Danielle Doucet expose en solo à Montebello

<em>Spectre, </em>peinture de Danielle Doucet  (techniques mixtes sur panneau de bois)

L'artiste peintre Danielle Doucet présente l'exposition solo Corps et Âmes, à découvrir au Centre d'action culturelle Papineau, à Montebello jusqu'au 13 novembre.


L'artiste gatinoise a colligé 75 œuvres et trois sculptures, pour l'essentiel créées «juste avant et pendant la pandémie .

Le processus créatif derrière Corps et âmes s'est nourri par l'envie d’«introspection sensorielle», bien davantage que la recherche esthétique, souligne Danielle Doucet. Sa série de tableaux – des portraits d’humains – cherche à transmettre «des émotions» renvoyant aux «conditions de vie», tels le bien-être, le tourment, la dualité, la solitude ou la réflexion.

Selon l'artiste visuelle, «la pandémie a fait ressortir le pire et le meilleur de la création».

Anxiété

L'anxiété que Danielle Doucet dit avoir elle-même vécue durant le confinement l'a contrainte à peindre directement dans son salon, plutôt que dans son atelier situé au sous sol.

Rongée par l'anxiété, elle explique avoir mis fin à ses rencontres hebdomadaires avec des modèles vivants : en réclusion, elle s'est mise à travailler à domicile, à partir de modèles trouvés sur internet. Des portraits dont «l'émotion vive et vécue ressort dans mes toiles», dit-elle.

Alors qu'elle partageait des clichés de ses tableaux sur Instagram, le Centre d'action culturelle, séduit par les qualités de ses œuvres, l'a d'abord invitée à participer à une exposition collective sur le thème du confinement. Et lui offre à présent ses cimaises pour une exposition solo.

Aux toiles s'ajoutent «trois sculptures de papier : un buste de techniques mixtes intitulé Être, une robe d'écriture automatique (Porte paroles) et ma robe de mariée Passé décomposé – qui est couverte de factures déchiqueté de l'année de mon mariage», détaille Danielle Doucet.

Danielle Doucet

L'importance du centre culturel 

L'artiste visuelle tient à souligner l'importance du Centre d'action culturelle Papineau, qui s'efforce de «défendre la culture par tous les moyens dans la Petite-Nation», mais dont les initiatives passent trop souvent «inaperçues».

Danielle Doucet, native de Ripon, se souvient d'y avoir effectué ses premiers pas artistiques dans le cadre de Femme Expo, une exposition destinée à donner un coup de pouce aux femmes. Qu'elles soient peintres amateures ou professionnelle, ces femmes «pouvaient ainsi amener leur carrière a un niveau supérieur et bâtir leur CV pour se présenter dans d'autres évènements».

C'est ainsi grâce au Centre qu'elle estime avoir pu progressivement «passer de l'amateure à l'artiste professionnelle».

<em>Les couleurs que l'on porte #23,</em> œuvre de Danielle Doucet (techniques mixtes ; panneau de bois)

Si Danielle Doucet agit aujourd'hui en tant que juge pour le Conseil des arts du Canada, si elle est reconnue par le Regroupement des artistes en arts visuels (RAAV) du Québec et si certaines de ses œuvres ont pu se retrouver dans la collection de l'Assemblée nationale du Québec, c'est à ses yeux un peu grâce à cette perche que lui a tendue, «il y au moins 15 ans», le Centre d'action culturelle Papineau. «Ce ne serait pas arrivé sans eux», croit-elle.

«Les espaces de diffusions sont plus que rares dans la Petite-Nation, poursuit-elle, tout en soulignant les efforts d'une équipe «qui se bat tous les jours pour continuer à soutenir les artistes».

Malgré ce contexte difficile, le Centre continue de donner «aux artistes de toutes les disciplines de tous les genres [...] la possibilité de se faire connaitre à leur juste valeur et de faire avancer leur carrières», conclut Danielle Doucet.

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Renseignements: événement Facebook ; Danielle Doucet ; Centre d'action culturelle Papineau

<em>Les couleurs que l'on porte #40</em>, de Danielle Doucet  (techniques mixtes).