Le projet controversé prendrait la forme d’un bâtiment en «H» avec une aile de quatre étages à l’ouest et trois du côté opposé, ainsi qu’une aire de loisir à entre les murs du complexe.
Malgré leur défaite devant le Tribunal d’appel de l’aménagement local (TAAL) — maintenant le Tribunal ontarien de l’aménagement du territoire — en 2020, les opposants au projet se sont assurés d’être entendus par le Comité de l’urbanisme vendredi.
Des représentants de la Zone d’amélioration commerciale de Vanier, du Centre Pauline-Charron et de l’Ottawa Aboriginal Coalition ont signifié leur opposition au plan de site proposé, tout comme le conseiller de Rideau-Vanier, Mathieu Fleury, qui souhaiterait que l’organisme inclue un site d’injection supervisée dans son complexe.
«Il y a eu des présentations d’experts en architecture qui ne prennent pas en compte qu’un usager d’un refuge n’est pas en prison, déplore ce dernier en entrevue avec Le Droit. L’aspect avec le plus gros impact sur la communauté, c’est la consommation de drogues. Si la consommation n’est pas faite sur la propriété, on s’entend que c’est fait dans la communauté. Cet impact-là, on souhaite le minimiser.»
Catherine McKenney, qui représente le quartier Somerset et agit à titre de liaison du conseil municipal sur les enjeux de logement et d’itinérance, a également soulevé certains doutes quant à l’approche proposée par l’Armée du Salut, notamment l’idée d’inclure dans le même bâtiment un refuge et des logements de transition.
«Personne ne devrait vivre dans un édifice qui abrite un refuge, a lancé Catherine McKenney. Je ne crois pas que ce soit les meilleures pratiques ou dans le meilleur intérêt des gens que l’on cherche à sortir de la rue.»
Pas terminé?
«L’encre n’a pas fini de couler dans ce dossier», promet M. Fleury.
Ce dernier souligne que malgré une victoire sans équivoque de l’Armée du Salut dans le processus d’urbanisme, que ce soit au conseil municipal en 2017 ou au TAAL trois ans plus tard, la question du financement de ce projet se pose toujours.
«Il y a le volet de financement pour les coûts de construction. Ils n’ont jamais voulu répondre clairement s’ils ont les fonds ou s’ils feront des demandes aux différents niveaux de gouvernement. Et, évidemment, tout projet comme celui-là, […] il y a des ententes avec la Ville pour le financement des logements», affirme Mathieu Fleury.
Le conseiller de Rideau-Vanier souligne que la Ville n’a pas les moyens de financer les logements abordables qui seraient offerts par l’Armée du Salut et que l’organisme devrait probablement devoir se tourner vers les gouvernements fédéral et provincial. Or, les députées d’Ottawa-Vanier à ces deux paliers sont opposées au projet.
«Je suis président de Logement communautaire Ottawa et je sais comment c’est compliqué d’avancer des projets à la Ville, indique M. Fleury. Pour faire avancer ce genre de projet là, il faudrait qu’il y ait des ententes de logement avec la Ville. Il n’y a rien qui a été commencé à cet égard.»