L’heure était déjà au bilan de fin d’année pour le gérant Bobby Brown et le vice-président et chef des opérations Regan Katz, alors que les joueurs avaient déjà commencé à planifier leurs voyages de retour à la maison, s’ils n’étaient pas derrière le volant.
«Présentement, ça fait encore mal alors que je pense vraiment que dans une série au meilleur de cinq matches, on aurait battu Québec. Je ne pense pas qu’ils auraient pu nous battre dans notre stade, de la façon dont on y a joué dans le dernier mois. Après réflexion dans deux semaines, on pourra dire que nous avons connu une excellente saison en commençant à zéro, a commenté Brown. On l’a commencée en allant battre un club de Cornwall 27-1 en cinq manches lors d’un match hors-concours. On savait qu’ils ne seraient pas de calibre, mais j’ai pensé que l’heure de route en autobus permettrait aux gars de se connaître un peu plus. À l’autre extrême, il y a eu ces deux derniers matches à Québec où le niveau de compétition était élevé et où un bond favorable de la balle qui va dans notre sens et cette entrevue serait pour parler de la prochaine série à Schaumburg (champions de la division Ouest).»
Brown se demandait encore s’il aurait pu prendre des décisions différentes pour aider son club à l’emporter lors du deuxième match de la série, un revers de 4-3 en 11 manches samedi soir au lendemain d’un gain de 3-0 au Stade d’Ottawa vendredi, devant 3252 amateurs. Le pointage final lors du troisième match décisif n’a pas été serré non plus, mais son club a laissé 12 coureurs sur les sentiers, dont 8 lors des 4 premières manches.
«C’est un vestiaire de champions et je me sens mal qu’ils n’auront pas la chance de porter une bague sur leurs doigts. C’était un groupe de compétiteurs et ils étaient très proches, je les reprendrais tous dans mon club n’importe quand», a ajouté Brown.
La réalité du baseball mineur indépendant est telle qu’il y aura certes plusieurs joueurs qui vont obtenir un poste ailleurs la saison prochaine, certains comme le voltigeur Jacob Sanford, l’ancien choix de troisième ronde des Yankees de New York, espérant retourner dans le baseball organisé.
Regan Katz est bien conscient que son club ne peut pas miser sur des joueurs vedettes pour vendre les Titans à la communauté de la capitale, même si certains joueurs de l’édition inaugurale seront de retour et qu’il souhaite un retour de Brown (celui-ci n’a pas voulu s’engager en ce sens).
«Tout d’abord, nous devons être fiers de cette première saison. On ne savait pas trop à quoi s’attendre en se joignant à une nouvelle ligue et avec une nouvelle équipe qui commençait avec rien. C’est quelque chose que Bobby et son personnel d’entraîneurs aient réussi à bâtir une équipe qui a non seulement participé aux séries, mais a livré une bonne bataille au meilleur club de la ligue, a-t-il indiqué. Nous avons hâte de planifier la prochaine saison. On sait qu’il y avait un peu d’aigreur avec les départs des franchises précédentes (Lynx, Champions, etc.) et on voulait bâtir quelque chose de rafraîchissant et convaincre tout le monde que cette équipe était là pour rester. Nous avons commencé à voir des résultats tard dans la saison et nous sommes excités de tenter de bâtir là-dessus.»
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Les Titans ont attiré 64 979 amateurs à leurs 52 parties cette saison, une moyenne de 1250 par match qui les place au neuvième rang dans la Ligue Frontier à ce chapitre, loin derrière les meneurs à ce chapitre, les Boomers de Schaumburg (4000 par partie). Avant leur match de série contre les Capitales, ils avaient aussi attiré plus de 3500 amateurs pour leur dernier programme double à domicile contre Trois-Rivières.
«De telles foules sont phénoménales. C’est plus que ce à quoi on s’attendait et les joueurs sur le terrain ont ressenti cet appui. C’est ce dont un club a besoin pour avoir du succès et progresser. Nous allons être là pour continuer à être compétitifs, on veut avoir une équipe de fort calibre à chaque année. On a eu la preuve que ça peut fonctionner lors de nos derniers matches», pense Katz.
«Il y avait 3000 amateurs, mais on aurait cru qu’ils étaient 8000, a renchéri Brown. Je savais pour avoir joué trois ans à Winnipeg que les amateurs au Canada sont passionnés de baseball. Les amateurs d’ici semblent avoir établi un lien avec cette équipe, je ne sais pas si c’est avec les joueurs individuellement ou si c’est d’avoir du baseball à nouveau.»
En sortant d’une pandémie qui les avait empêchés de jouer en 2021, les Titans voient l’avenir avec optimisme alors qu’ils pourront bâtir sur une première campagne bien meilleure qu’anticipé.
+ «On a bâti quelque chose de bien», pense Orozco
Rodrigo Orozco ne sait pas s’il sera de retour avec les Titans la saison prochaine, mais si des amis du monde du baseball lui demandent son avis sur cette nouvelle organisation, il n’héritera pas à leur recommander de s’y joindre.
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«Je pense que beaucoup de joueurs aimeraient venir ici parce que le stade est beau et les gens sont gentils. Plusieurs gars de l’équipe aimeraient revenir, a noté le voltigeur de 27 ans. On ne sait jamais, je vais voir moi aussi si je peux accéder à une autre ligue ou revenir ici, tout va dépendre des circonstances. On a eu beaucoup de plaisir cette saison, c’était bien à la fin avec plusieurs partisans dans les estrades, je pense qu’ils aimaient notre façon de jouer. J’espère que l’an prochain, il y aura encore plus d’amateurs, parce qu’on a bâti quelque chose de bien.»
C’est le genre de publicité de bouche à oreille entre joueurs qui pourrait aider les Titans à progresser, pense le gérant Bobby Brown.
«C’était ça l’objectif quand les propriétaires (Sam et Regan Katz) m’ont approché, ils voulaient que le stade ici devienne le meilleur endroit dans la ligue. On veut attirer des joueurs qui sont peut-être venus ici comme visiteurs. Notre personnel travaille 18-20 heures par jour avec l’objectif que ça devienne la meilleure place dans la ligue (Frontier), sinon la meilleure dans tout le baseball indépendant. Je ne vois rien de mal à ce qu’on vise cela alors qu’on va avancer», indique-t-il.
Originaire de Panama, Orozco n’en était pas à sa première expérience à jouer au Canada, lui qui a joué avec les Canadians de Vancouver au niveau A lorsqu’il a commencé sa carrière professionnelle dans l’organisation des Blue Jays de Toronto. «C’était bien d’être de retour au Canada, il y a beaucoup de gens qui aiment le baseball ici», a souligné celui qui a frappé pour une moyenne de ,286 avec 8 circuits et 44 points produits.
Auteur d’un circuit lors de la victoire de 8-2 contre les Boulders de New York en match suicide permettant aux Titans d’accéder à la finale de la division Est contre les Capitales, Orozco n’aura que peu de temps pour se remettre de la déception de l’élimination de son club puisque dans trois jours, il doit se rapporter à l’équipe nationale de son pays en vue d’un tournoi de qualification pour la Coupe du monde de baseball.
«Le tournoi va être disputé à Panama City, donc ça va être amusant de jouer à la maison, devant ma famille et mes amis. C’est toujours merveilleux de jouer pour son pays», a-t-il ajouté.