«Vieillir ensemble est-il possible?» Les deux compagnies théâtrales invitent le public à réfléchir à cette question au fil de la pièce Intrusions, qui sera à l'affiche de La Nouvelle Scène (LNS) du 1^er au 5 novembre.

Ce solo est une traduction de la pièce Another Home Invasion (2009), pour laquelle son autrice, Joan MacLeod, s'était retrouvée finaliste du Prix du gouverneur général.

La traductrice du texte, Marie-Thé Morin, en est aussi l'interprète. Seule en scène, elle raconte «avec humour et émotion» le périple qu'a constitué «son» inscription dans un foyer pour personnes âgées.

Désormais parvenu à l'âge vénérable où l'on est aussi «vulnérable», son personnage partage aussi sa «solitude face aux nombreuses invasions dans sa vie privée». Or, un mystérieux rôdeur viendra réveillera ses angoisses tout en révélant sa fragilité.

Mais Intrusions est d'abord et avant tout le récit de tout l’amour que cette femme voue à son mari, un homme qu'elle refuse d’abandonner malgré ses problèmes de santé et en dépit des «obstacles administratifs du milieu de la santé qui font qu’on range les personnes âgées comme on range des objets qui ne servent plus», résume la metteure en scène d’Intrusions, Geneviève Pineault.

Leur histoire, fait valoir celle qui est aussi la directrice artistique de La Vieille 17, est celle de bien des couples et bien des familles.

Question d'actualité

Alors que la population canadienne se fait de plus en plus vieillissante, M^me Pineault envisage que davantage de couples demanderont à rester ensemble durant leur séjour les centres de soins de longue durée.

Pourtant, il faudra vraisemblablement les séparer, car «malheureusement, les critères d’admissibilités pour un placement ne permettent pas toujours de recevoir des couples avec des besoins différents en matière de soins», constate-t-elle.

«Quitter son domicile, sa communauté comporte déjà son lot de défis», mais ces difficultés sont magnifiées lorsque «la séparation du couple» s'impose en outre à cette étape de vie, argue-t-elle.

«Intrusions met en lumière la façon dont notre société délaisse les personnes âgées au moment où elles ont le plus besoin d’aide – un sujet trop souvent passé sous silence», estime M^me Pineault.

La pièce est à ses yeux le témoignage d'une «femme qui refuse de laisser l’âge, les circonstances ou le système anéantir sa dignité et l’amour qu’elle voue à son mari.

Billetterie flexible

Rappelons que La Nouvelle Scène a récemment mis en place, pour l'ensemble de sa saison, une «billetterie flexible» offrant au public le choix de payer son entrée en fonction de ses moyens financiers (les billets sont librement proposés au tarif de 40$, 25$, 10$, ou 0$).

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Billets: La Nouvelle Scène

Les représentations débutent à 19h30, sauf samedi 5 novembre, la dernière ayant lieu à 16h. Une discussion avec l'équipe de production suivra la représentation du vendredi 4 novembre (le public est convié à déguster des scones et du thé servis avant le spectacle).