La présence du Peuple uni du Canada à l'église St. Brigid’s continue d’inquiéter

L’église St. Brigid’s, dans la Basse-Ville d’Ottawa

La présence de l’organisation Peuple uni du Canada (PUDC) à l’église St. Brigid’s dans la Basse-Ville d’Ottawa continue d’inquiéter certains résidents d’Ottawa.


Une pétition demandant à la Ville d’Ottawa d’intervenir pour bloquer la vente du lieu culte à PUDC gagne en popularité, informe Horizon Ottawa, un organisme communautaire à vocation municipale.

Lancé il y a moins de 48 heures, notamment en soutien à l’Association communautaire de la Basse-Ville, le document d’opposition a recueilli plus de 2100 signatures.

«Nous continuerons à amasser des signatures pour exercer une pression sur la ville. Ils ont encore le temps d’intervenir dans ce dossier», a déclaré un membre de la direction d’Horizon Ottawa, Sam Hersh. «Nous pensons que cela montre clairement que nos amis et voisins de la Basse-Ville appuient le retour de cette propriété entre les mains d’intérêts locaux et qu’elle soit utilisée pour aider à ne pas nuire à la communauté.»

Liens avec «Convoi de la liberté»?

La pétition a été lancée en réaction aux inquiétudes des résidents de la Basse-Ville concernant les raisons d’être de l’organisation PUDC.

Selon les opposants, les occupants des lieux actuels ont des liens évidents avec les organisateurs du «Convoi de la liberté», qui a envahi le centre-ville de la capitale nationale en début d’année.

Le «Convoi de la liberté» qui a envahi le centre-ville de la capitale nationale en début d’année.

Les trois membres identifiés du comité de direction de PUDC, William Komer, Kimberly Ward et Diane Nolan, ne cessent de réfuter ces allégations.

«Des gens présument que nous sommes affiliés au “Convoi de la liberté” à cause de photos partagées en ligne d’une personne qui porte un coton ouaté rouge avec notre logo. Ça n’a pas vraiment de sens. Nous sommes une organisation menée par des femmes et des minorités», a soutenu le porte-parole du groupe, M. Komer, lors d’une entrevue récente avec Le Droit.

Mme Ward avait également publié une déclaration la semaine dernière pour démentir ses liens avec Tamar Lich, l’une des figures de proue du «Convoi de la liberté».

Aucun soutien

Elle assurait «n’avoir jamais soutenu ni prétendu soutenir la manifestation du Convoi», tout en avouant avoir prié pour ceux qui avaient souffert dans les rues d’Ottawa pour défendre leurs convictions. Ce soutien n’implique pas un appui à leur cause, avait-elle précisé.

Or, selon la CBC, Mme Ward s’était décrite comme consultante pour Dwayne Lich, le conjoint de la leader de l’occupation des camionneurs, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 7 mars.

De plus, la page Facebook de Mme Nolan est parsemée de publications qui semblent laisser entendre une association avec le «Convoi de la liberté.»

À l’heure actuelle, la Ville d’Ottawa confirme ne pas avoir entrepris de démarches pour acquérir l’église de la rue St-Patrick.

L’ancien immeuble catholique, devenu un centre d’arts et de culture, a été mis sur le marché pour un peu moins de 6 millions de dollars. Selon nos informations, PUDC doit satisfaire certains critères précis d’ici la mi-octobre avant que la vente soit finale.

M. Hersh s’explique mal comment PUDC, une organisation à but non lucratif nouvellement fondé en mars dernier, a pu recueillir si rapidement une telle somme d’argent pour acheter les installations du bâtiment patrimonial, que l’organisme a rebaptisées l’Ambassade.

Rappelons que le «Convoi de la liberté» avait amassé plus de 10 millions de dollars en dons lors de leur mouvement contestataire.

«Les locataires actuels de cet immeuble n’ont aucun lien local et ne cherchent pas à l’acquérir pour aider la communauté, mais plutôt pour alimenter un mouvement dont les objectifs sont de déstabiliser et de diviser notre ville», avance M. Hersh.

Par ailleurs, PUDC organise plusieurs rencontres communautaires prochainement pour discuter de divers enjeux. Lundi, elle sera l’hôte de sa première d’une série de conversations publiques sur le thème du «Convoi de la liberté». Le plan est d’avoir ces discussions pendant 14 jours.