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Des Condos pour la Ferme Moore?

Il fallait peut-être s’y attendre, la Commission de la capitale nationale (CCN) ne respecte pas son engagement pris en 1973 auprès de Mme Moore d’entretenir et surtout de garder la Ferme Moore au service de la communauté.

La CCN veut maintenant louer le domaine à «La Commune», mais en réalité, ce serait plutôt avec la compagnie Y STREET CAPITAL INC d’Ottawa, que l’on fera la passation. Cette firme travaille en immobilier. Le site internet de Y Street Capital nous présente fort bien son domaine d’activités: les condominiums ystreetcapital.com On est bien loin de l’engagement qu’avait pris la CCN il y a 50 ans.

Plus de condos... Depuis deux ans, nous demandons à la CCN d’acquérir le terrain situé juste en face de la Ferme Moore afin de préserver le lien naturel avec la rivière des Outaouais. Ne jugeant pas ça important, on permettra encore de construire des condos et la vue sur la rivière ne sera plus qu’un pâle souvenir.

C’est désolant de constater que nos impôts travaillent ainsi contre la volonté des contribuables et de la communauté. La CCN ment à la population et laisse aller nos biens patrimoniaux aux mains de spéculateurs immobiliers.

Nous espérons que le Conseil municipal de Gatineau refusera de modifier le zonage de la Ferme Moore afin de conserver sa vocation communautaire comme le désirait Mme Moore. Il est minuit moins une.

Gil Tremblay, Gatineau

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De la pure folie

Les LNC créés selon le modèle OGEE, mandatés par EACL, demandent à la CCSN l’autorisation de construire une IGDPS près de Chalk River. Vous n’y comprenez rien? Pas grave. Ce n’est qu’un projet de dépotoir de déchets nucléaires à un kilomètre de la rivière Outaouais, qui alimente en eau potable une centaine de municipalités.

Les Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) ont été créés selon le modèle d’organisme gouvernemental, en l’occurence Énergie atomique du Canada limitée, exploité par un entrepreneur, entendez privé. Ces laboratoires demandent l’autorisation auprès de la Commission canadienne de sûreté nucléaire de construire une installation de gestion des déchets près de la surface. Les audiences publiques de la Commission reprennent le 31 mai. À part les groupes liés à l’industrie nucléaire, pratiquement tous les mémoires d’intervenants sont radicalement opposés à ce projet. Côté juridique, la société de conseil embauchée par la Communauté métropolitaine de Montréal écrit dans son étude que les Laboratoires nucléaires canadiens sont dans une situation de «juge et partie», autrement dit, de renard à qui on confie le poulailler. Le mémoire de l’Association canadienne du droit de l’environnement démontre que le demandeur ne s’est pas conformé à plusieurs articles de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (2012) à laquelle est soumis le projet. Exemple, à part deux options sur le même site, le demandeur ne présente aucune autre «solution de rechange, notamment en ce qui a trait au lieu du dépotoir. On pense ici aux milliers de puits de mines désaffectées dans l’immense Bouclier canadien, loin des lieux habités. En deux mots, ce projet de gestion de déchets nucléaires ne bénéficie pas de «l’acceptabilité sociale». Signe des temps, cette expression, devenue clef dans l’évaluation de tout projet d’importance, a été utilisée la première fois en 1998 par la Commission d’évaluation environnementale du concept de gestion et de stockage permanent des déchets de combustible nucléaire. J’en étais le conseiller aux communications. Les solutions techniques proposées visaient des emplacements au cœur du Bouclier canadien le plus possible éloignés des nappes phréatiques et des cours d’eau, et qui soient de grande stabilité sismique.

La Commission avait établi que l’enfouissement des déchets nucléaires dans des couches géologiques profondes est techniquement réalisable mais pour aller de l’avant, il doit d’abord bénéficier de «l’acceptabilité sociale». Il n’y en pas pour le projet de Chalk River. Proposer un site d’enfouissement de déchets nucléaires, même supposés de faible radioactivité, à un kilomètre de la rivière Outaouais qui fournit l’eau potable à plus de cinq millions de Canadiens dont ceux d’Ottawa-Gatineau, Montréal et Québec, pour reprendre la déclaration de l’alors directeur d’Équiterre Steven Guilbault, l’actuel ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique, «un dépotoir de 11 hectares et d’un million de mètres cubes de déchets radioactifs à proximité de la rivière des Outaouais, c’est inconcevable!». Dit autrement, c’est de la pure folie.

Pascal Barrette, Ottawa

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L’importance des soins de santé communautaire, de l’équité en santé et de l’équité numérique

En tant qu’organisations de santé communautaire de première ligne, nous avons pu constater ce que notre collectivité a encaissé au cours de la pandémie ainsi que les ressources requises pour traverser une crise.

Nous faisons entendre nos voix pour les personnes marginalisées, ici dans l’Est ontarien, car il est impératif que nos leaders et les politiques qu’ils soutiennent incluent en tête de liste la santé communautaire. Voici nos principes directeurs :

Les soins de santé communautaire sont importants. L’Ontario doit appuyer les organisations de soins de santé communautaire afin de leur permettre d’aider leur communauté. Les organisations de soins de santé communautaire de notre grande région ont besoin de leaders qui vont s’attaquer à la crise des ressources humaines dans le secteur de la santé, notamment en abrogeant le projet de loi 124, qui limite les hausses salariales des travailleuses et travailleurs de la santé, et en faisant des investissements permettant de couvrir l’augmentation rapide des coûts de fonctionnement et les besoins accrus. Nous avons aussi besoin de leaders qui ont la volonté d’améliorer l’accessibilité aux soins de santé primaires dispensés en équipe. Nous savons que les personnes ont des besoins particuliers en matière de soins primaires et de santé mentale, et qu’elles ont besoin de services qui tiennent compte de leur réalité culturelle et linguistique. Dans notre région, il n’y a pas d’accès équitable à ces services. L’Ontario doit prendre des mesures maintenant pour combler ces lacunes.

L’équité en santé est importante. L’Ontario doit contribuer aux initiatives innovatrices et transformationnelles mises en place dans les communautés de la province en vue d’améliorer les expériences et résultats en matière de soins de santé des populations marginalisées. Pour ce faire, il faut investir dans des organisations et des initiatives communautaires qui luttent contre le racisme envers les Noirs. Il faut trouver des moyens de mettre la santé des Autochtones entre les mains des Autochtones par des changements systémiques qui appuient les organisations dirigées par des Autochtones ainsi que par des formations sur la sécurité culturelle afin que tous les espaces soient plus sécuritaires pour eux. Il faut favoriser la santé des francophones en mettant en œuvre des mesures pour que la langue officielle de préférence soit inscrite sur la carte d’assurance-santé le plus tôt possible. Il faut s’appuyer sur les innovations pour élargir et améliorer les soins de santé pour les personnes 2SLGBTQ+, y compris l’accès à des soins de santé primaires adaptés aux personnes transgenres. Il faut assurer un meilleur accès et des services équitables pour nos communautés rurales. Il faut également recueillir des données sociodémographiques et fondées sur la race dans les soins de santé afin de dresser un portrait clair de la santé de toutes les populations et de cerner les disparités et s’y attaquer.

L’équité numérique est importante. L’Ontario doit mettre en priorité un accès équitable et permanent à la santé numérique et aux services de santé virtuels en accordant du financement aux organisations de santé communautaire pour le déploiement de programmes visant à assurer l’équité numérique. Peu importe que les personnes habitent en milieu urbain, en banlieue ou en milieu rural, les innovations en santé numérique ont le potentiel d’améliorer la vie et la santé des personnes isolées et marginalisées de notre région et de rendre notre système de santé plus durable si elles sont mises en œuvre selon les principes de l’équité numérique. Nos leaders doivent faire la promotion de politiques qui sont le moteur d’une révolution technologique dans les soins de santé, et comprendre que cette importante transformation doit être bénéfique pour tous.

Nos organisations communautaires travaillent chaque jour à améliorer le bien-être et la santé des personnes ayant des difficultés d’accès à des soins de santé primaires, à des services de santé mentale et à différents programmes et services adaptés à leurs besoins culturels et linguistiques. Ce travail est rendu possible grâce au soutien accordé au secteur de la santé communautaire en Ontario. Nous déployons ces efforts tout en continuant d’offrir les services de soins de santé primaires exhaustifs auxquels vous vous attendez de nous et en nous assurant que personne n’est laissé pour compte dans notre région.

La pandémie nous a enseigné de nombreuses leçons. L’une d’elles est qu’il y a des liens étroits entre la santé et la santé publique. Pour assurer la prospérité de notre région et de l’Ontario au cours des prochaines décennies, nous devons investir maintenant dans la santé communautaire. C’est un investissement dans l’avenir pour nous tous.

Marc Bisson, directeur général du Centre de santé communautaire de l’Estrie

Erin Killoran, directrice générale du Seaway Valley Community Health Center

Penelope Smith, directrice générale de Glengarry Nurse Practitioner-Led Clinic

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Passer du Jeudi noir au Jeudi vert de l’Ontario français

J’ai eu le goût d’écrire cette lettre ouverte afin d’avouer l’inavouable : les quatre ans du premier mandat de Doug Ford et des progressistes-conservateurs de l’Ontario, après un début difficile, s’est avéré tout à fait favorable à l’égard de la francophonie ontarienne.

À l’automne 2018, comme plusieurs Franco-Ontariens, j’ai vivement critiqué les mesures de Doug Ford visant à couper le financement de l’Université de l’Ontario français (UOF). Le 1er décembre 2018, j’ai alors rejoint les militants devant l’hôtel de ville de Clarence-Rockland pour manifester mon mécontentement… À ce moment-là, j’avais le trille et le lys tatoués sur le cœur. Je les ai toujours d’ailleurs, vous pouvez me croire !

Toutefois, quatre ans plus tard, je suis bien obligé d’admettre que le Jeudi noir de l’Ontario français est bel et bien chose du passé. Sous le leadership de Caroline Mulroney, ministre des Affaires francophones de l’Ontario, l’UOF a ouvert ses portes à l’automne 2021 à la suite d’une entente entre le fédéral et la province. Ce même leadership a également permis la création de la Fédération des gens d’affaires francophones de l’Ontario qui fournit un espace de réseautage important pour les entrepreneurs, les commerçants et les chefs d’entreprise de langue française.

Au niveau des soins de santé, le Carrefour de santé d’Orléans a été inauguré et des centaines de lits de soins de longue durée pour les francophones ont été ajoutés, notamment à l’Hôpital Élisabeth-Bruyère d’Ottawa, au Centre D’Accueil Roger Séguin de Clarence Creek ainsi qu’au St-Viateur Nursing Home de Limoges. Dans le même sens, l’année prochaine, le collège La Cité d’Ottawa va offrir un baccalauréat spécialisé en sciences infirmières pour recruter de la main-d’œuvre francophone et pallier la pénurie.

En même temps, Sarnia est devenu une région désignée en vertu de la Loi sur les services en français et plus d’écoles primaires et secondaires de langue française ont été construites à travers la province. Sans oublier la première modernisation de la Loi sur les services en français en 35 ans, l’octroi de la gouvernance « par et pour les francophones » à l’Université de Hearst et le financement de nos organismes et de nos petites entreprises francophones.

Finalement, au plan symbolique, la semaine précédant le Jour des Franco-Ontariens 2020, l’Assemblée législative de l’Ontario a voté en faveur d’un projet de loi pour faire du drapeau franco-ontarien un symbole officiel de la province. Et j’en passe !

Devant ces faits, j’ai été obligé d’en arriver à la conclusion, et de réaliser une bonne fois pour toutes, qu’il y a eu plusieurs percées majeures pour les Franco-Ontariens sous le Parti progressiste-conservateur de l’Ontario.

Dorénavant, les références au Jeudi noir devront être immédiatement suivies du Jeudi vert de l’Ontario français...

Ghyslain Hotte, Clarence-Rockland

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