D.J. Smith doit se mettre à gagner plutôt qu’à développer

D.J. Smith, entraîneur-chef des Sénateurs.

Foi de D.J. Smith, le temps de développer les espoirs des Sénateurs d’Ottawa est terminé et il n’y a qu’un seul objectif pour son personnel d’entraîneurs: se servir du camp d’entraînement pour préparer l’équipe à gagner des matches quand la saison régulière va débuter le 13 octobre à Buffalo.


«C’est une année totalement différente. On pourrait être assis ici et dire que tout le monde au camp a une chance de se tailler un poste dans l’équipe. C’était le cas dans le temps où je jouais. Mais ce n’est pas vrai. Il y a quelques postes en attaque quant à savoir qui sera de l’alignement, et on devra jongler un peu avec les effectifs à la ligne bleue. Mais en bout de ligne, ce camp va être consacré à la mise en forme de nos gars, à leur donner des répétitions à l’intérieur de nos systèmes pour que tous les connaissent et que nous soyons prévisibles, qu’on sache ce que nous avons à faire. C’est différent des autres années», a-t-il déclaré mercredi lors d’un point de presse au Centre Canadian Tire lors d’une première journée de camp consacrée aux examens médicaux et physiques ainsi qu’à différentes tâches de production visuelle.

Alors que le directeur général Pierre Dorion lui a donné plus d’éléments pour connaître du succès avec les acquisitions estivales des attaquants Claude Giroux et Alex DeBrincat ainsi que du vétéran gardien Cam Talbot, qui vient remplacer un Matt Murray échangé à Toronto, Smith est bien conscient que les attentes envers son club seront plus élevées et qu’un mauvais début de saison comme l’an dernier (fiche de 4-14-1 en octobre et novembre) ne sera pas acceptable.



Le directeur général Pierre Dorion et l'entraîneur-chef des Sénateurs D.J. Smith ont regardé les recrues des Sénateurs la semaine dernière.

«C’est clair pour moi que les joueurs sont tannés de perdre soir après soir et ça les rend malades d’être dans la cave. Ils sont arrivés tôt pour la plupart pour se regrouper, mais bien des équipes gagnantes font ça. Nous sommes à ce niveau, il y a beaucoup d’équipes qui ont autant de talent que nous, mais nous arrivons au moment où ces gars-là veulent jouer des matches à grande signification... Ils ont des choses à prouver et il en va de même pour notre personne d’entraîneurs, qui doit aussi s’améliorer», estime celui qui amorce sa quatrième saison à la barre de l’équipe avec une fiche de 81-104-24.

Comme Smith, Dorion n’entrevoit pas de problème à intégrer de nouveaux joueurs à l’équipe, surtout des vétérans de la trempe de Giroux, DeBrincat et Talbot, qui luttera avec Anton Forsberg pour le poste de gardien numéro un, même si Smith s’est dit «plus à l’aise que jamais avec un tel duo de gardien, une situation 1A et 1B où les deux gars sont capables de te donner le gros match nécessaire à un moment important de la saison».

«Je ne suis pas inquiet, ça va donner un bon gâteau, a noté Dorion. Cam Talbot, c’est un gars qui a un caractère exceptionnel. L’année passée, on a amené (Travis) Hamonic, il a joué sur une seule jambe l’an dernier, mais il a tenu à jouer pour s’intégrer à notre groupe. DeBrincat, tout ce qu’on sait de lui est qu’il est un gars à haut caractère, tout comme Giroux. L’inquiétude est beaucoup moins grande quand tu insères des gars qui vont s’intégrer assez vite à la chambre», a souligné Dorion en français.

Comme son patron, Smith ressent l’enthousiasme des amateurs en ville, mais surtout de ses joueurs qui gagnent en maturité, lui qui a révélé que le centre Josh Norris a remporté le titre de joueur le plus en forme en arrivant au camp, un point devant Mark Kastelic alors que le défenseur Jake Sanderson a pris le troisième rang.



«Il y a une grande différence par rapport aux autres années depuis que je suis ici. Il y a un ‘buzz’ que les joueurs ont bien mérité, des gars comme Timmy (Stützle), Norris et Drake (Batherson). ‘Chucky’ (Brady Tkachuk) et ‘Chaby’ (Thomas Chabot) sont ici depuis un bout de temps, mais l’addition de DeBrincat et Giroux a vraiment créé un ‘buzz’ en ville. Il faut être honnête, une partie de la reconstruction était qu’on se fasse tabasser à l’occasion, il y a eu des leçons difficiles à apprendre certains soirs et ces jeunes là sont excités de répliquer pour leur ville, et c’est le cas aussi pour nous comme personnel d’entraîneurs, on veut que tout le monde soit fiers, note Smith. C’est une nouvelle ère au niveau de la confiance, je pense qu’ils croient en eux beaucoup plus maintenant.»

Celui-ci cherche à tempérer un peu les attentes envers Sanderson, le défenseur de 20 ans qui va amorcer le camp aux côtés de Travis Hamonic sur une deuxième paire. Il a bien paru lors de son seul match du tournoi des recrues vendredi dernier à Buffalo, «mais il y a une grande différence entre le tournoi des recrues et affronter (Austin) Matthews et (Mitch) Marner à Toronto samedi», a-t-il tenu à rappeler.

Les Sénateurs commenceront effectivement leur camp sur les chapeaux de roues: après deux jours de pratique et de matches simulés au Centre Canadian Tire jeudi et vendredi, ils vont aller disputer un programme double samedi après-midi et samedi soir en rendant visite aux Maple Leafs. Ils vont jouer huit parties hors-concours en tout, dont une seulement au CCT.