venir en trouver aux tables des conventions.
Ce vétéran de l'industrie du jeu demeure pourtant optimiste, car il constate que Ludo-Outaouais a retrouvé son dynamisme d'antan, depuis le renouvellement, de son c.a.
«On sent que l'équipe en place veut vraiment relancer la patente, et qu'elle a plein d'idées», dit-il, la voix un peu usée d'avoir eu à expliquer les règles de ses jeux durant plus de 48h.
Éditeur gatinois
Un minuscule éditeur de Gatineau, Nostalgi, était aussi sur place, pour présenter 8-Bit Splatch et Solluna, deux jeux que ses concepteurs, Martin Andrew Boulay-Ouellet et Louis-Charles Poulin, ont fait paraître durant la pandémie. Plus une extension pour Solluna, lancée la journée d'ouverture du festival.
Le premier est un jeu de tir et de capture de drapeau; le second, un jeu d'identité cachée. Tous deux – ainsi que ceux que Nostalgi compte publier dans les deux prochaines années – partagent une même approche graphique: tout le design repose sur le pixelart, style inspiré par les jeux vidéo 8-bit, de l'époque Nintendo.
Avoir moins de festivaliers comporte plusieurs avantages. L'accès aux jeux, d'abord. Et, vu le nombre importants de boîtes – une quarantaine, offertes par Îlo et les boutiques partenaires du festival – à gagner au fil des tournois et activités, près d'un festivalier sur quatre a pu repartir chez lui avec un grand sourire, un nouveau jeu sous le bras.
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Renseignements: Ludo-Outaouais
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