Admettons tout de même qu’il s’agisse d’un acte de respect.
Admettons, mais bien d’autres gestes sont déjà posés et annoncés qui suffisent déjà amplement, non? M. Trudeau n’assistera-t-il pas lui-même aux funérailles le 19 septembre? Les drapeaux ne sont-ils pas déjà en berne?
Les fonctionnaires fédéraux n’en demandaient pas tant.
C’est très bien pour eux, cela dit.
Mais je crains toujours que des décisions comme celle-là se retournent contre leurs bénéficiaires ou contre l’État dans une partie de l’opinion publique. Genre : «Pourquoi eux et pas moi?»
N’est-ce pas une question légitime au fond, même si plusieurs la jugeront «populiste»?
Le Bloc québécois s’est déclaré contre l’idée «de fermer l’accès aux services fédéraux, comme les bureaux de passeports et d’assurance-emploi, afin de faire le deuil de la reine». Est-ce populiste?
Non, je ne le crois pas. Pas parce que bien des Canadiens doivent penser la même chose que les bloquistes, mais parce qu’il s’agit d’une vraie iniquité, une iniquité basée sur l’identité de l’employeur de chacun. Ce n'est pas normal.
Les premiers ministres du Québec et de l’Ontario ont bien fait de fermer la porte à une pareille idée pour leurs propres employés. Ces derniers devront «faire leur deuil» autrement qu’en bénéficiant d’un jour férié.
Un peu comme nous tous, finalement.
Ce sera quand même bien suffisant, il me semble.