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Le pape par-ci, le pape par-là. Dans sa papemobile Jeep Wrangler, dans son fauteuil roulant «No name» La télé nous en a mis plein les yeux. Pour un homme venu en pèlerinage pénitentiel, il a reçu une couverture médiatique exaltée réservée aux «célébrités» de ce monde. Pourtant, ce vieillard souffrant dans son corps et dans son âme est venu au Canada dans le seul but d’offrir des excuses aux Premières nations et demander pardon pour les horreurs des pensionnats pour autochtones.

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Et non pas des «pensionnats autochtones» Ils n’en étaient pas les propriétaires mais les victimes.

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Pendant ce temps, nombre de Québécois se dédouanent de cette infamie attribuable, croient-ils, aux anglophones de l’ouest. Désolée mais nombre de ces institutions diaboliques, d’un océan à l’autre, étaient dirigées par des religieux francophones.

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Impossible de se réconcilier sans la vérité.

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Certes, il y a eu moins de pensionnats ici que dans d’autres provinces mais les conditions de vie des enfants autochtones du Québec, enfermés dans ces institutions créées pour «tuer l’Indien dans le cœur de l’enfant», n’étaient pas moins terribles qu’ailleurs.

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Le Québec a eu son lot d’enfants disparus, battus, agressés sexuellement ou qu’on a laissé mourir quand ils tombaient malades. Le fait, car c’en est un, de ne pas encore avoir trouvé de restes humains sur les terrains avoisinants certains pensionnats ne change rien à rien. Si l’histoire des pensionnats n’est pas encore connue dans le détail, tous savent que des petits êtres humains ont été arrachés à leurs familles et dépossédés de leur identité, du bonheur et même de la vie.

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Il faut entendre l’écrivain et journaliste innu Michel Jean, l’auteur de Kukum, partager des histoires racontées par des femmes de sa famille au sujet de la cruauté dans les pensionnats québécois.

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Au pensionnat de Fort Georges dans le Nord québécois, (aujourd’hui Chisasibi) et le dernier à fermer au Canada en 1980, quand l’outarde était au menu, les religieux, des pères oblats, se partageaient la chair. Ils faisaient ensuite bouillir les pattes dans de l’eau pour préparer une soupe destinée aux enfants qui les grugeaient pour se rassasier.

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Dire que certains nationalistes osent comparer le traitement des francophones par le conquérant britannique à celui des autochtones aux mains des Canadiens. Sommes-nous à ce point aveuglés par notre statut de victimes auto-proclamées perpétuelles au point de ne pas voir la différence?

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Et ça continue. La loi 96 exige que les enfants autochtones du Québec apprennent le français à l’école, la langue du colonisateur, alors qu’ils peinent à conserver leur langue maternelle. Le gouvernement Legault a refusé de bouger sur cette question, une décision qui ne lui fait pas honneur ainsi qu’à ceux qui la trouvent raisonnable. C’est pourtant nous qui avons tué les langues autochtones!

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Longtemps, j’ai écrit une chronique annuelle pour faire le point sur les relations entre allochtones (les blancs) et les autochtones. Et puis, j’ai cessé ce rituel qui suscitait tellement de commentaires racistes, ignorants (ce qui n’excuse rien, la connaissance des faits est là au bout de nos doigts) et méprisants que j’avais l’impression de créer des espaces de haine alors que mon intention était d’établir des ponts de compréhension mutuelle.

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Toujours les mêmes rengaines. Les exemptions de taxes et d’impôts pour les autochtones en réserve, certains chefs corrompus – comme si aucun blanc n’avait jamais trempé dans la corruption – la violence et l’alcoolisme qui prennent leur source dans les souffrances transgénérationnelles résultant de l’expérience des pensionnats et autres «privilèges» supposément accordés aux Premières nations en font rager plusieurs.

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Certains commentateurs de l’actualité expriment publiquement leur racisme envers les membres des Premières nations sans gêne aucune. Ils n’agiraient jamais de cette manière envers les Juifs ou les Noirs. Mais pour les Premières Nations, cela passe comme du beurre dans la poêle. On applaudit même leur courage.

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«Tokébakicitte pis au 21^e siècle». Justement.

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Oui mais, au final, qu’est que je pense des excuses du pape? Ce que j’en pense n’a aucune importance. Cette réflexion, ce jugement appartient aux Premières nations et aux Inuits du Canada. Notre responsabilité à nous allochtones c’est de voir à ce que cessent les injustices, la discrimination et le racisme envers des peuples qui vivaient ici depuis des milliers d’années avant notre arrivée.

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De l’histoire ancienne, dites-vous? La réponse tient en deux mots: Joyce Echaquan.

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