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Discutera-t-on d’autre chose que des évidences ? Discutera-t-on réellement, point? Ou est-ce que ça sera, comme toujours, un matche de ping-pong joué à coup de répliques assassines, destinées non pas à apporter des solutions réelles à nos enjeux collectifs, mais plutôt à ridiculiser l’adversaire?

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Si les émojis étaient permis en éditorial, on pourrait ici insérer le petit bonhomme qui a les yeux au ciel.

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Les campagnes sont souvent une collection de moments qui nous lassent et nous découragent de la politique.

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Mais faisons aussi un peu d’introspection. Dans le secteur alimentaire, certains ne sont pas encore revenus de la superficialité de notre réaction collective durant la campagne électorale de 1997, face aux images de Gilles Duceppe, alors chef du Bloc québécois, portant, avec raison, un bonnet sanitaire dans une fromagerie. Et ils ont raison.

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Oui, les politiques pourraient faire preuve de plus de profondeur, de cohérence, d’intégrité intellectuelle durant les campagnes électorales, mais nous aussi, électeurs, donnons-nous ce mandat.

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Élevons la discussion.

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Des sujets dont nous pourrions parler?

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D’immigration. Obliger les troupes caquistes, par exemple, à expliquer comment elles entendent gérer la pénurie de main d’oeuvre en maintenant leur approche défensive face à l’arrivée de nouveaux étrangers. Oui, il y a d’autres moyens de trouver ces bras et cerveaux dont le marché du travail du Québec manque, mais l’immigration demeure un pipeline humain incontournable. Les choix politiques identitaires de l’équipe Legault sont-ils arrimés avec nos impératifs économiques?

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Autre sujet qui mérite d’être grandement exploré ? L’indépendance de certains ministères. On sait maintenant que le ministère de l’Agriculture n’est pas à l’abri de l’influence des entreprises privées qu’il est supposé réglementer. Que des liens très serrés, parfois trop étroits, soudent le ministère des Forêts aux sociétés qui sont visées par ses décisions.

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Qu’en est-il des autres ministères? Comme celui de l’Énergie et des ressources naturelles, qui doit notamment superviser un dossier actuellement à l’avant-plan, celui de l’exploration minière pour des matériaux nécessaires au boom des véhicules électriques.

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Allons-nous avoir besoin d’autres Louis Robert – l’agronome sonneur d’alerte à l’Agriculture – dans tous les ministères pour être certains d’être bien servis par des fonctionnaires qui réellement dévoués à la défense des intérêts des citoyens?

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Ou pouvons-nous parler ouvertement du flou qui règne dans trop de dossiers? N’est-ce pas là un excellent sujet de campagne? Et tant qu’à parler de problèmes de gestion au sein des ministères, pourquoi ne pas parler de la qualité de certains services? Notamment de ceux qui auraient dû prévoir peut-être les pénuries de main d’oeuvre dans certains secteurs-clés en santé ou en éducation? Et proposer des solutions avant qu’on ne se retrouve comme maintenant, le nez dans le gâchis. Peut-être qu’ils ont lancé des signaux d’alarme il y a 10 ans, 15 ans. Gestionnaires et professionnels, sortez de l’ombre ! Expliquez-nous comment vous essayez de nous aider, donnez-nous des données, pour qu’on puisse demander ensuite aux futurs élus ce qu’ils entendent faire.

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Autres sujets pêle-mêle dont on pourrait parler en campagne et qui ne font qu’effleurer quelques thèmes: la protection des sols agricoles qui se construisent ou se dégradent terriblement au Québec à cause des pratiques intensives industrielles, la gestion des milliers et milliers de kilomètres de chemins forestiers percés dans la biodiversité et dont le mauvais entretien menace nos milieux naturels, les programmes d’éducation des adultes en plein crise de main d’oeuvre, l’accès à l’avortement libre et gratuit et humain, les mesures à prendre pour maximiser le maintien à domicile des personnes âgées – une évidence depuis la pandémie – l’accès au logement dont les prix ont explosé.

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Oh, et parlons des soins en santé mentale aussi. Pour tous. Pour nos jeunes, pour nos travailleurs à qui on demande tant actuellement vue la pénurie de main d’oeuvre partout, pour tous ceux dont les difficultés les mènent à la rue.

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Parce que si l’itinérance est un problème lié au prix des habitations, c’est clair, il n’y a pas que ça qui amène les gens vers ces situations. Il nous faut des travailleurs sociaux et des professionnels qualifiés pour offrir des soins à ceux qui en ont besoin. Et pour prévenir des dérapages, qui peuvent aller de problèmes de santé à traiter dans nos hôpitaux déjà pleins jusqu’à des enjeux de criminalité.

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On en discute?

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Et il y a l’impact de l’inflation sur tous les aspects de nos vies, la difficulté d’accès aux soins de santé en général – en Outaouais, on connaît ça! – et aux médecins de famille en particulier. Peut-on discuter de ce sujet sans parler de structure? On ne veut pas de nouvel organigramme. On veut un rendez-vous.

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Bref, il y aura de quoi jaser.

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Bonne campagne.

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