Fondée en 2013, l’entreprise gatinoise s’est donné comme mission de combler les lacunes des modèles traditionnels de gestion de projet en développant notamment le logiciel GOOM qui repose sur la méthode de gestion orientée. Il s’agit d’une plateforme web qui permet « d’éliminer les irritants liés à l’éparpillement de l’information ». On peut tout y mettre et gérer en temps réel des « objets », que ce soit une tâche, une facture, une demande d’entrevue, les opérations comptables et des programmes de recherche, pour ne nommer que ceux-là.
Ainsi, l’entrepreneur reconnaît que la pénurie de développeurs de logiciel dure depuis 2010, due à la demande qui ne cesse de croître. « À l’époque, un développeur qui avait quatre à cinq ans d’expérience gagnait un salaire de 65 000 $, fait-il valoir. Aujourd’hui, des étudiants qui sortent des collèges Algonquin et La Cité demandent au départ 85 000 $. Je n’ai même pas accès aux diplômés universitaires, ils vont vers les grandes entreprises d’Ottawa, entre autres. »
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Inteloom compte une trentaine d’employés et parmi les développeurs, 13 d’entre eux sont issus de l’immigration. « Je reçois des CV au compte-gouttes et la presque totalité viennent de l’étranger, dit-il. J’ai une technologie intéressante, stimulante pour les créatifs, et notre taux de rétention est excellent. Cela dit, je peux difficilement concurrencer avec les grandes entreprises et, surtout, la fonction publique fédérale. Je ne suis pas le seul qui doit vivre avec cette réalité, le pouvoir attractif du gouvernement est un obstacle au recrutement pour beaucoup d’entreprises de la région. »
Les demandes salariales des nouvelles recrues constituent donc un enjeu de taille. Mais l’inflation a également des répercussions sur les employés actuels d’Inteloom. « Tout coûte plus cher pour tout le monde, rappelle-t-il. Les membres de l’équipe qui sont ici depuis des années n’y échappent pas et sont aussi conscients de leur valeur sur le marché. J’ai dû accorder des augmentations de salaire. Ma masse salariale a grimpé de plus de 20 %. »
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Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les travailleurs ont dorénavant d’autres exigences, au-delà de la rémunération, et qui touchent les conditions de travail. Pendant la pandémie, nombreux sont ceux qui ont pris goût au travail à distance. Maintes entreprises peinent encore à ramener physiquement leur personnel sur les lieux.
« Le travail à distance ou hybride est souvent une condition d’embauche pour le travailleur, note-t-il. Or, il est très difficile de gérer du développement de logiciel à distance. On arrive à offrir une meilleure formation et un encadrement plus efficace aux nouveaux employés en présentiel. Pour nous, c’est essentiel d’avoir l’équipe sur place pour être plus performants. »
Malgré les défis, Jean-Sébastien Vachon voit l’avenir d’un bon œil. « On commercialise l’outil GOOM depuis deux mois et il y a un engouement, souligne-t-il. Je mise sur la vente de mon logiciel pour assurer la croissance de l’entreprise. »