Altercation au conseil: la poussière n’a pas fini de retomber

Le président du conseil, Daniel Champagne, et la mairesse de Gatineau, France Bélisle

Le président du conseil municipal de Gatineau, Daniel Champagne, n’a pas l’intention d’accéder à la demande du conseiller, Steve Moran, et d’intervenir afin de rappeler à l’ordre la mairesse France Bélisle pour sa virulente sortie publique, mardi, au cours de laquelle elle a écorché Action Gatineau, ainsi que deux élus indépendants, Edmond Leclerc et Steven Boivin. 


«La régie interne ne me donne pas le mandat d’intervenir pour des situations qui se déroulent en dehors de la table du conseil municipal, a noté M. Champagne. Ce que je souhaite, c’est que les gens se parlent lorsque des situations de ce genre se présentent.»

M. Moran affirme ne pas avoir la même interprétation du rôle de président du conseil. Selon lui, il est de la responsabilité de M. Champagne de s’assurer que l’intégrité des élus soit respectée par les pairs. «Je n’ai pas beaucoup d’avenues s’il refuse d’intervenir, note M. Moran. J’aurai une discussion en privé avec lui, et éventuellement avec la mairesse.»

Le conseiller Boivin a pour sa part eu une discussion avec Mme Bélisle, jeudi matin, afin de revenir sur les allégations de marchandage de vote lancé à son endroit par la mairesse. «Je ne vais pas commencer à commenter sur mon intégrité, a affirmé le conseiller d’Aylmer. Ce que la mairesse a dit lui appartient. Moi, je sais que je suis intègre et je ne vais pas embarquer dans ce type de discussion. J’ai discuté avec la mairesse. Ça s’est bien passé. Nous sommes deux adultes qui comprenons qu’on peut avoir de désaccords. Pour ma part, je vais toujours respecter l’intégrité de mes collègues au conseil et je souhaite aussi que tout le conseil puisse profiter d’un tel respect.»

Daniel Champagne reconnaît que la sortie publique de la mairesse pourrait laisser quelques cicatrices pendant un temps. «On a une roche dans notre soulier, il y aura quelques égratignures à guérir, ça sera peut-être plus tendu la semaine prochaine, mais ça va passer et je n’anticipe pas de difficulté pour la poursuite des travaux du conseil municipal, a-t-il indiqué. Oui, la mairesse a été virulente, mercredi, mais c’est sa personnalité et c’est correct comme ça. On n’est pas habitué à ce genre de sortie, on est plus fragile à ça ici, mais regarde comment les choses se passent dans d’autres villes comme Québec et Montréal.»

1000 portes bloquées?

Le rejet par une majorité du conseil municipal, mardi, d’une modification réglementaire qui aurait permis la construction d’un immeuble de six étages comprenant 34 logements sur la rue Champlain, a poussé la mairesse à faire une virulente sortie publique au terme du comité exécutif, mercredi. Elle a accusé le parti de freiner le développement de la Ville pour des raisons qu’elle juge dogmatiques. Au passage, Mme Bélisle a accusé Action Gatineau d’avoir fait bloquer la construction de 1000 portes depuis le début du mandat. 

«C’était une affirmation gratuite et non fondée, a répliqué, jeudi, Steve Moran. Nous avons fait une recherche et depuis le début du mandat, trois projets représentant 192 portes ont été bloqués par le conseil. La mairesse a participé à bloquer un de ces projets. Ma fille est en secondaire I et si elle arrondissait des chiffres comme ça, elle aurait un échec.»