Le comité Mobilisation féministe Outaouais et international (MFOI) et l’Assemblée des groupes de femmes d’interventions régionales de l’Outaouais (AGIR Outaouais) étaient les deux organisateurs de la mobilisation, qui avait pour thématique «Nos voix comptent, nos droits aussi : vigilance et solidarité pour le droit à l’avortement.»
«Cette mobilisation, on l'a organisée parce que c'était une demande de la part de la communauté féminine de l'Outaouais, d'organiser un événement en solidarité avec toutes les femmes qui n'ont pas droit à l'avortement dans le monde. C'était vraiment un rassemblement solidaire», a avancé Isabelle Cousineau, chargée de projet et des communications chez AGIR Outaouais, qui estime à 200 personnes le nombre de participants. «C’est une réponse à une demande très locale.»
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Effet Roe c. Wade
L’annulation du jugement Roe v. Wade au printemps dernier par la Cour suprême des États-Unis, une législation qui protégeait le droit à l'avortement au pays depuis presque 50 ans, est venue frapper l’imaginaire au Canada aussi, poursuit Mme Cousineau.
«Avant ces événements-là, qui ont lieu aux États-Unis, de telles demandes de [mobilisation] de la part de nos membres, mais aussi de la part de la population active, c'est des demandes qu'on ne recevait pas, explique-t-elle. Je pense que ça a profondément ébranlé les gens dans, justement, cette conception du droit acquis de l'avortement. C'est d'une tristesse absolue ce qu'on observe, mais il ne faut pas oublier qu’ailleurs dans le monde, c'est aussi une situation. À l'état actuel, il n'y a que 75 pays qui ont vraiment un accès à l'avortement, le reste le limite ou le contrôle d'une façon ou d'une autre. Et donc je pense que c'est venu nous choquer un peu dans nos imaginaires de ce qui pourrait arriver ici.»
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Selon Mme Cousineau, il pourrait suffire que d’une crise politique, d’un changement de gouvernement ou des mouvements qui se disent pour les libertés, par exemple, qui prennent de l'ampleur pour que les femmes voient leur droit à l’avortement être limité ou interdit. «Ça fait partie de l'imaginaire collectif, je pense. Je crois qu'on a de grandes craintes que ça arrive ici au Canada.
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Toutefois, certaines nuances doivent être apportées quant au droit canadien en matière d'avortement versus le droit aux États-Unis.
«Pour nous, c'est considéré comme un droit et un service essentiel à la santé, tandis qu'aux États-Unis, l'avortement est encadré par le droit criminel. Donc tout ça, ça apporte quand même des choses, des différences législatives assez importantes. Mais on observe tout de même au sein de la population une certaine montée de la droite, des discours haineux et des discours justement, comme je dis, qui se revendiquent de libertés, mais en fait qui sont là pour brimer les choix des individus. [...] On préfère ne pas diminuer l'importance que peuvent avoir ces mouvements le et agir plutôt en prévention et agir à éteindre des feux là, une fois qu'il y aurait eu des changements. On n'est pas dans une situation en ce moment où on craint nécessairement. La réponse du gouvernement du Canada, du gouvernement du Québec et ici en Outaouais, ça a été quand même une réponse solidaire aux événements du printemps. On a vu un renforcement. On a vu en fait des sommes qui ont voulu être allouées pour ces services-là. Reste à voir si le travail va être fait.»