«C’est un peu triste parce que j’aime beaucoup la communauté francophone. Ma mère est une ancienne professeure de français, j’ai habité à Lachute où 80% de la population est francophone. Donc la francophonie ici est vraiment importante pour notre culture, notre histoire et notre économie alors c’est un peu triste et en même temps c’est une occasion de célébrer la francophonie dans notre ville”, a-t-il confié au Droit.
Quelques minutes plus tôt, le maire a pris part à une cérémonie de lever du drapeau franco-ontarien au parc Major. Il était accompagné du conseiller municipal Mathieu Fleury, de la présidente du Conseil du Trésor du Canada et députée fédérale d’Ottawa-Vanier, Mona Fortier, et de la députée provinciale Lucille Collard et du président de l’ACFO Ottawa, Éric Barrette.
«Je suis fière que nous ayons amélioré les services et les programmes que nous offrons aux résidents francophones des quatre coins de la ville et nous devons continuer de pousser ces programmes», a-t-il déclaré du haut de l’estrade.
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Le maire a continué son allocution en rendant hommage à Gisèle Lalonde. «Une véritable force de la nature et fière défenseure des Franco-Ontariens. Elle a mené le mouvement qui a sauvé l’Hôpital Montfort. J’ai eu l’occasion d’échanger avec Mme Lalonde à plusieurs reprises et j’ai toujours eu le sentiment que la communauté a droit à encore plus», a-t-il ajouté.
Le maire a expliqué être particulièrement fier de l’offre récréative dans l’ouest et sud de la ville.
«Beaucoup de monde pense que les francophones habitent seulement dans la Basse-Ville ou à Orléans et Cumberland. Mais il y a beaucoup de francophones dans l’ouest et dans le sud. Alors on a amélioré beaucoup des activités.»
Son autre fierté dit-il, c’est l’inauguration de la Maison de la francophone en janvier 2020. Et le lieu de rassemblement francophone La Nouvelle Scène Gilles Desjardins.
«On a travaillé très fort avec la communauté pour réaliser des centres communautaires pour les francophones.»
Pour l’heure, le maire espère que la personne qui lui succèdera aura une certaine sensibilité francophone.
«Le grand défi sera de continuer de respecter la langue de Molière. J’espère que le prochain maire sera capable de parler en français avec tous les citoyens parce que nous sommes en train de perdre les grandes voix francophones comme Jean Cloutier qui lui aussi va prendre sa retraite.»
Depuis le 14 décembre 2017 la ville d’Ottawa est officiellement bilingue. Cependant, depuis lors aucune véritable exigence pour le bilinguisme n’a été ajoutée. Interrogé sur ce statu quo, le maire a simplement préféré esquiver la question.
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Les nouveaux Franco-Ontariens
Parmi la foule des fêtards se trouvait Mélina Kanyenyeri. D'origine rwandaise, Mme Kanyenyeri a immigré au Canada il y a cinq ans et dimanche, elle célébrait avec ses deux enfants sa première Journée des Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes. Autant dire que le cœur était à la fête.
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«J’ai beaucoup aimé. Quand on parle une langue, qu’on la chérit et lui donne de la valeur, c’est vraiment quelque chose de très bien. Le fait de venir ici accroît mon sentiment d’appartenance à la communauté. […] J’en avais entendu parler. Mais souvent dans nos communautés, nous pensons que c’est une fête qui ne concerne que les autres. Pourtant, tous les francophones qui vivent ici devraient se sentir concernés.»
Mme Kanyenyeri affirme même continuer la fête avec ses amis issus de la communauté rwandaise.
«On est un peuple actif et fier et les événements comme aujourd’hui sont importants pour pouvoir recruter la prochaine génération et qui va continuer les pressions et l’enthousiasme pour le français. On a tellement des bons artistes Franco-Ontariens, de la belle musique francophone, il faut continuer à faire des efforts pour s’assurer que les francophones ont la plateforme qu’ils méritent», conclut le président du Festival franco-ontarien, Mathieu Gauthier.