«Comme policier, on est appelé à voir ce genre d’image, atteste Yannick Bélisle, inspecteur au Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG). En 23 ans de carrière, j’ai vu ce genre d’image, j’ai vu pire aussi sur les lieux d’accidents. […] L’objectif est oui, de choquer, mais de montrer et de faire réagir sur les conséquences d’un accident. Elles peuvent être importantes. Réduire sa vitesse permet de réduire le nombre d’accidents et leurs impacts.»
La vitesse dans les rues demeure au sommet des préoccupations des Gatinois, sondage après sondage. C’est pourquoi la Ville de Gatineau investit 100 000$ dans cette nouvelle campagne de sensibilisation. Des études démontrent qu’en milieu urbain, le risque d’être impliqué dans un accident double pour chaque 5 km/h au-dessus de la limite. «Si chaque conducteur réduit sa vitesse de 5 km/h, on pourrait réduire de 15 % les décès sur les routes du Québec», note l’inspecteur Bélisle.
«De telles campagnes sauvent des vies»
La conseillère municipale et présidente de la commission sur les transports, les déplacements durables et la sécurité, Olive Kamanyana, explique qu’il est important pour Gatineau de continuer à mettre des efforts et de l’argent dans la sensibilisation. «De telles campagnes sauvent des vies, dit-elle. Là, pour la première fois, Gatineau a décidé de présenter des images plus offensives. Nous voulons conscientiser les conducteurs face aux dangers et aux conséquences de la vitesse dans les rues.»
La Ville de Gatineau investit annuellement plus de 500 000$ en mesures d’atténuation de la vitesse sur son territoire. Depuis 2014, plus de 700 balises flexibles et 1500 bollards de ralentissement ont été installés. Plus de 70 radars pédagogiques ont aussi été installés à divers endroits stratégiques sur le réseau routier. La vitesse dans les quartiers a été réduite à 40 km/h.
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En faire plus
Action Gatineau est d’avis qu’il y a lieu d’en faire plus. La conseillère Alicia Lacasse-Brunet précise qu’une des demandes de sa collègue Caroline Murray, en prévision de la préparation du budget 2023, est de faire grimper à 1,5 million de dollars le budget annuel pour les mesures d’atténuation de la vitesse. «Il y a des endroits problématiques partout, dans tous les secteurs, note Mme Lacasse-Brunet. Ça vient régulièrement aux oreilles des conseillers. Alors, quand on met de l’argent sur une rue, il ne faut pas juste la repaver, il faut la repenser pour tous ceux qui l’empruntent.»
Mme Kamanyana qui siège aussi au comité exécutif rappelle que Gatineau «investit déjà beaucoup» dans l’aménagement de ses rues et de ses pistes cyclables. «Ce serait formidable d’investir plus et c’est vrai que certains de nos aménagements doivent être améliorés et on y travaille, dit-elle. On continue de s’améliorer et la politique des rues conviviales va dans ce sens. Quand on fait la réfection d’une rue ou d’une intersection, on le fait de manière à en améliorer la sécurité pour sauver des vies.»