L’église Centretown United Church, sur la rue Bank, était pleine à craquer pour le débat opposant les candidats à la mairie Brandon Bay, Bob Chiarelli, Nour Kadri, Catherine McKenney et Mark Sutcliffe. Les candidats ont d’abord répondu à cinq questions de l’animateur du débat, le professeur en journalisme et en communications de l’Université Carleton, Adrian Harewood. Puis, des organismes environnementaux régionaux ont par la suite posé leurs questions aux aspirants maires.
Alors que le débat s’est déroulé presque entièrement en anglais, tous les candidats ont exprimé quelques mots en français dans leurs déclarations d’introduction. Mark Sutcliffe a été pour sa part le seul à clamer être un candidat bilingue qui pourrait s’adresser aux francophones d’Ottawa dans leur langue et est intervenu à plusieurs reprises en français durant le débat.
Espaces verts
Les échanges entre les candidats ont été courtois tout au long du débat. Parmi les sujets abordés, les prétendants au poste de maire ont dû entre autres indiquer ce qu’ils feraient pour assurer un accès égal aux espaces verts, aux couverts forestiers, aux zones humides, et pour faire progresser l’accès aux aliments sains et locaux et protéger les terres agricoles.
Pour Nour Kadri, c'est une question de protéger les espaces verts et non seulement de les créer. Il faut aussi surtout s'assurer que ces espaces verts ne soient pas concentrés uniquement dans quelques quartiers précis. En ce qui concerne les terres agricoles, qui sont estimées à environ 1100 dans l’Ottawa rural, soutient-il, M. Kadri dit vouloir s'assurer que les fermiers soient bien équipés et soutenus.
Bob Chiarelli a, pour sa part, lancé que sous sa gouverne, ce type d'investissement ou de projets devraient au préalable être étudiés quant à leur impact financier sur le budget municipal.
«Nous n'allons pas dépenser l'argent pour ces choses si nous n'avons pas l'argent. Elles ne sont pas absolument nécessaires à ce moment-là et nous devons mettre l'argent là où il doit aller. L'argent pourrait aller à ces choses, mais nous ne pouvons pas le dire avec certitude à ce moment précis.»
Une réponse qui a fait sourciller Catherine McKenney, qui s’engage à ce qu’aucune autre terre agricole autour d'Ottawa ne soit destinée au développement urbain.
Catherine McKenney promet également de travailler avec le gouvernement fédéral pour faire de la Ceinture de verdure un parc urbain national.
«Ce n'est pas une mauvaise idée, je ne suis pas opposé à cette idée, mais cela revient à protéger un espace qui l'est déjà», a renchéri à cet effet Mark Sutcliffe. «Je pense que nous devons nous assurer que la Ceinture de verdure continue d'être protégée par la permission de la capitale nationale et reconnaître que 25 % de cette ceinture est actuellement constituée de terres agricoles, en gros, et que nous devons conserver ces terres agricoles dans la Ceinture de verdure à l'avenir.»
M. Sutcliffe vise aussi la plantation d’un million d'arbres au cours des 4 prochaines années et travaillerait également avec l'Office de protection de la nature de la vallée Rideau et la CCN pour protéger le bord de la rivière et les terrains qu'ils contrôlent dans ce secteur.
Brandon Bay souhaiterait quant à lui que les jardins communautaires puissent se développer à Ottawa et bénéficier à plus de refuges dans la capitale fédérale. L'agriculture verticale, les balcons et les toitures de verdure sont aussi, selon lui, une avenue à explorer. «Nous avons des tonnes de possibilités d'étendre notre zone urbaine et nous devrions en profiter.»
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Transport et centre-ville
La seconde partie du débat permettait à des représentants d’organismes environnementaux d’Ottawa de poser leur question aux candidats.
Une représentante de l’organisme Ecology Ottawa a questionné les candidats, en français, à savoir ce qu’ils comptaient faire pour rendre le transport en commun plus abordable et plus fiable. La question cherchait aussi à savoir si les candidats étaient en faveur de l’imposition d'une taxe pour les véhicules qui circulent au centre-ville, comme c’est le cas à Londres, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et favoriser le transport en commun. À l'exception de Mark Sutcliffe, tous ont répondu en anglais.
Catherine McKenney indique que son plan inclut un gel des tarifs d’OC Transpo, ainsi qu’une gratuité pour les jeunes de 17 ans et moins. La personne qui se présente à la mairie augmenterait aussi les ressources octroyées au système de transport public. «Je pense qu'il faut avoir un système de transport en commun qui fonctionne bien et plusieurs options disponibles. La meilleure façon de [mettre sur pied] un péage urbain, je crois, est d'augmenter les frais de stationnement dans votre centre-ville.»
Bob Chiarelli juge pour sa part que le prochain maire et le prochain conseil devront faire une évaluation et une analyse complète d'OC Transpo qui, selon lui, n’offre «pas de service adéquat au public.» «[OC Transpo et le train léger] ne fonctionnent pas de manière efficace et nous devons leur faire subir une véritable révision, une véritable évaluation et presque tout recommencer.»
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M. Sutcliffe a également souligné qu'il considère que le système de transport en commun à Ottawa se doit d'être amélioré. «L'objectif, ce n'est pas de créer un système de transport en commun gratuit, c'est de l'améliorer, a-t-il lancé. Il faut aussi obtenir les fonds des autres niveaux de gouvernement pour construire les [prochaines] phases du train léger.»
Nour Kadri affirme que certaines options de gratuité pourraient en effet être envisagées. «Par exemple, nous pouvons mener des projets visant à rendre les transports publics gratuits pour les personnes âgées ou pour les personnes en dessous du seuil de pauvreté, et à partir de là, nous pouvons travailler à augmenter le nombre d'usagers.»
Il se dit également opposé à une taxe pour les véhicules qui circulent au centre-ville, «jusqu'à ce que nous fournissons aux gens ce prix abordable et cette fiabilité dans les transports publics.»
Brandon Bay croit pour sa part qu’une taxe pour les véhicules au centre-ville serait difficile à gérer en considérant, les livraisons, les covoiturages et les taxis. «Nous avons déjà une taxe efficace pour les véhicules se rendant au centre-ville, à savoir le stationnement public payant. Et c'est là le cœur de mon plan de transport en commun, qui consiste à augmenter ces frais, à décourager la conduite automobile et à utiliser cet argent pour mieux entretenir les routes et financer le transport en commun.»