«Ce qui je pense est essentielle à cette vision c’est l’arrivée d’un joueur majeur dans le domaine de l’aérospatial à Gatineau, a confié au Droit Gilles Lalonde, président de l’Aéroport de Gatineau. Je pense à des entreprises comme Lockheed Martin, CAE, L3 ou General Dynamics, ce genre de joueur. L’arrivée du F-35 ce sera très important. Il y a actuellement pas mal de gens qui sont en train de décider comment se fera l’implantation de ce nouvel avion de chasse au pays. On ne sait pas si ces gens pensent à Gatineau en ce moment, mais on doit s’assurer d’être considérés dans les discussions.»
Le député fédéral de Gatineau, Steven MacKinnon, était de passage à l’aéroport, lundi matin, pour constater l’état d’avancement de l’agrandissement de l’aérogare et de l’aménagement d’une nouvelle voie de circulation en périphérie du tarmac. Les travaux de près de 12 millions de dollars financés en grande partie par le fédéral il y a un an serviront d’abord à répondre aux besoins du collège Select Aviation qui accueille déjà près de 200 étudiants de partout dans le monde dans les installations aéroportuaires de Gatineau.
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M. MacKinnon est d’avis que l’Aéroport de Gatineau a tout ce qu’il faut pour jouer dans la cour des grands et être en mesure d’attirer un géant de l’aérospatial. «Avec le F-35, il y aura des milliards, des dizaines de milliards de dollars de retombées économiques partout au Canada et Gatineau doit aller chercher sa part de tout ça, dit-il. Il y a une chaîne d’approvisionnement absolument incroyable qui va se développer autour de ce nouvel avion de chasse. L’Aéroport de Gatineau est situé dans l’axe aérospatial et aéronautique, il y a une autoroute [la 50] qui continue de se développer. C’est un endroit parfaitement stratégique pour capitaliser, tant dans le domaine militaire que civil.»
Investissements nécessaires
La direction de l’Aéroport de Gatineau souhaite mettre à profit le secteur est du parc industriel de l’aéroport. M. Lalonde estime à près de 300 le nombre d’emplois qu’il serait possible de créer. Ce dernier précise qu’une présentation officielle à la Ville de Gatineau est en préparation. «Ça va prendre de l’argent pour rendre ces terrains accessibles, dit-il. On évalue le coût des travaux à entre cinq et sept millions de dollars. Il faut entièrement refaire un ponceau et aménager une nouvelle voie de circulation qui longerait la nouvelle section du parc industriel.»
Steven MacKinnon verrait bien les trois paliers de gouvernement participer au financement du projet. «Je compte être présent pour tout ce qui est développement économique à Gatineau, insiste-t-il. Le gouvernement du Canada a démontré sa volonté de participer au plan de croissance de ce secteur de la ville. Je le répète depuis des années, une infrastructure comme cet aéroport, ça ne se fait pas tous les jours. Gatineau doit capitaliser sur cette infrastructure sur son territoire pour développer son économie.»
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Formation bruyante?
L’Aéroport de Gatineau est devenu, en quelques mois, un véritable pôle de formation. L’aérogare fourmillait d’étudiant du collège Select Aviation, lundi matin. Ils sont déjà près de 200 à y suivre des cours sanctionnés par le ministère de l’Éducation du Québec. Il s’agit en majorité d’étudiants étrangers en provenance d’une quinzaine de pays, principalement de l’Amérique du Sud et de l’Afrique. Le président de l’Aéroport estime à près de 20 millions les retombées économiques de leur présence en sol gatinois.
À Drummondville, le bruit causé par les appareils de Select Aviation, a mené à des procédures juridiques impliquant la municipalité. La cause s’est récemment réglée hors cour. M. Lalonde estime que l’école amènera, à terme, près de 70 000 mouvements par année dans le ciel de Gatineau. Ce dernier ne s’attend toutefois pas à ce que cela représente un problème comme ce fut le cas à Drummondville.
«On aura probablement quelques plaintes, mais on s’est engagé à mettre sur pied un comité de gestion du bruit afin de comprendre les plaintes et ajuster les procédures aériennes en conséquence, précise-t-il. À Drummondville, les manœuvres se déroulaient à proximité de terrains visés par du développement résidentiel. Ici, nous sommes surtout en zone agricole. Le conseiller du quartier, Jean Lessard, a posé plusieurs questions à ce sujet et nous l’avons rassuré. On peut ajuster au besoin nos procédures de décollage et s’organiser pour que les avions ne tournent pas vers les secteurs habités à trop basse altitude.»