L’agriculture traverse actuellement un chamboulement majeur, forçant les producteurs agricoles à revoir leurs pratiques afin de maximiser le rendement des cultures. Les changements climatiques et la pénurie de main-d’œuvre sont en partie responsables de ce bouleversement des mœurs agricoles. La révolution numérique, qui frappe le monde depuis quelques années, n’épargne pas le secteur agricole qui est devenu un enjeu majeur pour les entreprises de technologies. Machines autonomes, relevées satellitaires et big data sont au cœur d’une révolution agricole numérique.
Le numérique à la base de l’agriculture durable
L’agriculture durable, selon l’ordre des agronomes du Québec, se définit ainsi : « Une agriculture respectueuse de l’environnement, qui produit de façon sécuritaire des aliments sains et nutritifs tout en maintenant le secteur économiquement viable, concurrentiel et en harmonie avec les industries et les secteurs connexes. » L’agriculture durable s’adresse particulièrement à la culture conventionnelle qui doit trouver le juste équilibre entre rendement et impact environnemental. La réduction de l’impact environnemental passe inévitablement par une diminution significative de l’utilisation des fertilisants et des pesticides. Dans cette optique, la numérisation du flot de travail des exploitations agricoles permet de dresser un portrait précis du rendement des champs, du labour à la récolte. Au-delà du rendement, ces données contiennent également des informations précises à propos de l’utilisation de fertilisants et de pesticides.
Par exemple, afin d’optimiser l’utilisation des fertilisants, des prélèvements de sols sont effectués à l’aide de GPS dans le but d’obtenir des résultats de laboratoire géoréférencés. Cette agriculture de précision permet de visualiser les besoins en nutriments d’un champ pour ensuite créer une stratégie de fertilisation à taux variable. Cette méthode permet d’optimiser les nutriments des sols tout en réduisant, dans bien des cas, la consommation de fertilisants. Par contre, l’agriculture de précision requiert une grande discipline de la part des producteurs agricoles qui doivent noter chacune des opérations au champ, car plus les données récoltées sont rigoureuses et précises, meilleure sera l’analyse à court, moyen et long termes.
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Pour ce qui est des pesticides, de nouvelles technologies propulsées par l’intelligence artificielle permettent d’analyser en temps réel les plantes afin de distribuer une quantité précise de produits. La réduction de pesticides passe également par l’utilisation de robots autonomes qui parcourent les champs à la recherche de mauvaises herbes pour ensuite les détruire instantanément à l’aide de puissants lasers.
Des machines autonomes
Le travail au champ n’est pas de tout repos et les ouvriers agricoles se font de plus en plus rares. Cette pénurie de main-d’œuvre n’est certes pas nouvelle pour les producteurs agricoles qui ont recours à des ouvriers étrangers depuis quelques décennies. Mais les dernières saisons ont été très difficiles pour les agriculteurs qui ont eu à faire face à la crise sanitaire et aux dédales administratifs gouvernementaux réduisant le flux de travailleurs agricoles étrangers. L’agriculture est presque passée à côté de la troisième révolution industrielle (début de l’informatique, robotisation des chaînes de montage, Internet), mais pour ce qui est de la quatrième, elle est en avance sur bien des secteurs. En effet, plusieurs tâches au champ sont désormais tributaires d’intelligence artificielle et robotisation afin de combler le manque d’ouvriers, mais aussi pour offrir une plus grande efficacité dans le dépistage de maladies et de mauvaises herbes.
Certaines machines sont en mesure d’analyser chaque centimètre d’un champ afin de repérer les mauvaises herbes, les maladies ou les anomalies afin d’établir un portrait précis de l’évolution des cultures. Pour ce qui est des tracteurs, les systèmes de guidage permettent aux opérateurs de suivre un tracé précis dans le champ afin de minimiser l’impact des roues sur les récoltes.
Les systèmes de guidage font en sorte que l’opérateur n’a pas à toucher le volant du tracteur, mais il doit tout de même s’occuper des différentes manettes qui contrôlent la machinerie connectée au tracteur. Par ailleurs, dans le cadre du CES 2022, John Deere a dévoilé un tracteur entièrement autonome qui peut effectuer un certain nombre de tâches au champ sans intervention humaine, marquant le début d’une petite révolution. Par exemple, le tracteur peut labourer entièrement un champ avec une précision inédite contrôlant la charrue en temps réel.
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L’agriculture numérique: une vache à lait pour les géants technologiques
Les géants technologiques comme Google, Facebook, Amazon, IBM et Microsoft s’intéressent tous à l’agriculture numérique. Les géants technologiques qui veulent révolutionner le monde veulent plutôt engraisser leur parc de données et l’agriculture n’est pas en reste sauf qu’il est question ici du cœur de la chaîne alimentaire. Ces données sont par la suite vendues à des fins de marketing, mais pourraient aussi servir d’outils spéculatifs (anticiper les rendements).
Avant de choisir une solution d’agriculture de précision, il est primordial de lire les petits caractères du contrat afin de vous assurer que vos données ne seront pas utilisées et, souvenez-vous : lorsque c’est gratuit, c’est vous le produit !