{"accessibility":"METERED","authors":[{"description":{},"email":"claflamme@lescoops.ca","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F2f2385ad-5184-4534-8f8f-745fa8395dcf.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Cynthia Laflamme","source":"Les Coops de l'information","twitter":"cynthialaflamme"}],"channel":"Actualités","chapters":[{"position":0,"text":"

Patrick Melchior a assisté, lundi soir, à une autre séance houleuse du conseil d’Abercorn, un petit village frontalier des Cantons-de-l’Est. Le préfet de Brome-Missisquoi a vivement dénoncé le spectacle auquel il a assisté. Une situation qui n’est pas unique à cette localité, confirme la chercheure Mireille Lalancette.

La petite municipalité a perdu quorum, lundi soir, après la démission en bloc du maire Guy Gravel et de trois conseillers de son parti. Ces derniers ont dénoncé le climat toxique qui règne au village, bien que plusieurs citoyens pointent du doigt les quatre élus.

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À la demande du maire démissionnaire, Guy Gravel, plusieurs maires – nous en avons dénombré huit – sont venus lui offrir leur soutien moral. Le préfet de Brome-Missisquoi, Patrick Melchior, était là davantage pour constater l’étendue des dégâts.

La tension était palpable avant même que la séance ne s’ouvre. Seulement deux conseillers ont participé à la plénière à huis clos qui précédait la rencontre, soit le maire suppléant Éric Bissonnette et Bernard Guilbault. Les autres élus n'ont pas participé à la réunion.

Absent pour un pèlerinage, le conseiller Raphaël Delacombaz a démissionné par lettre, en fin de séance extraordinaire. « Le climat actuel au sein du conseil, tant dans les réunions publiques que dans les séances préparatoires est devenu insupportable et malsain », a-t-il dit par la voix de M. Gravel, qui a fait la lecture de la lettre.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"François Cusson et Pierre-Marc Parent ont eux aussi donné leur démission."},"contentType":"image","credits":{"fr":"La Voix de l'Est, Stéphane Champagne"},"position":1,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F7f0611e2-3eed-473d-9f22-bf6e489f1866.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":2,"text":{"fr":"

Le père de famille Pierre-Marc Parent a pris la parole pour dénoncer, lui aussi, le climat qui règne à l'hôtel de ville. Résident d’Abercorn depuis 2019, il regrette aujourd’hui d’avoir voulu s’impliquer dans la vie politique locale. Ses services depuis 10 mois ont été remerciés par des applaudissements.

La réaction fut toute autre envers le conseiller François Cusson et le maire Guy Gravel, qui se sont attirés quelques commentaires.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Plusieurs maires de la région étaient présents à la séance. "},"contentType":"image","credits":{"fr":"La Voix de l'Est, Stéphane Champagne"},"position":3,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F6a787ad3-1ba4-4941-8cd9-4df28a0c1d26.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":4,"text":{"fr":"

« Climat toxique et chronique », « insultes », « intimidation », « haine », « méfiance » : voilà quelques mots utilisés par les quatre démissionnaires pour motiver leur départ. Or, certains citoyens ont fait remarquer que ces mêmes élus avaient entretenu ce climat de tension.

Les démissionnaires sont tout de même restés jusqu’à la fin de la période de questions, refusant par contre d'y répondre.

"},"type":"paragraph"},{"position":6,"text":{"fr":"

Ces démissions en bloc surviennent à la suite d'une série d’arrestations et de nombreuses critiques sur le décorum durant les séances. En juin, un membre du conseil a porté plainte à la Sûreté du Québec – présente lundi soir – après une altercation verbale dans le stationnement de l'hôtel de ville. En plus de l'arrestation d'un citoyen, cinq autres contribuables avaient reçu une poursuite.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Selon M. Guilbault (arrière plan), les poursuites entamées par le maire (à l'avant) et le conseiller Pierre-Marc Parent ont été déclarées sans fondement."},"contentType":"image","credits":{"fr":"La Voix de l'Est, Stéphane Champagne"},"position":7,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F13460e44-d4c1-4aca-99ae-92abd0337273.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":8,"text":{"fr":"

Selon le conseiller Bernard Guilbault, qui a communiqué avec La Voix de l’Est en août, les poursuites entamées par le maire et le conseiller Pierre-Marc Parent ont été déclarées nulles. Aucunes explications ni excuses, malgré les demandes martelées par les citoyens concernés lundi soir, n’ont été offertes.

La salle était pleine à craquer et les réactions ont été mitigées face à ces démissions.

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2022-09-13T02:30:55.838Z","externalIds":{},"firstPublicationDate":"2022-09-13T03:02:05.966Z","free":false,"id":"11468bb36bb9464a102ece218cc83fe6","lead":"Le conseil municipal d’Abercorn, petit village frontalier dans les Cantons-de-l’Est, n’a plus quorum. Lundi soir, les quatre élus du parti Ensemble pour Abercorn ont fait front commun et ont remis leur démission, au terme d’une séance une fois de plus tendue. Le village sera mis sous tutelle dès mardi.","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2022-09-13T14:01:24.950Z","publications":[{"canonical":false,"organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"ma-region"},{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"actualites"}],"slug":"2022/09/13/abercorn-sera-mis-sous-tutelle-11468bb36bb9464a102ece218cc83fe6","tags":[],"templateName":"article1","title":"Abercorn sera mis sous tutelle","type":"article","url":"global/contents/11468bb36bb9464a102ece218cc83fe6.json","visual":{"caption":{"fr":"Le maire d'Abercorn Guy Gravel a remis sa démission lundi soir, au terme d'une autre séance houleuse."},"contentType":"image","credits":{"fr":"La Voix de l'Est, Stéphane Champagne"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F9a785edc-3e76-4ff3-919e-d8ba430dc557.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"Le maire d'Abercorn Guy Gravel a remis sa démission lundi soir, au terme d'une autre séance houleuse.","contentType":"image","credits":"La Voix de l'Est, Stéphane Champagne","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F9a785edc-3e76-4ff3-919e-d8ba430dc557.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F9a785edc-3e76-4ff3-919e-d8ba430dc557.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}}],"position":1,"type":"content_block","photos":[]},{"position":2,"text":"

La professeure en communication et politique à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) s’est penchée sur la question de l’intimidation dans le monde municipal. Elle a cherché à comprendre ce que vivent les élus victimes de harcèlement et d’intimidation. Et il y en a beaucoup, a-t-elle constaté, dont de nombreuses femmes. La détresse professionnelle est réelle et, dans certains cas, des élus vivent un stress post-traumatique.

«Quand les gens qui vivent ça vont en parler à leurs proches et à d’autres politiciens, on va leur dire que ça fait partie de la politique, déplore la professeure Lalancette. Qu’ils doivent se faire une carapace. Il y a une minimisation et une normalisation de ce qu’ils vivent.»

Elle a interrogé 32 élus. Si l’intimidation et le harcèlement prennent des formes différentes, selon la taille de la ville ou du village, le climat peut devenir toxique rapidement, peu importe l’ampleur du budget. On l’a vu récemment dans de nombreux villages au Québec, mais aussi dans de grandes villes comme actuellement à Trois-Rivières et dans le passé à Sherbrooke, Sorel, et Chambly.

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En vue des prochaines élections municipales, qui auront lieu à l’automne, le regroupement de municipalités souhaitait lancer un appel au civisme, en dénonçant le fait que de plus en plus de maires et de conseillers sont la cible d’insultes et de menaces de la part de citoyens, et particulièrement sur les réseaux sociaux.

"},"type":"paragraph"},{"position":1,"text":{"fr":"

«Il y a de plus en plus de cas, a souligné la présidente de l’UMQ, Suzanne Roy. Le ton dans les échanges et les requêtes est devenu nettement plus agressif. On a des élus qui démissionnent parce qu’ils en ont assez. C’est notre rôle de dire haut et fort que c’est inacceptable et que ça doit cesser.»

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

«On s’en va en campagne électorale, et on sait qu’elle va se dérouler en partie sur les réseaux sociaux, poursuit celle qui est également mairesse de Sainte-Julie. On souhaite éviter une dérive, parce que ce qui se vit là est néfaste pour la démocratie. Le manque de respect envers les élus a pour effet de décourager des gens de s’impliquer en politique municipale ou bien d’y rester.»

"},"type":"paragraph"},{"position":4,"text":{"fr":"

Signe que l’incivilité en ligne est de plus en plus répandue, quelque 150 municipalités québécoises membres de l’UMQ ont souscrit à son programme d’assurance sur la protection de la réputation et de la vie privée des élus et hauts fonctionnaires municipaux, qui défraie les coûts juridiques engendrés par les démarches entreprises pour faire cesser «des propos diffamants, harcelants ou haineux» tenus à leur endroit, qu’ils soient ou non en fonction à ce moment-là, et ce, jusqu’à concurrence de 50 000$ par municipalité.

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«La loi du plus fort»

Charité bien ordonnée commence par soi-même, ont fait valoir plusieurs conseillers municipaux, lundi, en réaction au projet de l’UMQ, qui consiste entre autres en une campagne de sensibilisation suivie de l’adoption, par les conseils municipaux, d’un engagement formel à faire respecter ses membres par la population.

"},"type":"paragraph"},{"position":6,"text":{"fr":"

«Même si j’ai beaucoup de respect pour Mme Roy et l’UMQ, je sens pas qu’on ne s’attaque pas au vrai problème. C’est un bel exercice de communication, mais cette campagne devrait plutôt être dirigée à l’attention des élus, parce qu’à travers les victimes, il y a aussi des agresseurs», a fait valoir Pierre Anthian, ancien conseiller municipal à Laval ayant remporté, en 2018, une poursuite en diffamation contre le maire de l’endroit, Marc Demers, dont il dit avoir été victime «d’énormément d’intimidation et de représailles».

"},"type":"paragraph"},{"position":7,"text":{"fr":"

Pierrette Messier Peet, conseillère dans le Canton de Bedford, abonde en ce sens. «C’est un pas dans la bonne direction, parce qu’il y a effectivement de plus en plus d’intimidation sur les réseaux sociaux à l’endroit des élus de la part des citoyens, a reconnu l’élue. Cette sortie de l’UMQ m’apparaît cependant incomplète, parce qu’on n’y fait pas mention de l’intimidation perpétrée par ceux qui siègent dans les hôtels de ville.»

"},"type":"paragraph"},{"position":8,"text":{"fr":"

Se disant elle-même la cible de propos déplacés au sein de son conseil municipal, Mme Messier Peet a comparé le climat régnant dans certaines municipalités comme «une cour d’école où on laisse des centaines de jeunes faire ce qu’ils veulent, sans règles et sans conséquence. C’est la loi du plus fort», a-t-elle illustré.

"},"type":"paragraph"},{"position":10,"text":{"fr":"

«Tout le monde est témoin ou victime d’incivilités sur les médias sociaux, a remarqué Evelyne Beaudin, conseillère municipale de Sherbrooke. Ce qui rend le milieu de travail des élus vraiment toxique, ce sont d’abord les gestes posés et les paroles prononcées par d’autres élus ou même, dans d’autres cas, par des hauts fonctionnaires. C’est ce qui aurait dû être mis de l’avant par la campagne de l’UMQ, qui est dirigée par les maires pour représenter les intérêts des maires avant ceux des autres élus.»

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Se disant elle-même la cible de propos déplacés au sein de son conseil municipal, dans le Canton de Bedford, la conseillère Pierrette Messier Peet a comparé le climat régnant dans certaines municipalités comme «une cour d’école où on laisse des centaines de jeunes faire ce qu’ils veulent, sans règles et sans conséquences."},"contentType":"image","credits":{"fr":"ARCHIVES LA VOIX DE L’EST"},"position":11,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F203d0a0e-d64e-4cc9-801a-3b239022d5fb.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":12,"text":{"fr":"

Pour Mme Beaudin, «l’intimidation et les menaces sont des outils utilisés par des élus qui n’arrivent pas à convaincre de manière démocratique».

"},"type":"paragraph"},{"position":13,"text":{"fr":"

En entrevue avec La Voix de l’Est, Mme Roy n’a pas nié qu’il existe une problématique d’intimidation entre les élus d’un même conseil municipal.

"},"type":"paragraph"},{"position":14,"text":{"fr":"

«Oui, il y a des élus qui ont dénoncé des confrères, a-t-elle reconnu. Le message qu’on lance, c’est que c’est tolérance zéro envers qui que ce soit et que les municipalités sont derrière leurs élus.»

"},"type":"paragraph"},{"position":15,"text":{"fr":"

La fin des huis clos à nouveau demandée

Certains croient que si les municipalités étaient plus transparentes, les élus seraient davantage respectés, y compris par les citoyens, qui seraient mieux informés, mais aussi par leurs collègues, qui seraient plus gênés de les rabaisser en public. Plusieurs élus municipaux, comme Virginie Proulx, militent d’ailleurs pour la fin des séances à huis clos.

"},"type":"paragraph"},{"position":16,"text":{"fr":"

«Les huis-clos sont problématiques parce que ce qui s’y passe est caché des citoyens. C’est généralement là que les confrontations entre les élus ont lieu», a souligné Mme Proulx, conseillère représentant Le Bic à la Ville de Rimouski, qui a été exclue des rencontres plénières du conseil sous prétexte que le lien de confiance qui la lie à ses collègues était brisé.

"},"type":"paragraph"},{"position":17,"text":{"fr":"

«Le respect doit se baser sur une confiance réciproque. Si des citoyens sont choqués face à leurs élus, il faut se demander si c’est parce que leur administration est suffisamment transparente, ou si de communiquer davantage d’information ne réglerait pas le problème, a-t-elle ajouté. On ne peut pas rejeter toute la faute sur le dos des citoyens.»

"},"type":"paragraph"},{"position":18,"text":{"fr":"

«La véritable source de problème c’est la possibilité de travailler en secret, à l’abri des citoyens. C’est en huis clos que les pires choses se passent et que ce n’est plus sécuritaire pour un élu pris à partie par ses collègues», a pour sa part constaté Mme Beaudin.

"},"type":"paragraph"},{"position":19,"text":{"fr":"

Celle-ci a rappelé que les Sherbrookois n’ont pas aimé que le maire Steve Lussier se réjouisse publiquement de sa démission du comité de développement économique de la Ville. «Mon cadeau du ciel a été votre démission du comité. C’est tellement un beau cadeau. Je vous remercie sincèrement, parce que ce qu’on veut, c’est travailler dans le bon sens. En sortant d’ici, je vais aller me chercher un 6/49», avait déclaré le premier magistrat, une déclaration qui n’avait pas passé comme une lettre à la poste.

"},"type":"paragraph"},{"position":20,"text":{"fr":"

«Parce que le maire m’avait publiquement manqué de respect, les gens avaient vu son vrai visage, a précisé Mme Beaudin. Si toutes les rencontres de travail étaient publiques, les citoyens sauraient beaucoup plus rapidement à qui ils auraient affaire.

"},"type":"paragraph"},{"position":22,"text":{"fr":"

«Il y a tellement de choses que la population ne sait pas, a renchéri Mme Messier Peet. C’est toujours lors des caucus privés que les pires attaques sont perpétrées. C’est aussi une façon de ne pas tenir les gens informés, parce qu’en séance publique, ça arrive tout réglé, les gens ne connaissent pas les débats qui ont mené à la prise de décision.»

"},"type":"paragraph"},{"position":23,"text":{"fr":"

Pour une intervention de Québec

Selon Mme Messier Peet, il faudra que le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) s’en mêle pour mettre au pas les élus intimidateurs. «Ça va demander une intervention musclée pour baliser les interactions entre les membres des conseils municipaux, a relevé celle qui, en compagnie de collègues d’autres municipalités, planche sur un code de civilité qu’elle souhaiterait voir annexé au code d’éthique que doivent observer les élus. Pour en finir avec la corruption dans l’attribution de contrats, ça a pris la Commission Charbonneau. J’espère qu’on n’aura pas besoin de se rendre là pour dénoncer ce qui se passe derrière les portes closes.»

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Proximité venimeuse

«Il semblerait que par sa proximité avec les citoyens, il y ait plus de climats malsains » dans le monde municipal qu’en politique provinciale ou fédérale, observe la professeure Lalancette. Malgré cette distance entre le citoyen et le député, des actes d’intimidation ont tout de même lieu auprès des élus de Québec ou d’Ottawa.

Dans son rapport d’étude, elle propose l’adoption d’une politique «zéro harcèlement». Mais encore faut-il que les élus la respectent eux-mêmes, admet la chercheure. Elle plaide aussi pour un programme de mentorat entre les élus, de l’accompagnement pour les élus victimes de harcèlement ou de la formation pour la gestion des réseaux sociaux. Enfin, elle préconise l’abolition des huis clos. Devant public, une gêne s’installe.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"La professeure en communication et politique de l'Université du Québec à Trois-Rivières, Mireille Lalancette, constate que la proximité entre les élus et la population mène à un climat plus facilement envenimé.","contentType":"image","credits":"courtoisie","position":5,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fad63d683-314b-4ad7-a15d-94cbdfd07def.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":6,"text":"

Il y a aussi des situations où des citoyens peuvent être victimes des élus. L’ancienne conseillère municipale Patricia McCollough était en colère de voir les élus démissionnaires se poser en victime, lundi soir, à Abercorn, alors qu’elle et plusieurs citoyens estiment avoir été pris à parti par ces mêmes élus.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Le maire Guy Gravel et trois conseillers municipaux ont remis leur démission, à Abercorn, le 12 septembre.","contentType":"jw","credits":"La Voix de l'Est, Stéphane Champagne","monetizationEnabled":true,"position":7,"thumbnailUrl":"https://cdn.jwplayer.com/thumbs/kjw83fmd-1280.jpg","type":"video","url":"https://cdn.jwplayer.com/manifests/kjw83fmd.m3u8","videoUrl":"https://cdn.jwplayer.com/manifests/kjw83fmd.m3u8","contents":[],"photos":[]},{"position":8,"text":"

«J’ai constaté qu’il y a un clivage, a commenté Patrick Melchior, à la sortie de la salle de conseil d’Abercorn. On sentait la salle divisée. Il y a vraiment un écueil au niveau du décorum, mais ça va plus loin que ça. Il y a des gens qui s’invectivaient de part et d’autre. Même si on a maille à partir avec le maire en place, il y a une ligne à ne pas dépasser. Et elle est clairement dépassée. Il faut trouver des mécanismes pour pas que la situation dégénère.»

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"contents":[{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F852e1bc3-5fe2-4775-96c2-7f08dec60cdc.jpg&width=1024&stripmeta=true","description":{},"email":"GDelisle@lenouvelliste.qc.ca","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F790ce904-aad9-4b45-b774-f0b785dde1e9.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","location":"Trois-Rivières","name":"Gabriel Delisle","source":"Le Nouvelliste","twitter":"GabrielDelisle"}],"channel":"Trois-Rivières","chapters":[{"position":0,"text":{"fr":"

«Lors de ces réunions tenues à huis clos, j’ai pu constater ce que je considère personnellement être des propos violents, parfois misogynes, mêmes racistes», a déclaré Pascale Albernhe-Lahaie devant les médias réunis sur le parvis de l’hôtel de ville de Trois-Rivières.

"},"type":"paragraph"},{"position":1,"text":{"fr":"

«Cette manière de travailler ne convient absolument pas à mon éthique de travail, à mon idéal de professionnalisme et encore moins à mon idéal de transparence.»

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

L’élue municipale n’a pas voulu donner davantage de détails sur la nature de ces propos ni même par qui ils auraient été prononcés, soutenant qu’elle ne peut pas briser la confidentialité des échanges tenus à huis clos.

"},"type":"paragraph"},{"position":3,"text":{"fr":"

La semaine dernière, sept conseillers municipaux ont publié la lettre «Travaillons ensemble» dans laquelle ils souhaitaient un meilleur climat de travail. En marge de la dernière assemblée publique, le 16 août dernier, neuf conseillers et le maire Jean Lamarche ont rencontré les médias pour porter «un message de paix», comme le soutenait le conseiller du district de Sainte-Marthe, Daniel Cournoyer. La conseillère Pascale Albernhe-Lahaie était parmi les absents.

"},"type":"paragraph"},{"position":5,"text":{"fr":"

«J’étais sous le choc, n’ayant pas été approchée au sujet de cette lettre. J’ai fait le choix personnel de prendre un temps de réflexion», a-t-elle mentionné.

"},"type":"paragraph"},{"position":6,"text":{"fr":"

C’est dans ce contexte que la conseillère municipale du district des Rivières invite les élus trifluviens à briser ce qu’elle appelle «la culture du secret» avec l’utilisation régulière des huis clos lors des rencontres. Lors de l’imposition de cette mesure, les journalistes et les citoyens ne peuvent assister aux débats. Ceux qui participent aux huis clos doivent conserver la confidentialité des échanges.

"},"type":"paragraph"},{"position":7,"text":{"fr":"

«Depuis mon arrivée en poste comme conseillère, j’ai constaté l’usage quasi constant de huis clos sur de nombreux dossiers importants pour notre population», affirme-t-elle.

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S’inspirant de ce qui se fait à la Ville de Sherbrooke, Pascale Albernhe-Lahaie propose que l’utilisation du huis clos soit réservée uniquement pour protéger des informations confidentielles et non lors de débats sensibles politiquement. La conseillère soutient que les citoyens doivent pouvoir connaître la teneur des débats budgétaires afin de savoir comment les élus gèrent l’argent public.

«Les huis clos doivent devenir l’exception», croit-elle.

Le 6 septembre prochain, la conseillère municipale du district des Rivières passera de la parole aux actes en déposant une résolution «pour mettre un terme aux huis clos continuels». Elle souhaite obtenir l’appui de la majorité de ses collègues du conseil municipal.

«Je ne me sens pas exclue. Des élus et des citoyens partagent mes positions sur la transparence», ajoute la conseillère du district des Rivières.

La recherche du consensus à tout prix au sein d’un conseil municipal n’est également pas souhaitable, estime Mme Albernhe-Lahaie. Le conseil municipal doit demeurer, plaide-t-elle, un endroit de débat et de questionnement.

«On est tous des élus indépendants», soutient-elle.

«Si les citoyens avaient accès à nos plénières, ils pourraient voir nos débats. Au lieu de ça, on vous présente un gâteau déjà cuit et préparé.»

Une enquête interne, demande le maire Jean Lamarche

Le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, a annoncé lundi en fin de journée qu’il se prévalait des pouvoirs de l’article 52 de la Loi sur les cités et villes du Québec qui permet à un maire d'ordonner la tenue d'une enquête interne.

«Devant la gravité des mots utilisés et la gravité des propos, je demande une enquête interne. Elle dit quand même qu’elle ne se sent pas en sécurité à l’hôtel de ville», affirme le maire.

«Je savais que la conseillère Albernhe-Lahaie allait faire une sortie, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle utilise des mots aussi lourds de sens.»

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Alain Lafontaine ne portera pas plainte

De son côté, le conseiller municipal du district des Forges, Alain Lafontaine, ne déposera finalement pas de plainte à la Commission municipale du Québec contre son collègue du district de Marie-de-l’Incarnation, Richard W. Dober, a-t-il annoncé lundi soir.

«J’ai décidé de prendre le temps de discuter avec le conseiller du district de Marie-de-l’Incarnation et de regarder la situation autrement. En prenant un pas de recul, on a convenu de mettre de côté nos différends, en laissant chacun défendre ses positions de façon constructives, sans chercher la discorde», a soutenu par voie de communiqué le conseiller du district des Forges.

«Le fait d’avoir dénoncé ce qui s’était passé a permis d’entamer des discussions, avec plusieurs autres membres du conseil municipal, et dorénavant, malgré notre désaccord sur certains dossiers, il est souhaité par plusieurs de faire preuve d’écoute et de respect dans nos échanges.»

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Le préfet de Brome-Missisquoi voit d’un bon oeil la prise en charge par la Commission municipale du Québec (CMQ).

Pas encore question de tutelle

Plutôt qu’une mise en tutelle, comme l’affirmaient le maire démissionnaire Guy Gravel et la direction du village, la CMQ appliquera d’abord une administration provisoire à Abercorn.

Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation devait recevoir, mardi, les documents confirmant que le conseil n’a plus quorum avec la perte de quatre élus sur sept. La CMQ nommera rapidement deux de ses membres qui administreront la municipalité.

«Ils sont là pour assurer les services aux citoyens et prendre les décisions qui s’imposent», explique la porte-parole de la CMQ, Isabelle Rivoal.

L’administration provisoire d’Abercorn survient alors que la période de préparation de budget approche et que les états financiers de 2021 ne sont toujours pas déposés. Ce document est pourtant nécessaire pour travailler sur celui de 2023.

«Nous, on restera là jusqu’à ce qu’il y ait quorum», assure Mme Rivoal.

Le ministre des Affaires municipales, qui sera nommé après les élections provinciales, déterminera une date d’élection partielle.

La porte-parole de la commission assure qu’Abercorn est encore loin de la mise sous tutelle, qui est «extrêmement rare». La dernière municipalité à avoir été mis sous tutelle est Chambly, de février 2019 à juin 2021.

En date de mardi, trois municipalités étaient administrées provisoirement par la CMQ, soit Gros-Mécatina (Côte-Nord), Rapide-Danseur (Abitibi-Témiscamingue) et Rémigny (Abitibi-Témiscamingue).

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