Des biscuits colorés «qui donnent un peu d'oxygène» 

Le directeur général de la Soupe populaire de Hull, Michel Kasongo, est entouré de la conseillère municipale Isabelle N. Miron et d'Alain Francis, propriétaire du Tim Hortons au 650 boul. Saint-Joseph.

La traditionnelle campagne du Biscuit sourire, perçue comme un coup de pouce salutaire de la communauté, ne pourrait pas mieux tomber pour la Soupe populaire de Hull, confrontée comme plusieurs organismes communautaires à une croissance marquée des besoins et des dépenses depuis quelques mois. 


L'initiative de la chaîne de restaurants Tim Hortons – un propriétaire de quatre franchises de Gatineau, Alain Francis, a une fois de plus choisi la Soupe populaire – vise à soutenir des organisations caritatives locales partout au pays.

«Ça vient nous donner un peu d'oxygène, ce genre de campagne», lance d'emblée le directeur général de l'organisme, Michel Kasongo. 

Jusqu'au 26 septembre, pour chaque biscuit sourire (1$) vendu, l'entièreté de la somme sera versée à la Soupe populaire de Hull. L'an dernier, 10 000$ avaient été amassés pour la cause.

«Hausse de demandes»

Un peu d'air qui est accueilli à bras ouverts car, dans un contexte d'inflation historique, on sait que de plus en plus de gens cognent à la porte de tels organismes pour de l'aide ponctuelle ou à plus long terme.

«Depuis juin, on a une hausse de demandes pour le service de repas et avec le prix de la viande qui ne cesse d'augmenter, on a dû accroître de 1500$ par semaine notre budget pour l'alimentation. Ce n'était pas prévu dans nos budgets. C'est énorme quand on le multiplie par 52 semaines (par an). C'est le genre de projet qui nous donne les capacités financières pour acheter plus de denrées», dit-il.

Soutenant avoir alerté la Direction de la santé publique de cet accroissement en flèche de la demande à certains niveaux, la Soupe populaire de Hull indique par ailleurs que le nombre de repas servis au service du souper a été multiplié par deux, voire plus, depuis le début de l'été.

«Avant, on servait de 60 à 70 assiettes, mais depuis juin, ç'a tellement augmenté qu'il y a des soirées où on offre de 150 à 170 assiettes par jour. Ç'a plus que doublé, mais malheureusement, le financement lui n'a pas doublé», affirme M. Kasongo. 

Objectif de 20 000$

Pour cette campagne, l'objectif est d'atteindre la barre des 20 000$ et on souhaite que les entreprises répondent à l'appel.

«On croit beaucoup à la générosité des gens de Gatineau, je sais que nous sommes parmi les régions qui ont toujours su faire une différence. On s'attend à ce que les entreprises locales s'engagent, on leur lance notre cri du cœur. [...] Imaginez si on en avait cinq qui en achetaient des milliers», s'exclame-t-il.

La conseillère municipale Isabelle N. Miron a accepté d'être la marraine d'honneur de l'événement. 

Nouveauté cette année, les gens peuvent également se procurer des biscuits directement à la Soupe populaire de Hull (297, boulevard des Allumettières). Il est aussi possible de contacter l'organisme pour agir à titre de bénévole en décorant des biscuits.

Appel à l'aide

Signe que la situation n'est pas rose et que le portrait de la faim a changé, Moisson Outaouais, qui compte 72 organismes affiliés et partenaires dont la Soupe populaire de Hull, a lancé un appel à l'aide au gouvernement provincial la semaine dernière. Pour faire face à la hausse vertigineuse des coûts, il réclame que son enveloppe provenant du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) soit majorée de plus de 500 000$.