Olympiques: Ratt arrive pour rester

Colin Ratt est passé du Phoenix de Sherbrooke aux Olympiques de Gatineau où il doit en principe être un joueur affilié, mais l’attaquant de Lac-Rapide/Maniwaki a l’intention de démontrer qu’il a sa place à temps plein dans le vestiaire du Centre Slush Puppie.

Colin Ratt avait mis toute la gomme à l’entraînement cet été à Gatineau pour être au sommet de sa forme à son troisième camp d’entraînement avec le Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ.


Un «late» qui aura 19 ans seulement qu’au mois de décembre, l’attaquant natif de la réserve algonquine du Lac-Rapide se voyait déjà parmi les vétérans du club de pointe. Peut-être memê avec des responsabilités accrues.

Sa déception a donc été vive lorsqu’il a été parmi les derniers joueurs retranchés malgré un camp où il venait de récolter cinq points en trois matches.



Les Olympiques de Gatineau ont alors tendu une perche au Phoenix. Ils allaient aussi retrancher un vétéran de 19 ans. Émile Gadoury habite près de Sherbrooke. Ils ont alors fait un troc pour permettre aux deux joueurs de se rapprocher de la maison en devenant des joueurs affiliés. Ainsi, leurs rappels dans la LHJMQ seront plus faciles à faire.

En principe, Colin Ratt doit passer la prochaine saison avec les Flames de Gatineau dans la Ligue junior AAA du Québec, mais il aura l’occasion d’amorcer la prochaine campagne avec les Olympiques en raison du nombre élevé de joueurs qui partiront bientôt vers des camps de la LNH.

Ratt a dû passer par le ballottage pour rester sur la liste des Olympiques. Il n’a pas été réclamé.

Pour le principal intéressé, il n’est cependant pas question de penser à l’avenue du hockey junior AAA pour l’instant. Il compte profiter du prochain mois pour forcer les Olympiques à le garder dans les parages toute la saison.



Le préparateur physique des Olympiques, Francis Touchette, disait mercredi avoir rarement vu un joueur aussi en forme que Colin Ratt.

L’entraîneur-chef des Olympiques Louis Robitaille est impressionné par ce qu’il a vu du colosse de 6’2’’ et 190 livres jusqu’à maintenant. Il aura au moins l’occasion de se faire valoir dans les deux premiers matches de la saison régulière. Robitaille est aussi ouvert à l’idée de le rappeler définitivement aux Fêtes.

Pour l’entraîneur-chef et directeur général des Olympiques, Ratt est un joueur de la LHJMQ. Il a toutefois été retranché à la dernière minute, ne lui laissant pas suffisamment de temps de jongler avec son alignement pour lui faire une place pour le début de la saison.

Le joueur en question en pense tout autant.

«Je ne m’attendais pas à être retranché à Sherbrooke à 19 ans. Je pensais avoir fait tout ce qu’il fallait pour faire partie de l’équipe pour une troisième année. J’aurais peut-être pu faire mieux dans certaines choses, mais j’ai joué chaque présence comme si c’était ma dernière.»

Besoin d’amour

Colin Ratt possède quelques outils pour faire sa place dans la LHJMQ: taille, force physique, patin, habiletés. Il est motivé et passionné. Tout ce dont il a besoin, c’est d’avoir la confiance d’un entraîneur pour lui permettre d’exploiter ses qualités en toute quiétude.



«J’ai hérité beaucoup de qualités de mon père (Casey, un ancien des Frontaliers de l’Outaouais midget AAA). Il m’a toujours poussé à donner 100 %. Pour lui, c’est ça ou c’est rien. J’ai toujours tout donné. Pourtant, j’ai l’impression de ne pas avoir réellement eu la chance de montrer qui j’étais à Sherbrooke.»

Une fois remis du double choc de son retranchement et de son échange, Colin Ratt a admis que sa venue à Gatineau n’était pas une si mauvaise chose. Il habite maintenant à Gatineau avec son frère. Il a encore beaucoup de famille à Maniwaki aussi.

«Ce n’est pas une mauvaise chose de me rapprocher de la maison, mais je ne pensais pas que ça se ferait de cette façon (retranché, puis échangé). Je suis devenu émotif. Je ne voulais pas attendre ce qu’ils m’ont dit. Je suis ici pour profiter au maximum d’une autre chance.»

Faire sa place

Colin Ratt a disputé deux saisons avec le Phoenix, amassant six buts et 14 points en 63 matches avec un temps de jeu limité, surtout dans un quatrième trio. Il s’amène donc à Gatineau avec l’idée de forcer la main de Louis Robitaille.

«Je veux définitivement rester. J’aime bien mes nouveaux coéquipiers, mais sur la glace, il n’y a pas d’amis. Je suis ici pour prendre une place et me faire un nom. Je suis un attaquant en puissance. Je place la rondelle dans le fond de la zone et je vais la chercher en travaillant avec acharnement. Je suis capable de marquer des buts. Je veux être un joueur complet. Nous avons un bon club. Je ferai tout ce qu’on veut que je fasse pour aider le club à gagner.»

Dans les plans des Olympiques, Colin Ratt est à Gatineau que de passage pour le moment. Il réitère que ce n’est pas son plan.

«Je suis ici pour jouer. Si le coach me fait confiance, je vais m’assurer de ne pas le décevoir. Je vais tout donner, même dans les entraînements», raconte celui qui peut compter sur le mentorat de John Chabot, ancien joueur, entraîneur chez les Olympiques autant que de la LNH.

Colin Ratt sera dans l’alignement des Olympiques pour l’ouverture de la saison à Shawinigan le 22 septembre. Il jouera aussi un second match dès le lendemain... à Sherbrooke!

Sa motivation ne devrait pas être difficile à trouver.