Yves Séguin n'est presque «jamais à l'extérieur». Mais samedi soir, quand on l'a avisé que les flammes détruisaient l'immeuble du 92, rue Saint-Jacques, il était en dehors de la ville. Il a toutefois rapidement saisi l'ampleur du brasier grâce aux images diffusées sur les réseaux sociaux et aux témoignages des employés du CIPTO qui se sont rendus sur place alors que le feu faisait toujours rage.
Dimanche avant-midi, M. Séguin était de retour. Rencontré lundi devant l'immeuble ayant été érigé en 1887, le directeur général du CIPTO était encore «sous le choc». Il alternait les textos, les appels et les discussions avec les assurances, les policiers, les médias et les utilisateurs du centre.
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«Ce qui nous rassure, c'est qu'il n'y a personne qui a été blessé et qu'il n'y a pas eu de décès, a-t-il souligné. Je pense aussi à nos voisins, qui n'ont pas été obligés de se faire déplacer. […] C'est sûr que l'équipe est ébranlée et il y a des personnes qui venaient chercher des services ou participer à nos interventions pour qui c'est un choc aussi.»
Dommages
Le SPVG a levé la scène lundi en début d'après-midi et a remis les clés à M. Séguin, qui a pu entrer à l'intérieur pour voir les dommages causés par le feu et l'eau. Même de l'extérieur, on sentait aisément l'odeur de fumée. Au rez-de-chaussée, un simple coup d'œil permettait de voir à quel point bien des choses ont été détruites ou endommagées. On y apercevait notamment des porte-documents contenant des dossiers partiellement brûlés.
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Sur les 25 employés du CIPTO, il y en a une douzaine qui travaillaient dans les locaux du 92, rue Saint-Jacques. L'endroit servait aussi de «port d'attache» pour les travailleurs de rue de l'organisme.
En plus de ses propres documents, le CIPTO gardait aussi des papiers importants appartenant à des personnes en situation d'itinérance, comme des déclarations de revenus ou des certificats de naissance. L'organisme veillera donc à accompagner les personnes concernées dans les démarches pour obtenir de nouveaux documents.
La suite des choses
M. Séguin ignore encore pendant combien de temps le CIPTO devra se débrouiller sans l'immeuble de la rue Saint-Jacques, dont l'évaluation foncière approche les 300 000$. La visite d'un représentant de l'assureur de l'organisme est prévue au cours de la journée de mardi. Le Service de police de la Ville de Gatineau, à qui l’enquête a été confiée, ne pouvait pas encore dire, lundi, si l'incendie est d'origine criminelle ou pas. «Ce qui nous inquiète le plus, c'est l'aspect assurance, expose Yves Séguin. Est-ce que, parce qu'il y a une enquête policière, les assureurs vont retarder le paiement ou vont retarder une décision? C'est ça qui m'inquiète.»
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Malgré cette épreuve, le CIPTO peut compter sur ses locaux de son LAB, situé tout près, sur la rue Frontenac. À cela s'ajoute une bonne dose de solidarité. «On a des partenaires locaux et même institutionnels prêts à nous prêter des locaux», a fait savoir M. Séguin.
Le directeur général du CIPTO croit ainsi que tous les services normalement offerts pourront continuer de l'être, mais différemment. Pour la distribution de matériel de consommation, par exemple, les gens peuvent se tourner vers le site de prévention des surdoses de la rue Morin et vers les bureaux du BRAS Outaouais, sur la rue Wright.
BRAS Outaouais
En ce qui concerne l'analyse de substances, le directeur général du BRAS Outaouais, Sylvain Laflamme, confirme avoir déjà offert au CIPTO de lui prêter un local pour offrir ce service. En temps normal, le BRAS Outaouais l'offrait les jeudis et vendredis en soirée et la fin de semaine, tandis que CIPTO s'occupait des jours de semaine. «On est solidaire à tout point de vue», assure M. Laflamme, qui souligne que le CIPTO est un organisme «fort important». Il n'a pas encore été déterminé à quel moment ce service pourra être repris par le CIPTO dans les locaux du BRAS.
Le Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Outaouais (CISSSO) a aussi indiqué avoir offert son soutien à l'organisme.
Le CIPTO prévoit organiser une conférence de presse la semaine prochaine, une fois que les détails de la réorganisation forcée des services seront connus.