Le conseiller du quartier, Steve Moran, affirme pour sa part avoir été attristé d’apprendre l’«acte de censure et de vandalisme» perpétré par la propriétaire de l’atelier de yoga Shiatsu Do, Véronique Gaudreau. «On a une œuvre qui dérange, mais est-ce que l’art qui ne dérange pas est de l’art? a demandé M. Moran. Là, on a une personne qui a décidé que cette œuvre-là ne devrait pas être visible. Ça, c’est de la censure. […] Cette œuvre était souhaitable et souhaitée.»
Mme Bélisle a confirmé que la Ville de Gatineau a déposé une plainte auprès de son service de police. «On met beaucoup d’effort et d’énergie dans notre centre-ville pour l’égayer et raconter des histoires, a-t-elle ajouté. J’espère qu’on va continuer à accueillir les histoires qui sont racontées dans notre centre-ville.»
M. Moran affirme qu’il attend les suites de la plainte à la police. «Je pense que la personne qui fait un acte de vandalisme et de censure devrait prendre ses responsabilités», a-t-il ajouté.
«Erreur de jugement»
La fresque peinte sur le trottoir par Alexandre Deschênes, entre les rues Hôtel-de-Ville et Wright, proposait notamment un texte qui relatait les propos fictifs d’un père travailleur qui annonçait son retour à sa famille, par le biais d’une lettre.
«Mes amours, les nouvelles sont mauvaises. Les rumeurs courent, y paraît qu’y vont couper dans les salaires, c’t’un coup sur un sale temps. La prochaine étape on la connaît. Pas compliqué…Toutte ferme. La shop y échappera pas. À défaut d’étain, va falloir se souder solide. Je rentre en train dans le mois…On va trouver», pouvait-on y lire, et c’était signé Alexandre Deschênes, 1930.
La propriétaire de l’atelier de yoga n’a pas voulu commenter la situation, lorsque jointe par Le Droit, lundi. La propriétaire de l’immeuble, Gilberte Desrochers, précise qu’il s’agit d’une «erreur de jugement», mais elle estime que la Ville devait d’abord lui demander l’autorisation avant de permettre la création d’une œuvre d’art sur le trottoir devant sa propriété.