{"accessibility":"AUTHENTICATED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F44a4b05b-1c4f-4d84-b6d5-8cbcbd1b06dc.png&width=1024&stripmeta=true","description":{},"email":"pduquette@ledroit.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F85b0a290-2b33-4151-a095-4f2655bccf27.jpeg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Patrick Duquette","source":"Le Droit","twitter":"Duquette1970"}],"channel":"Patrick Duquette","chapters":[{"position":0,"text":"

Le refuge pour sans-abri de Gatineau compte 58 chambres, réparties en deux sections: une pour les hommes, une pour les femmes.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"contents":[{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F110f8fc9-c567-4b80-ba6b-dd147cdfad56.JPG&width=1024&stripmeta=true","description":{},"imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F85bef6ff-a6a0-47d5-beae-882a59e1b0da.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Jean-François Dugas","source":"Le Droit"}],"channel":"Ottawa","chapters":[{"position":0,"text":{"fr":"

Catherine McKenney a prononcé ces mots mercredi lors d’une conférence de presse visant à annoncer son plan en matière de logement social advenant son élection à la mairie le 24 octobre prochain.

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

Un de ses objectifs cherche à réexaminer la stratégie de la Ville quant au financement de l’hébergement des personnes en situation d’itinérance dans des motels.

"},"type":"paragraph"},{"position":3,"text":{"fr":"

Dans son budget de 2021, Ottawa a versé 34 millions de dollars pour cette initiative. Il y a 10 ans, le gouvernement ontarien de Kathleen Wynne avait établi un plafond de 22 millions pour les municipalités en province.

"},"type":"paragraph"},{"position":4,"text":{"fr":"

À Ottawa, cette «itinérance chronique» implique qu’environ 340 familles, incluant quelque 740 enfants, doivent vivre dans des motels «avec seulement un bain pour nettoyer leur vaisselle et un micro-onde pour (se) nourrir», reprend Catherine McKenney.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Catherine McKenney"},"contentType":"image","credits":{"fr":"Archives Le Droit, Patrick Woodbury "},"position":5,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fe2d166b9-883c-4541-8871-c2e0892459c8.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":6,"text":{"fr":"

«Mais que veut dire au juste ‘itinérance chronique’?» interpelle son collègue du conseil municipal, Mathieu Fleury, dont le quartier de Rideau-Vanier est aux prises avec ce phénomène sociétal.

"},"type":"paragraph"},{"position":7,"text":{"fr":"

Selon lui, le diable est dans les détails.

"},"type":"paragraph"},{"position":8,"text":{"fr":"

«Selon la définition établie, ça devient ‘chronique’ après six mois. Donc, une famille peut rester dans un motel cinq mois et 29 jours avant d’être déclarée ‘chronique’. Je ne pense pas que c’est acceptable. C’est inquiétant de voir les familles dans des motels», peste-t-il.

"},"type":"paragraph"},{"position":9,"text":{"fr":"

«Ce n’est pas une solution, renchérit-il. La société en général est rassurée parce qu’un enfant a un lit. Mais cet enfant-là, a-t-il le droit d’avoir une stabilité? Il me semble qu’on leur doit plus que cela. Après tout, nous sommes la capitale d’un pays du G-7? Les cacher dans un motel et dire qu’ils ont un lit, je trouve cela ordinaire.»

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Le conseiller de Rideau-Vanier, Mathieu Fleury "},"contentType":"image","credits":{"fr":"Archives Le Droit, Patrick Woodbury"},"position":10,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fffabda71-58df-48df-a65b-cb183a32810b.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":11,"text":{"fr":"

Gwen Madiba comprend très bien les défis de l’itinérance. Son organisme Chance Égale accompagne les familles à faible revenu dans leur logis de fortune.

"},"type":"paragraph"},{"position":12,"text":{"fr":"

Ces derniers doivent parfois composer avec des conditions déplorables : rats, punaises de lit, coquerelles et espace de vie restreint inclus. Des familles nombreuses entassées dans une chambre de motel, doté d’un seul lit, par exemple.

"},"type":"paragraph"},{"position":13,"text":{"fr":"

À cela peut aussi s’ajouter un propriétaire d’immeuble, peu enclin à respecter leurs droits.

"},"type":"paragraph"},{"position":14,"text":{"fr":"

«Vous n’êtes pas des locataires, ici. Vous êtes des locataires de la Ville», résonne souvent entre les quatre murs de ces établissements, raconte Mme Madiba.

"},"type":"paragraph"},{"position":15,"text":{"fr":"

Limites du système

Les autorités municipales, bien qu’empathiques, ne sont pas systématiquement au courant de telles situations, ajoute-t-elle. La mise en œuvre de certains mécanismes n’apporte pas toujours les résultats escomptés non plus.

"},"type":"paragraph"},{"position":16,"text":{"fr":"

«Il y a des failles dans le système. Il y a une déconnexion quelque part.»

"},"type":"paragraph"},{"position":17,"text":{"fr":"

À cet effet, Mme Madiba raconte qu’une mère monoparentale a failli se retrouver dans la rue récemment après s’être prévalue d’une offre de financement de la municipalité. L’entente qu’elle a signée, lui garantissant une subvention municipale de 1500$ par mois pour déménager d’un motel à un appartement, semblait idéale.

"},"type":"paragraph"},{"position":18,"text":{"fr":"

Le hic, c’est que son propriétaire lui a annoncé que son fils prenait désormais le logis. La mère monoparentale, forte d’un nouveau diplôme collégial, n’avait plus de toit à partir du 1er septembre.

"},"type":"paragraph"},{"position":19,"text":{"fr":"

«Elle ne pouvait pas trouver un logement dans le marché privé parce que la réalité demeure qu’une femme monoparentale, qui vient de sortir de l’itinérance et qui n’a pas encore d’emploi, sera rejetée par de nombreux propriétaires», relate Mme Madiba.

"},"type":"paragraph"},{"position":20,"text":{"fr":"

La Ville d’Ottawa avait peu de solutions à suggérer également, avance-t-elle.

"},"type":"paragraph"},{"position":21,"text":{"fr":"

En tout dernier recours, un an après avoir fui sa situation précaire, on lui trouve un domicile… dans un motel. Retour à la case de départ.

"},"type":"paragraph"},{"position":22,"text":{"fr":"

«Les familles nous font vraiment confiance parce que pour nous, c’est plus qu’un travail. Quand on s’assit avec une famille, on développe de vraies relations et elles ont confiance en nous. La mère monoparentale est la première que nous avons convaincue à entreprendre ce nouveau modèle de financement. Je me sens vraiment mal (du résultat), souligne Mme Madiba.

"},"type":"paragraph"},{"author":{"fr":"Mathieu Fleury "},"position":23,"text":{"fr":"

On dépense 34 millions dans les motels. On devrait au moins injecter le même montant pour les logements abordables.

"},"type":"quote"},{"position":24,"text":{"fr":"

Et les refuges?

La question de l’itinérance - et par extension du logement abordable - reste complexe, vous diront tous les acteurs du milieu. Elle implique plusieurs facettes. La solution miracle n’existe point.

"},"type":"paragraph"},{"position":25,"text":{"fr":"

À titre d’exemple, les refuges de la capitale nationale accueillent en moyenne 2000 personnes par jour. Statistiquement, ce nombre est relativement stable de mois en mois. Là où le bât blesse est au chapitre de la diversité de la clientèle.

"},"type":"paragraph"},{"position":26,"text":{"fr":"

D’ailleurs, il s’agit d’un véritable melting-pot où principalement trois groupes de personnes s’entremêlent au quotidien : des membres de Premières Nations, des toxicomanes et des personnes souffrant de défis de santé mentale ainsi que de nouveaux arrivants.

"},"type":"paragraph"},{"position":27,"text":{"fr":"

«Ça n’a pas de sens! réagit M. Fleury. On ne peut pas intervenir de la même façon au sein de ces groupes.»

"},"type":"paragraph"},{"position":28,"text":{"fr":"

Il déplore que de nouveaux arrivants puissent se trouver «dans un milieu très vulnérable.»

"},"type":"paragraph"},{"position":29,"text":{"fr":"

«Le programme fédéral nous faillit. Les immigrants reçoivent un soutien du gouvernement pendant les six premiers mois. Toutefois, s’ils ne trouvent pas un emploi ou un logement, ils tombent dans un refuge».

"},"type":"paragraph"},{"position":30,"text":{"fr":"

L’élu prône plutôt des investissements dans les logements abordables. Il en sait quelque chose lui qui est président du conseil d’administration de Logement communautaire Ottawa (LCO), le plus grand pourvoyeur de tels logis de la Ville d’Ottawa.

"},"type":"paragraph"},{"position":31,"text":{"fr":"

À l’heure actuelle, 14 000 personnes attendent un logement abordable dans la capitale nationale.

"},"type":"paragraph"},{"position":32,"text":{"fr":"

«On dépense 34 millions dans les motels. On devrait au moins injecter le même montant pour les logements abordables, croit-il. En ce moment, nous accordons à peine 15 millions pour de nouveaux logements. Personne n’est bien servi dans des motels.»

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2022-09-16T17:54:34.089Z","externalIds":{"APPLE_NEWS":"05b0350d-f05c-45fa-b86c-cafe14d9c78c / AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA== / 2022-09-17T16:11:16+00:00","newscycle":"58959E16-C4EE-4F6A-B047-DD174AFAC467"},"firstPublicationDate":"2022-09-17T07:00:00.000Z","free":false,"id":"eac743ee40db13616501b8993721f850","lead":"L’itinérance chronique n’est pas juste un problème, c’est une urgence à Ottawa.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2022-09-17T16:10:48.838Z","publications":[{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites/ottawa"},{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"ma-region"}],"slug":"2022/09/17/itinerance-a-ottawa-cest-inquietant-eac743ee40db13616501b8993721f850","tags":[],"templateName":"article1","title":"Itinérance à Ottawa: «c’est inquiétant»","type":"article","url":"global/contents/eac743ee40db13616501b8993721f850.json","visual":{"caption":{"fr":"La Ville d’Ottawa cherche à réexaminer sa stratégie quant au financement de l’hébergement des personnes en situation d’itinérance dans des motels."},"contentType":"image","credits":{"fr":"LE DROIT, PATRICK WOODBURY"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F01dea633-12f9-457b-a454-92ddcfafd5bb.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"La Ville d’Ottawa cherche à réexaminer sa stratégie quant au financement de l’hébergement des personnes en situation d’itinérance dans des motels.","contentType":"image","credits":"LE DROIT, PATRICK WOODBURY","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F01dea633-12f9-457b-a454-92ddcfafd5bb.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F01dea633-12f9-457b-a454-92ddcfafd5bb.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}},{"accessibility":"METERED","authors":[{"description":{},"email":"cfontaine@ledroit.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F153c44e8-1265-4d16-95f5-27e72d8a5c99.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","location":"Ottawa-Gatineau","name":"Charles Fontaine","source":"IJL - Réseau.Presse - Le Droit"}],"channel":"Est ontarien","chapters":[{"position":0,"text":{"fr":"

Enceinte, âgée de 27 ans et déjà mère de deux enfants qu’elle élève seule, M^me Dazé habitait chez sa mère, à Casselman, jusqu’en janvier dernier. Mais les tensions entre la mère et la fille étaient trop fortes pour qu’elles résident sous le même toit. «Je n’aime pas me faire dire comment élever mes enfants et ma mère essayait de m’aider, mais je n’aime pas sa façon, alors ça finissait en chicanes. On pouvait passer une semaine sans se parler. C’était trop devant les enfants, alors il a fallu que je parte.»

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

Même sur la liste d’urgence des Comtés unis de Prescott-Russell pour un logement abordable vu le fait qu’elle est enceinte, elle se retrouve sans abri.

"},"type":"paragraph"},{"author":{"fr":"Véronique Dazé"},"position":3,"text":{"fr":"

Je vais chez des amis ou je me promène partout et je trouve des places pour rester. Il y a un soir j’ai rasé de rester la nuit complète dehors jusqu’à ce qu’un étranger “bien fin” me laisse dormir chez lui. C’était le concierge de la buanderie où j’étais à Casselman.

"},"type":"quote"},{"position":4,"text":{"fr":"

La bénéficiaire de l’aide sociale a été nomade pendant quatre mois. «C’était tough. Jusqu’à temps que j’appelle la grand-mère de mes deux autres enfants pour aller coucher chez eux. Mais on était huit dans la maison. J’avais juste ma chambre comme espace privé.»

"},"type":"paragraph"},{"position":5,"text":{"fr":"

Elle aurait bien sûr profité d’un centre d’hébergement pour itinérants si la région en avait eu un. «Ça aurait été pas mal mieux que de me promener d’un sofa à l’autre.»

"},"type":"paragraph"},{"position":6,"text":{"fr":"

Enfin un logement

C’est par l’entremise d’une ancienne connaissance que Mme Dazé a pu dénicher un appartement à Saint-Isidore en juin dernier, à 20 minutes de Casselman où ses plus vieux vont à l’école primaire. Situé dans la rue principale du village, l’immeuble à logement beige et gris abrite son nouveau trois et demi à 950$ par mois, avec en prime plusieurs réparations nécessaires...

"},"type":"paragraph"},{"position":7,"text":{"fr":"

«J’ai rasé ne pas l’avoir, il y avait bien du monde qui aurait voulu l’avoir. Au prix que je paye ici, c’est bon.»

"},"type":"paragraph"},{"position":8,"text":{"fr":"

Est-ce que ça vaut 950$? «Si les réparations étaient faites, oui, affirme-t-elle. Il faut changer la porte patio et les fenêtres complètement. Ils sont en train de tomber en morceaux, l’air et les bibittes rentrent. Je passe ma main entre les deux fenêtres quand elles sont fermées. Il y a des réparations dans les planchers aussi à faire. Le logement est vivable pour l’instant, mais l’hiver ça va être une autre histoire.»

"},"type":"paragraph"},{"position":9,"text":{"fr":"

Et elle ne peut pas se fier au propriétaire pour effectuer ces travaux. Si rien n’a changé à l’arrivée de l’hiver, elle devra déménager.

"},"type":"paragraph"},{"position":10,"text":{"fr":"

Pas d'autobus scolaire

Comme elle habite tout près d’une école, elle n’a pas droit au service d’autobus scolaire pour emmener ses enfants jusqu’à Casselman. Sa mère et d’autres contacts font l’autobus. «Ça aurait été mieux à Casselman, mais c’était la place la plus cheap.»

"},"type":"paragraph"},{"position":11,"text":{"fr":"

Même si elle doit prendre soin d’un bébé seul et qu’elle élève un garçon de cinq ans et une fille de sept ans en garde partagée, son réseau est là pour l’épauler.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Véronique Dazé, mère de trois enfants, qui a bondi d’un sofa à l’autre pendant des mois avant de trouver un logement «abordable»."},"contentType":"image","credits":{"fr":"LE DROIT, MARTIN ROY"},"position":12,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fddc227ac-9c3c-42cb-9dbb-21f06fca47a6.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":13,"text":{"fr":"

Mais qu’arrive-t-il avec sa demande de logement faite aux services sociaux des Comtés unis de Prescott-Russell (CUPR)? Aucune nouvelle.

"},"type":"paragraph"},{"position":14,"text":{"fr":"

Itinérance cachée

"},"type":"paragraph"},{"position":15,"text":{"fr":"

L’Association des municipalités de l’Ontario estimait en 2019 que 80% de l’itinérance de la province est «cachée», c’est-à-dire que les gens sans abris dorment temporairement chez des connaissances, dans des bâtiments abandonnés ou campent sous des ponts ou dans des endroits éloignés. Dans les CUPR, c’est le cas pour 100% des cas d’itinérance.

"},"type":"paragraph"},{"position":16,"text":{"fr":"

Depuis mars 2021, les services sociaux des CUPR comptabilisent les gens sans toit, dû à une nouvelle exigence du ministère des Affaires municipales et du Logement. Douze personnes figurent sur cette liste, mais il y en aurait beaucoup plus, croit la directrice des services sociaux, Sylvie Millette.

"},"type":"paragraph"},{"position":17,"text":{"fr":"

L’équipe est trop petite pour être sur le terrain et comptabiliser ces personnes. Pour le moment, les organismes communautaires aident à cibler ces gens. Quand M^me Millette reçoit une demande d’aide sociale, elle demande l’adresse de la personne et peut alors savoir si elle possède un logement ou non. Le manque de subvention et la pénurie de personnel rendent la tâche difficile, évoque-t-elle.

"},"type":"paragraph"},{"position":18,"text":{"fr":"

«L’itinérance est cachée ici, alors on ne sait pas si elle est en hausse. Ça nous prend du logement pour les personnes itinérantes, mais ça prend des années pour avoir du financement», affirme M^me Millette.

"},"type":"paragraph"},{"position":19,"text":{"fr":"

Un futur refuge?

L’objectif des CUPR est de mettre en place un centre d’hébergement pour sans-abris. «On veut que ces gens-là aient une place pour rester. [...] C’est certain que ça serait idéal d’avoir un refuge. Mais Prescott-Russell c’est large, où allons-nous placer le centre d’hébergement?», lance la directrice.

"},"type":"paragraph"},{"position":20,"text":{"fr":"

Les Comtés unis prévoient travailler de concert avec les services policiers pour évaluer le meilleur endroit où installer ce refuge. Des idées de projet de refuge ont été envoyées à la Société canadienne d’hypothèques et de logement dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement. «Ils ont été refusés, parce que l’on compétitionne avec de grandes villes où un refuge serait composé de 100 chambres, alors que nous ça serait 10. Les projets de petites envergures passent sous le radar.»

"},"type":"paragraph"},{"position":21,"text":{"fr":"

Pour l’instant, les CUPR offrent une nuitée dans une chambre d’hôtel pour une personne sans toit. Ensuite, ils paient le transport vers une grande ville qui possède des centres d’hébergement. Mais pour rencontrer ces gens qui ont besoin d’aide, c’est la police qui doit les rapporter au CUPR.

"},"type":"paragraph"},{"position":22,"text":{"fr":"

De leur côté, les services policiers de Prescott-Russell rapportent que les gens sans-abris sont dispersés, mais qu’il y a une plus grande concentration à Hawkesbury.

"},"type":"paragraph"},{"position":23,"text":{"fr":"

À leur rencontre à Hawkesbury

On nous dit qu’il y a des campements en dessous du viaduc, près de l’intersection des routes 34 et 17. «Il y a souvent une femme qui marche sur le chemin de fer et il y a un homme aussi. Ils sont souvent deux», nous dit Sophie Montreuil qui travaille au Lamoureux Snack Bar, situé tout près.

"},"type":"paragraph"},{"position":24,"text":{"fr":"

Rendu en dessous du viaduc, on voit que quelqu’un s’y est fait abri. Au hasard de conversations dans les commerces, on nous explique que les itinérants se tiennent dans la rue Main, surtout à la Place des Pionniers. «En voit-on souvent? Non. Mais est-ce qu’on en a vu cet été? Oui», rapporte l’agent à la réglementation municipale, Antoine Robitaille.

"},"type":"paragraph"},{"position":25,"text":{"fr":"

En ce moment, la meilleure option pour les personnes itinérantes est de contacter les services sociaux des CUPR pour obtenir de l’aide. Et pour certains il restera le sofa d’un proche.

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2022-09-16T14:44:55.799Z","externalIds":{"newscycle":"B2136AC1-8901-40D9-92FC-50E166497356"},"firstPublicationDate":"2022-09-17T07:00:00.000Z","free":false,"id":"8029fb85a33ede829c9e59ae609adf94","lead":"CASSELMAN / Dans la région de Prescott-Russell il n’y a pas de refuge pour personnes itinérantes. Les gens qui se retrouvent à la rue doivent se fier à leurs réseaux de contacts pour espérer trouver un toit, comme Véronique Dazé, mère de trois enfants, qui a bondi d’un sofa à l’autre pendant des mois avant de trouver un logement «abordable».","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2022-09-17T16:03:21.521Z","publications":[{"canonical":false,"editionKey":"apf","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"editionKey":"ledroitfranco","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"ma-region"},{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites/societe"}],"slug":"2022/09/17/itinerance-dun-sofa-a-lautre-a-prescott-russell-8029fb85a33ede829c9e59ae609adf94","tags":[],"templateName":"article1","title":"Itinérance: d’un sofa à l’autre à Prescott-Russell","type":"article","url":"global/contents/8029fb85a33ede829c9e59ae609adf94.json","visual":{"caption":{"fr":"Véronique Dazé, mère de trois enfants, qui a bondi d’un sofa à l’autre pendant des mois avant de trouver un logement «abordable»."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Le Droit, Martin Roy"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F2504abd8-7562-4105-8b20-842ca4597561.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"Véronique Dazé, mère de trois enfants, qui a bondi d’un sofa à l’autre pendant des mois avant de trouver un logement «abordable».","contentType":"image","credits":"Le Droit, Martin Roy","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F2504abd8-7562-4105-8b20-842ca4597561.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F2504abd8-7562-4105-8b20-842ca4597561.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}},{"accessibility":"METERED","authors":[{"description":{},"imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Ffa51138c-7d16-499c-a4e4-d26761cd45e6.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Ani-Rose Deschatelets","source":"Le Droit"}],"channel":"Actualités","chapters":[{"position":0,"text":{"fr":"

«Ce qu’on observe, c’est une augmentation de l’itinérance jeunesse, une augmentation de l’itinérance des personnes âgées», avance Nick Paré, coordonnateur au CRIO. «Mais il y a aussi de plus en plus des gens, des familles par exemple, ou des gens qui n’étaient pas parmi les plus défavorisés de la société, qui tombent en situation d’itinérance.»

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

"},"type":"paragraph"},{"caption":{},"contentType":"image","credits":{"fr":"LE DROIT, PATRICK WOODBURY"},"position":3,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F29fb6fbb-6aa1-4644-88fe-78393349c628.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":4,"text":{"fr":"

Mais lorsqu’on regarde les données qui concernent seulement les jeunes âgés de moins de 18 ans, cette augmentation grimpe à 7%. «Une des hypothèses de cette augmentation, ça pourrait être que durant la pandémie bien des gens ont été ensemble plus longtemps. Il y a des conflits qui se sont exacerbés, explique Nick Paré. Des jeunes se sont retrouvés à devoir quitter le domicile, dormir sur le sofa d’un ami, aller en hébergement. Souvent, l’itinérance jeunesse est cachée, comme on dit.»

"},"type":"paragraph"},{"position":5,"text":{"fr":"

En effet, il est assez difficile de chiffrer le phénomène de l’itinérance de façon générale, soutient le CRIO, entre autres parce qu’une partie de celle-ci est invisible et peut difficilement être quantifiée. C’est ce qui rend cette hausse d’autant plus inquiétante, avance M. Paré. «C’est moins visible, contrairement, par exemple, à des tentes où on peut les voir ou quelqu’un qui dort par terre, ou encore des gens qui dorment dans un hébergement, peu importe le type. Ça, c’est de l’itinérance visible.»

"},"type":"paragraph"},{"position":6,"text":{"fr":"

Dans le cas des personnes âgées, la crise du logement et la hausse du coût des loyers marquent souvent le coup de grâce, alors que plusieurs ont une source de revenus très limitée. «On voit toutes sortes de personnes, mais encore davantage des personnes âgées qui subissent des évictions, qui subissent des reprises de logements. Les propriétaires ont tendance à utiliser les recours qu’ils ont [augmentent les loyers], et ensuite les personnes se retrouvent sans domicile fixe. [...] Ils peuvent se retrouver en situation d’itinérance pendant un certain temps avant d’obtenir des services pour la recherche de logement. Mais les logements ne sont pas moins chers parce que tu vas voir un organisme. Ces personnes peuvent rester en situation d’itinérance longtemps.

"},"type":"paragraph"},{"position":7,"text":{"fr":"

«Ce qu’on observe, c’est une augmentation de l’itinérance jeunesse, une augmentation de l’itinérance des personnes âgées», avance Nick Paré, coordonnateur au CRIO. «Mais il y a de plus en plus des gens, des familles par exemple, ou des gens qui n’étaient pas parmi les plus défavorisés de la société, qui tombent en situation d’itinérance.»

"},"type":"paragraph"},{"position":8,"text":{"fr":"

Le CRIO publie annuellement le bulletin Noir sur Blanc, un document qui étale l’évolution de la lutte à l’itinérance en Outaouais. Selon les plus récentes données de l’organisme, le nombre de personnes en situation d’itinérance a augmenté 1,4% entre 2019-2020 et 2020-2021. Mais lorsqu’on regarde les données qui concernent seulement les jeunes âgés de moins de 18 ans, cette augmentation grimpe à 7%. «Une des hypothèses de cette augmentation, ça pourrait être que durant la pandémie bien des gens ont été ensemble plus longtemps. Il y a des conflits qui se sont exacerbés, explique Nick Paré. Des jeunes se sont retrouvés à devoir quitter le domicile, dormir sur le sofa d’un ami, aller en hébergement. Souvent, l’itinérance jeunesse est cachée, comme on dit.»

"},"type":"paragraph"},{"position":9,"text":{"fr":"

"},"type":"paragraph"},{"position":10,"text":{"fr":"

"},"type":"paragraph"},{"position":11,"text":{"fr":"

Des services qui ne suffisent pas à la demande

Selon M. Paré, l’itinérance augmente dans les secteurs d’Aylmer et de Buckingham, par exemple, mais également ailleurs en Outaouais. Mais certains secteurs n’ont pas suffisamment de services pour subvenir à cette demande grandissante.

"},"type":"paragraph"},{"position":12,"text":{"fr":"

«C’est sûr que d’avoir des ressources alimentaires à Buckingham, d’avoir de l’hébergement à Buckingham, c’est sûr que c’est quelque chose qui pourrait aider. On parle aussi de haltes chaleur. Bon, c’est vraiment le dernier recours, les haltes-chaleurs, selon nous, mais ça pourrait aider à aller chercher des gens qui ne sont pas nécessairement familiers avec les organismes et pouvoir ensuite les amener à fréquenter nos services.»

"},"type":"paragraph"},{"position":13,"text":{"fr":"

Néanmoins, même les organismes des secteurs bien desservis n’arrivent plus nécessairement à suffire à la demande, entre autres en ressources alimentaires. «Selon les statistiques qu’on a pour quatre organismes, donc ce n’est pas encore complet, il y aurait au moins une augmentation de 24 % des repas distribués pour ces organismes selon les statistiques 2021-2022 [pour l’instant]. Même chose pour ce qui est des dons comme le dépannage alimentaire ou des paniers alimentaires, déplore M. Paré. La quantité en kilogrammes de denrées distribuées a augmenté de 128,1% entre 2017-2018 et 2020-2021, selon les plus récentes données disponibles du CRIO.

"},"type":"paragraph"},{"position":14,"text":{"fr":"

«Et la hausse du coût des aliments les affecte beaucoup. Il y a des organismes où lorsqu’il y a un manque de [produits], ils doivent aller récupérer en achetant la nourriture. Avec les coûts actuels, ça fait un plus gros trou dans leur budget. Ça devient encore plus difficile pour ces organismes-là de joindre les deux bouts et offrir un service de qualité.»

"},"type":"paragraph"},{"position":15,"text":{"fr":"

S’attaquer d’abord à la crise du logement

À l’aube des élections provinciales au Québec le 3 octobre prochain, peu importe qui sera porté au pouvoir, M. Paré souhaite rappeler aux différents partis qu’il y a beaucoup de rattrapage à faire en matière de lutte à l’itinérance. «Ça fait bien longtemps qu’on parle qu’il y a des besoins criants à tous les niveaux, notamment en logement, c’est sûr que ça ne fait qu’empirer, c’est certain.»

"},"type":"paragraph"},{"position":16,"text":{"fr":"

Mais selon lui, s’il y a bien un problème auquel il faut s’attaquer en premier, c’est la crise du logement. Les impacts positifs pourraient ensuite se faire sentir tout le long de la chaîne de services d’aide en matière d’itinérance.

"},"type":"paragraph"},{"position":17,"text":{"fr":"

«Je vois un peu le problème en cascade, c’est-à-dire qu’il y a un manque de logements, ça refoule au niveau de l’hébergement, ça refoule ensuite dans les autres services. Donc je pense que la première étape, c’est la construction de logements, le logement social, logement communautaire. Pas nécessairement du logement abordable, ce n’est pas la même chose.»

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2022-09-16T17:50:29.205Z","externalIds":{"APPLE_NEWS":"63896f6d-cf2d-455a-9719-991302954390 / AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAQ== / 2022-09-17T16:06:18+00:00","newscycle":"A11AAE0B-2DF6-4B62-9352-46103978AD54"},"firstPublicationDate":"2022-09-17T07:00:00.000Z","free":false,"id":"ea4afd2a4bcd0f02794ac12ac629e28b","lead":"Le portrait de l’itinérance à Gatineau a bel et bien changé au cours des dernières années, constate le Collectif régional de lutte à l’itinérance en Outaouais (CRIO).","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2022-09-17T16:05:50.300Z","publications":[{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites/societe"},{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"ma-region"}],"slug":"2022/09/17/itinerance-a-gatineau-un-portrait-qui-change-ea4afd2a4bcd0f02794ac12ac629e28b","tags":[],"templateName":"article1","title":"Itinérance à Gatineau: Un portrait qui change","type":"article","url":"global/contents/ea4afd2a4bcd0f02794ac12ac629e28b.json","visual":{"caption":{"fr":"LE DROIT, SIMON SÉGUIN-BERTRAND"},"contentType":"image","credits":{"fr":"Selon le CRIO, le nombre de personnes en situation d’itinérance a augmenté de 1,4% entre 2019-2020 et 2020-2021 et de 7% chez les jeunes âgés de moins de 18 ans"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F40c36666-0d33-4932-a90e-bdad6328d7fc.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"LE DROIT, SIMON SÉGUIN-BERTRAND","contentType":"image","credits":"Selon le CRIO, le nombre de personnes en situation d’itinérance a augmenté de 1,4% entre 2019-2020 et 2020-2021 et de 7% chez les jeunes âgés de moins de 18 ans","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F40c36666-0d33-4932-a90e-bdad6328d7fc.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F40c36666-0d33-4932-a90e-bdad6328d7fc.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}}],"position":1,"type":"content_block","photos":[]},{"position":2,"text":"

Il est interdit de découcher, de fumer dans les chambres, d’insulter les gens, encore moins d’être violent.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":3,"text":"

T’as droit à une bouteille d’eau et un livre dans ta chambre. C’est tout. Et tu dois prendre une douche par jour.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":4,"text":"

Le couvre-feu est à minuit, tu libères la chambre pour 10h.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":5,"text":"

Pour conserver ta chambre, tu dois payer 5$ par jour ou réaliser des tâches: laver les douches, vider les poubelles, désinfecter les portes…

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":6,"text":"

Au moindre accroc, tu perds ta chambre. Tu te retrouves sur la liste d’attente, derrière tous les autres.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":7,"text":"

«On cherche à mobiliser, à responsabiliser les usagers», m’explique Gabrièle Maurice, chef d’équipe au Gîte Ami.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":8,"text":"

Des entorses au règlement, il y en a toujours. Chaque soir, des chambres se libèrent. Pour être comblées aussitôt. Il y a un roulement constant, mais c’est un faux roulement, m’a-t-on expliqué. Grosso modo, ce sont presque toujours les mêmes usagers qui occupent les chambres et la liste d’attente.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":9,"text":"

Certains sont là depuis des années.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":10,"text":"

Au poste de garde, on les connaît bien, on s’informe d’eux. Comment va Nina* aujourd’hui? As-tu vu passer Louis*?

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":11,"text":"

Parfois, le roulement se fait au rythme des aller-retour en prison.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":12,"text":"

On m’a parlé d’un cas de santé mentale. Quand le gars sort de taule, il est bien, il a pris ses médicaments, il s’est tenu loin de la drogue. À sa sortie de prison, on lui offre de la réhabilitation ou d’habiter chez des proches. Celui-là préfère la rue. C’est son choix!

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":13,"text":"

Sauf qu’après quelques jours, il se désorganise. Recommence à consommer. Frappe des usagers. Retourne en prison. Et une chambre se libère au Gîte Ami…

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":14,"text":"

Ce qui a changé avec la crise du logement, c’est le type de gens qui cognent à la porte du refuge.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":15,"text":"

De plus en plus d’aînés, relate Gabrièle.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":16,"text":"

Typiquement, un vieux monsieur, une vieille dame, qui a perdu son conjoint. Et donc, souvent, son seul soutien. Et donc, aussi, la moitié de ses revenus. Et donc, par la bande, très souvent, son logement.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":17,"text":"

L’autre jour, un intervenant du système de santé insistait pour confier une dame en fauteuil roulant au Gîte Ami. «On ne peut pas la prendre, on n’est pas équipés pour ça», a soupiré Gabrièle Maurice. Vous imaginez un aîné en marchette, dans la cour du Gîte, avec le gars qui sort de prison? Ça ne marche pas.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":18,"text":"

Outre les aînés, on voit aussi des familles cogner à la porte du Gîte. Des gens peu en moyens, incapables de se trouver un logement avec la crise actuelle des loyers Le Gîte les relaie ailleurs, à des organismes mieux équipés. Mais avec une attente de deux ans pour obtenir un logement abordable, la situation est critique.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":19,"text":"

Un avant-midi au poste de garde

Au poste de garde du Gîte Ami, il y a trois intervenants ce matin-là.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":20,"text":"

Derrière les baies vitrées, ils contrôlent les allées et venues entre les chambres, les toilettes et le réfectoire où les sans-abri prennent leurs repas, font des appels ou passent le temps.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":21,"text":"

C’est jeudi, jour du chèque d’aide sociale.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":22,"text":"

En descendant de leur chambre, des usagers s’arrêtent au poste de garde. «Ai-je reçu du courrier?», demandent-ils. Comme ils n’ont pas d’adresse fixe, c’est le refuge qui reçoit la poste pour eux et la classe dans des dossiers à leur nom. Si l’usager a reçu un chèque, un intervenant l’aide à remplir une attestation d’identité qui lui permet de l’encaisser à la banque.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":23,"text":"

Mais ce n’est pas toujours si simple.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":24,"text":"

Arrive Bruno* au poste de garde. «Ai-je reçu mon chèque?» L’intervenant l’accueille d’un froncement de sourcil. «Ton chèque? Es-tu sûr d’avoir rempli le formulaire pour obtenir de l’aide sociale?» On fournit le numéro de l’aide sociale à Bruno. Il s’enferme dans une pièce, avec un téléphone. Il en ressort une demi-heure plus tard. «Je n’arrive pas à parler à quelqu’un», se plaint-il.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":25,"text":"

Jamais on n’a vu des employés de l’aide sociale débarquer au Gîte pour aider les usagers à remplir leurs formulaires, disent les intervenants. Ce serait une bonne idée pourtant. De la même manière qu’une équipe volante de médecins, d’infirmiers, d’éducateurs et de travailleurs sociaux font le tour des sites d’itinérance pour s’informer de l’état de santé de chacun, pour rédiger des ordonnances, des références…

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":26,"text":"

La crise du logement en deux chiffres

En principe, les usagers n’ont pas le droit d’entrer dans le poste de garde, un espace fermé, cerné de fenêtres et de barreaux, d’où l’on contrôle les portes du refuge. Mais quand les usagers sont tranquilles, on tolère que certains viennent faire un bout de conversation dans le poste.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":27,"text":"

Arrive Louis, grand gars efflanqué, hoodie noir et manteau de cuir, à l’âge indéfinissable. Il s’affale sur une chaise en grimaçant. «Ah, mon lombago», gémit-il, la main crispée sur ses lombaires.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":28,"text":"

Il est presque 10 h, heure à laquelle tous les usagers du refuge doivent avoir libéré leur chambre. Du poste de garde, on les voit descendre. Ils s’arrêtent au poste pour réclamer une brosse à dents, une serviette, de la crème à rasage, des bas propres, une pipe à crack…

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":29,"text":"

De la chaise où il est affalé, Louis interpelle les usagers qui se présentent à au poste. Hé Pavarotti!, lance-t-il à un barbu qui ressemble au célèbre ténor. Hé, Stevie Wonder!, dit-il à un autre avec d’épaisses lunettes de soleil. «Oh man, dit celui-là à Louis. J’ai de la misère à me reprendre en main.»

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":30,"text":"

Louis secoue la tête d’un air navré. «C’est le prix du logement qui nous tue, man. Quinze cents piastres par mois pour un deux chambres ! Ils veulent pas qu’on s’en sorte!» C’est ainsi qu’on mesure l’écart pour se sortir du trou au Gîte Ami: 1500$ de loyer mensuel, contre des revenus d’aide sociale de 700$ par mois.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":31,"text":"

Ça non plus, ça ne marche pas.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":32,"text":"

La tente maritale

À l’extérieur du Gîte Ami, Marie* prend un bain de soleil avec son chum.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":33,"text":"

«Il y a 6 mois, on avait une maison avec quatre chambres à coucher, un garage, un grand terrain…», raconte-t-elle.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":34,"text":"

Ils ont tout perdu. Emploi, maison, meubles… Une série de facteurs, amplifiés par la COVID, a provoqué leur chute, m’explique Marie qui affirme avoir fait carrière comme décoratrice intérieure.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":35,"text":"

Bref, ces jours-ci, ils passent leur nuit au Gîte Ami. Elle dans la section réservée aux femmes. Lui, dans la section réservée aux hommes.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":36,"text":"

Le jour, ils vivent dans une tente, au milieu d’un campement de fortune érigé à l’ombre d’un bosquet, derrière le refuge.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":37,"text":"

Un campement illégal toléré par la Ville tant qu’il demeure invisible de l’autoroute, m’a-t-on expliqué.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":38,"text":"

Marie me pointe leur tente en disant : «Elle sert moins à dormir qu’à jouir d’une intimité maritale». Devant mon air perplexe, son chum précise: En bon québécois, pour le cul, on va dans la tente. En plein ça!, approuve Marie.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":39,"text":"

À part ça, quels sont vos plans?

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":40,"text":"

«Nos plans? C’est un gros point d’interrogation, admet Marie. On a appelé à peu près partout. On nous a donné le numéro de Logemen’Occupe. C’est beau en théorie, mais ça prend quand même deux ans avant d’avoir un estie de logement pour des personnes à faible revenu ou en itinérance…»

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":41,"text":"

Moment de silence.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":42,"text":"

«C’est vraiment difficile de se relever d’un mauvais pas, poursuit-elle. Regarde le prix des appartements. C’est rendu 1500$ pour un deux chambres! Comment tu fais pour te payer cela avec des revenus de 700$ par mois? Je suis en invalidité, je dois me faire remplacer la hanche…»

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":43,"text":"

Encore ces deux chiffres, 1500 et 700, séparés par un gouffre insondable.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":44,"text":"

L’espoir

Comment sort-on de l’itinérance?

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":45,"text":"

Le Gîte Ami offre un «continuum» de services en cinq étapes vers un logement privé ou communautaire, qui passe par de l’hébergement de transition. Roxanne a suivi ce chemin. Après un hiver à coucher dehors avec son copain, dans une tente, elle a réussi à reprendre le dessus.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":46,"text":"

«On n’allait pas bien financièrement. On a eu des tickets à payer, on s’est ramassés dans la rue. Je buvais un peu trop aussi. Ce qui m’a amené à dépenser mon cash vers la consommation plutôt qu’à payer mon loyer.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":47,"text":"

«J’ai commencé par trouver refuge au Gîte qui n’est pas la meilleure place où rester. Ensuite, on m’a parlé du programme Le Transit. Ils m’ont aidé à avoir de nouvelles cartes d’identité. À remettre ma vie en place. J’ai réussi à me trouver un appartement. J’y habite depuis un an. Je me suis éloigné de la consommation. Là, ça va bien.»

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":48,"text":"

Et la crise du logement?

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":49,"text":"

«On a trouvé un logement à 900$ par mois qu’on paie à deux. Pour la bouffe, quand on en manque, on fait affaire avec des organismes d’entraide, des amis, des parents. On va manger à la Soupière de l’amitié. La bouffe est bonne. Mais la vie coûte cher… Juste une brassée de lavage à mon bloc, c’est 2,85$…»

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":50,"text":"

Suivez-vous la campagne électorale, Roxanne?

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":51,"text":"

«J’aimerais ça être en politique, je changerais le monde», dit-elle.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Gabriele Maurice, Danny Ladouceur, Karine Chatel, Kelly Philosca et Guy Lafreniere, du Gîte Ami","contentType":"image","credits":"LE DROIT, ÉTIENNE RANGER","position":52,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F8c19d0ee-1893-4483-adab-093c6bd375b0.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":53,"text":"

Elle a plein d’idées. Plus de programmes pour les jeunes toxicomanes. De la bouffe saine dans les centres alimentaires. Une loi pour obliger les toxicomanes à suivre une thérapie. «La drogue t’éloigne de ta famille, de tes amis. Ça t’isole alors que tu as tant besoin d’aide!»

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"position":54,"text":"

*Noms fictifs

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]}],"creationDate":"2022-09-16T15:42:17.191Z","externalIds":{"newscycle":"D6EC8756-28B6-4AA6-B958-9F9426A02580"},"firstPublicationDate":"2022-09-17T07:00:00.000Z","free":false,"id":"58454a1b1074af3f87d438561a4b3e99","lead":"CHRONIQUE / Au Gîte Ami, la règle est simple: tu gardes ta chambre tant que tu ne contreviens pas au code de vie.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2022-09-19T13:37:13.797Z","publications":[{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"chroniques/patrick-duquette"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"chroniques/patrick-duquette"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"chroniques/patrick-duquette"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"chroniques/patrick-duquette"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"chroniques/patrick-duquette"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"chroniques/patrick-duquette"},{"canonical":false,"organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"opinions"},{"canonical":false,"organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"opinions"},{"canonical":false,"organizationKey":"latribune","sectionKey":"opinions"},{"canonical":false,"organizationKey":"ledroit","sectionKey":"ma-region"}],"slug":"2022/09/17/la-vie-dans-un-refuge-pour-sans-abri-58454a1b1074af3f87d438561a4b3e99","tags":["Social Issues"],"templateName":"article_columnist","title":"La vie dans un refuge pour sans-abri","type":"article","url":"global/contents/58454a1b1074af3f87d438561a4b3e99.json","visual":{"caption":{"fr":"Le jour, ils vivent dans une tente, au milieu d’un campement de fortune érigé à l’ombre d’un bosquet, derrière le refuge."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Le Droit, Etienne Ranger"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F24acb5c4-d6b3-4f06-bb0e-ce77c0bbbb11.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"adTargetSectionKeys":["chroniques","chroniques/patrick-duquette"],"canonicalSiteCompositeKey":"ledroit/site","color":"#7f8fde","displayedSection":{"color":"#7f8fde","id":"243","key":"chroniques/patrick-duquette","name":"Patrick Duquette","position":2,"sectionId":"243","slug":"chroniques/patrick-duquette","url":"site/sections/chroniques/patrick-duquette.json","isRoot":false},"mainVisual":{"caption":"Le jour, ils vivent dans une tente, au milieu d’un campement de fortune érigé à l’ombre d’un bosquet, derrière le refuge.","contentType":"image","credits":"Le Droit, Etienne Ranger","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F24acb5c4-d6b3-4f06-bb0e-ce77c0bbbb11.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"section":{"color":"#7f8fde","id":"242","key":"chroniques","name":"Chroniques","position":1,"sectionId":"242","slug":"chroniques","url":"site/sections/chroniques.json","isRoot":true},"subSection":{"color":"#7f8fde","id":"243","key":"chroniques/patrick-duquette","name":"Patrick Duquette","position":2,"sectionId":"243","slug":"chroniques/patrick-duquette","url":"site/sections/chroniques/patrick-duquette.json","isRoot":false},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F24acb5c4-d6b3-4f06-bb0e-ce77c0bbbb11.JPG&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}}