L’équipe de campagne du PPC envoie, lundi soir, un communiqué de presse indiquant dans quelle région Doug Ford se rendra, le lendemain.
Pas de détails sur l’emplacement exact de son événement ni sur le contenu qui sera discuté.
Après en avoir fait la demande, on nous dit, mardi matin, où il sera en avant-midi: une salle de quilles dans la région de St Catharines, près de Niagara.
L’équipe insiste toutefois: personne ne doit savoir où il a l’intention de se rendre avant le début de l’événement et les médias ne sont invités que par courtoisie. Ils peuvent prendre des photos, mais on nous demande de ne pas poser de questions au premier ministre sortant.
La salle de quilles
Sur place, huit écrans géants, au bout de chaque allée, juste au-dessus des quilles, projettent le slogan des progressistes-conservateurs; «Get It Done».
Même si, en réalité, lorsqu’on la lit de gauche à droite, cette phrase dit plutôt: «Get Doug Ford It Done».
Des t-shirts aux couleurs et au logo du PPC sont distribués.
Les haut-parleurs font jouer en boucle et à tue-tête la chanson thème de la campagne du PPC, intitulée «Get It Done», depuis une heure.
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La plupart des clients interrogés par Le Droit sont des réguliers et affirment que cet événement représente une surprise pour eux. Plusieurs ont hâte que Doug Ford arrive, d’autres sont indifférents.
Tous en ont marre d’entendre cette chanson.
Doug Ford devait arriver à 10h30.
Environ une demi-heure plus tard, on nous dit, tout bonnement, qu’il ne pourra finalement pas être là, sans plus de détails ou d'explications. On nous confirme toutefois que son événement suivant, en après-midi, aura toujours lieu.
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Nonchalance
Prochain rendez-vous: un concessionnaire Ford de la région du Niagara-Centre.
«Que s’est-il passé, ce matin?», demande-t-on à l’équipe de campagne de Doug Ford.
On nous répond avec des haussements d’épaules, affirmant qu’il pourrait s’agir d’un conflit d’horaire. Ou pas. «Aucune idée.»
Aucun des partis d’opposition ne pourrait se permettre une telle nonchalance, si l’on en croit les sondages, qui donnent, depuis le début de la campagne électorale, la victoire aux progressistes-conservateurs.
L’annulation d’un événement avec les membres du public, à la dernière minute, serait une chance ratée pour les libéraux, les néo-démocrates et les verts de s’attirer des votes.
On en a justement eu un bon exemple, ces derniers jours: la cheffe du NPD, Andrea Horwath, a dû annuler sa tournée dans le Nord de l’Ontario lorsqu’elle a appris qu’elle était atteinte de la COVID-19.
Quelques jours plus tard, après s’être remise du virus, le vol nolisé qui devait enfin l’amener dans le Nord de la province a été annulé en raison d’un problème mécanique.
Mais Doug Ford, lui, n’est pas ébranlé d’avoir posé un lapin à la trentaine de clients qui voulaient jouer au bowling avec lui.
J’ai toujours dit qu’il faut faire la course comme si on était en dernière place, dix points derrière, et ne jamais arrêter de courir.
La stratégie du favori
Si l’on en croit les agrégateurs de sondages, il raflerait même la majorité des sièges à Queen’s Park, lors des élections du 2 juin, comme il l’avait fait en 2018.
Les analystes politiques sont d’avis qu’une partie de ce phénomène est expliqué par le manque de passion chez les chefs libéral, Steven Del Duca, et néo-démocrate, Andrea Horwath, qui n’auraient pas su engranger un sentiment d’urgence suffisamment important pour donner aux Ontariens une envie de changement.
En attendant, Doug Ford a passé le mois de mai à rencontrer les Ontariens. Il l’a fait en refusant presque toutes les entrevues avec les journalistes et en limitant son exposition aux médias.
Un grand nombre de ses candidats, y compris à Ottawa et dans l’Est ontarien, ont carrément refusé de participer aux débats locaux.
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