Le quart du Rouge et Noir Caleb Evans à l’honneur

Caleb Evans a été nommé un des joueurs par excellence de la dernière semaine dans la LCF.

En grandissant au Texas et en jouant son football universitaire dans un petit collège de la Louisiane, Caleb Evans n’avait jamais entendu parler de la Ligue canadienne de football avant de signer un contrat avec le Rouge et Noir d’Ottawa en décembre 2020.


En moins de deux ans, le quart de 24 ans est passé d’un joueur inconnu qui n’était sur aucun alignement lors de la saison perdue en raison de la COVID-19 en 2020, à un des trois joueurs par excellence de la dernière semaine dans la LCF, derrière les quarts vedettes Nathan Rourke, des Lions de la Colombie-Britannique, et Zach Collaros, des Blue Bombers de Winnipeg.

C’est la deuxième fois qu’il obtient un tel honneur, après avoir été choisi lors du premier départ qu’il a obtenu, lors de la neuvième semaine de la saison dernière, quand il avait mis la main sur la deuxième victoire des siens. Cette fois, c’est sa performance de 24 passes complétées en 29 tentatives (82,8%) pour 286 verges et deux touchés -- en plus de 31 verges en sept courses au sol -- dans le gain de 23-13 à Toronto dimanche qui lui a valu d’être retenu par le comité de sélection.



«C’est une bonne sensation même si je ne me préoccupe pas trop de ces choses-là. Mais j’imagine que c’est bien d’être récompensé pour le travail que j’ai accompli», a confié Evans au Droit après la pratique des siens à la Place TD mardi.

La recrue qu’il était l’an dernier avait obtenu sa chance en raison des blessures à Matt Nichols et Dominique Davis, alors que cette saison, c’est l’absence prolongée de Jeremiah Masoli, et la COVID-19 contractée par le vétéran Nick Arbuckle (qui était de retour à l’entraînement mardi), qui l’ont placé fermement sous les feux des projecteurs.

«Il (Masoli) m’aide beaucoup depuis le camp d’entraînement. C’est un gars facile d’approche, un vétéran qui veut aider. Il sait quoi regarder et comment jouer ce jeu, donc j’essaie toujours de lui poser des questions et apprendre à son contact... Je pense que je gagne en confiance chaque semaine et ça me donne confiance d’avoir un tel vétéran qui est là pour moi. Et je ne fais que continuer à améliorer ensuite la chimie avec nos receveurs de passe», note l’ancien des Warhawks de Louisiana-Monroe, qui a certes établi une bonne complicité avec le flanqueur Jaelon Acklin, auteur de trois parties consécutives avec plus de 100 verges de gain par la passe.

Le Rouge et Noir peut apparemment remercier son ancien adjoint au directeur du personnel Pier-Yves Lavergne, maintenant rendu avec les Alouettes de Montréal, pour la découverte d’Evans. C’est lui qui avait placé son nom sur la liste de négociations du club et qui lui a fait signe une fois qu’il n’a pas été repêché dans la NFL.



«Je ne connaissais rien de la LCF avant qu’on me dise que j’allais être un ‘RedBlack’, qu’on m’avait placé sur leur liste quand j’étais au collège. Je me suis dit que je devrais regarder un match ou deux à la télévision. Puis quand je suis arrivé ici, tout était un peu différent, mais je suis habitué maintenant», mentionne Evans.

L’entraîneur-chef Paul LaPolice se souvient du jour où Lavergne lui avait parlé d’Evans. «P.Y. a mentionné son nom et je me suis rappelé que j’avais du vidéo de lui quand il était à sa deuxième année à l’université. Je n’étais pas certain qu’il pourrait être plus qu’un quart ‘RPO’ (‘run-pass option’, en jargon de football), mais P.Y. trouvait qu’il avait certaines habiletés, donc on l’a fait venir», s’est-il souvenu.

Paul LaPolice, entraîneur-chef du Rouge et Noir.

«Je viens de lui parler et je lui ai dit que je suis fier de lui, qu’il nous place en bonne position de gagner des matches de football en protégeant bien le ballon. Mais je lui dit toujours que je vais être dur avec lui parce que comme quart-arrière, vous devez être à votre meilleur en tout temps. Il faut montrer de la constance et c’est ce qu’il devra faire cette semaine contre Calgary (les visiteurs vendredi)», a ajouté LaPolice.

Un ballon de match pour Burke

Après la première victoire de dimanche à Toronto, Paul LaPolice a remis le ballon du match à son patron, Shawn Burke, qui a hérité de lui comme entraîneur-chef après le congédiement de Marcel Desjardins du poste de directeur général en octobre dernier. La scène a été captée par le vidéaste de l’équipe dans le vestiaire victorieux, donc le principal intéressé n’a pas eu le choix de le confirmer lorsqu’interrogé à ce sujet, mardi.

Burke a dit avoir apprécié le geste: «Ça m’est déjà arrivé auparavant (de recevoir un ballon de match), mais c’était fantastique que le ‘coach’ LaPolice fasse cela. Le plus important, c’était de voir les visages des joueurs, à quel point ils étaient heureux. Les liens et les relations avec eux sont une partie importante de ce qu’on fait. Je crois que c’est important de connaître les gars au niveau personnel et faire partie de leurs vies, ils travaillent fort pour vous et j’étais content de les voir célébrer... J’aurais souhaité qu’on distribue 95 ballons de match après cette victoire», a-t-il déclaré.

Burke soulignait par ailleurs le travail de LaPolice pour le développement du quart Caleb Evans, nommé un des joueurs par excellence de la dernière semaine dans la LCF. «Tout le monde va parler de Caleb aujourd’hui, mais je pense qu’il faut donner du crédit aux entraîneurs, autant ‘coach’ LaPolice que ‘coach’ (Will) Arndt (entraîneur des quarts), qui l’ont bien préparé. Ça se reflète aussi sur Jeremiah (Masoli) en tant que leader dans cette chambre... Mais Caleb profite bien de la chance qui s’offre à lui, il fait un saut vers l’avant comme ça arrive souvent lors d’une deuxième année dans la ligue et que tout ralenti un peu. Mais tout comme le reste de notre équipe, il doit faire le travail de semaine en semaine, de façon constante. J’ai hâte de voir ce qu’il va faire cette semaine», a-t-il dit.