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Le chef libéral Steven Del Duca tentera de devenir le premier ministre de la province, le 2 juin.

Mais un autre défi de taille l’attend: se faire élire dans sa propre circonscription de Vaughan-Woodbridge.

Steven Del Duca se dit fin prêt à prendre sa revanche contre Michael Tibollo, qui lui a dérobé son siège à Queen’s Park lors du balayage du Parti progressiste-conservateur, en 2018.

Depuis cette victoire écrasante de Doug Ford, qui signifiait aussi une défaite humiliante pour le PLO l’ayant laissé avec sept députés, trop peu pour constituer un parti officiel à Queen’s Park, Michael Tibollo a été rétrogradé à deux reprises dans le cadre de ses responsabilités ministérielles.

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Quand il s’est fait demander, vendredi, s’il avait l’intention de demeurer à la tête du PLO, dans l’éventualité d’une défaite dans son propre comté, Steven Del Duca n’a pas hésité une seconde. «Tout d’abord, je vais remporter mon siège.»

Mais les sondages indiquent qu’une victoire de Steven Del Duca dans sa circonscription n’est pas aussi indubitable qu’il ne le laisse paraître.

Selon 338 Canada, un modèle statistique de projections électorales, Michael Tibollo aurait actuellement 74% de chances de gagner son pari dans Vaughan-Woodbridge, contre 26% pour M. Del Duca.

Qu’arriverait-il si ce dernier ne réussissait pas à convaincre les électeurs de cette circonscription?

Deux scénarios se présenteraient, avance la professeure en Science politique à l’Université d’Ottawa, Geneviève Tellier.

Premier scénario: victoire libérale

Dans le cas d’une victoire libérale, M. Del Duca serait premier ministre, même s’il est défait dans sa circonscription.

«Si le Parti libéral l’emporte, on va davantage le pardonner, dit la politologue. On va voir s’il y a un bon samaritain qui voudra lui offrir son poste, on va aller en élection partielle, et ça va se régler.»

Ce ne serait pas la première fois que les électeurs mènent un parti à la victoire, mais pas son chef.

Des Québécois se souviendront qu’en décembre 1985, la population avait ramené le Parti libéral du Québec au pouvoir après neuf ans de gouvernement péquiste.

Cette soirée-là, le chef libéral Robert Bourassa avait été défait dans la circonscription où il se présentait.

Un député libéral qui venait de se faire élire s’était retiré, laissant son siège vacant dans l’espoir que Robert Bourassa le remporte, et c’est exactement ce qui est arrivé.

Les chances que ce scénario se concrétise sont plutôt faibles, selon ce qu’en disent actuellement les sondages, puisque le Parti progressiste-conservateur a 99% de chances de gagner le plus de sièges à Queen’s Park, selon 338 Canada, et huit points de pourcentage d’avance sur les libéraux.

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Deuxième scénario: victoire conservatrice

Si Doug Ford réussit à remporter la victoire, et que Steven Del Duca ne réussit pas à se faire élire dans son comté, son avenir pourrait être en jeu.

Or, «ce ne serait pas impossible qu’il reste à la chefferie si le Parti libéral fait bien mais ne gagne pas», croit Geneviève Tellier.

Elle souligne que les sondages ne laissaient rien présager de bon pour le Parti libéral de M. Del Duca au début de la campagne, mais que depuis, les choses ne cessent de s’améliorer.

«Si les pourcentages de votes se traduisent en plus de sièges, je dirais au moins plus de 30 ou 35 sièges, le parti sera plus tolérant. Ce n’est pas comme les partis conservateurs qui ont le doigt sur l’éjecteur automatique.»

Si le PLO réussit à faire élire plus de députés que les néo-démocrates, mais sans Steven Del Duca, il pourrait tout de même demeurer chef.

Mais il devra se faire élire le plus rapidement possible, met en garde la professeure.

Il n’y a pas de règle établie qui oblige les chefs de partis - ou encore les ministres ou les premiers ministres - à être élus.

Or, «la convention dit qu’il faudrait rapidement aller chercher un siège», indique Mme Tellier, ajoutant que si M. Del Duca échoue à se trouver une circonscription où briguer un mandat de député, on s’attendra à ce qu’il démissionne.

Est-ce que quelqu’un du parti va bien vouloir se sacrifier pour lui céder son siège?

C’est une question que se pose l’experte. «Parce que s’il n’est pas là et que son parti ne forme pas le gouvernement, il ne se fera pas voir en Chambre, et on a vu au cours des deux dernières années que c’était un problème.»

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